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Page 59
-- Que veux-tu dire?
-- Pour parler plus clairement, ce beau monsieur a eu le mauvais
go�t de te pr�f�rer ton fr�re...
Elle lui �clata de rire au nez, malgr� sa rage. �tait-il assez
farceur, ce Landrillon?
-- Il n'y a pas � rire, c'est comme je te le dis...
-- Tu mens! tu d�raisonnes! Comment avancer pareilles bourdes...
-- Mieux que �a. Guidon le paie de retour.
-- Impossible!
-- Mettez donc le gamin � l'�preuve... C'est bien simple. Il a
pass� vingt et un ans, je pr�sume, quoiqu'il y paraisse � peine...
Tu viens de recourir � l'une des coutumes du pays. Il en est une
autre qui s'applique � ton fr�re. Ce soir, tout gars de son �ge
n'est-il pas tenu d'aller � la danse et de faire choix d'une
compagne provisoire ou d�finitive?... Gageons que le damoiseau se
montrera aussi frigide en pr�sence de n'importe quel cotillon que,
tout � l'heure, son protecteur l'�tait devant vous.
-- Va donc! prof�ra Claudie d'une voix � la fois sourde et
sifflante. Ah, les hypocrites, les inf�mes! Mais malheur � eux!
-- Pardi! Ah, tu vois clair, enfin! Ce n'est pas malheureux! En
faisant l'empress� aupr�s de toi, le noble sire se flattait de
donner le change sur ses v�ritables ardeurs...
Et il lui raconta tout ce qu'il avait surpris; inventant,
amplifiant, l� o� il n'aurait pu invoquer le t�moignage de ses
sens.
Elle suffoquait de d�pit, mais manifestait surtout un vertueux
d�go�t:
-- �coute, disait-elle � Thibaut; je me donnerai � toi, ce soir
m�me. C'est jur�. Mais d'abord, tu me vengeras de tous, �
commencer par mon fr�re, ce sournois, ce pourri que je renie!
Avec cette intelligence de la haine, elle �tait r�solue � frapper
Guidon pour mieux atteindre Kehlmark.
-- Pas d'esclandre, surtout! dit Landrillon.
-- Sois tranquille. Le moment nous favorise. La kermesse excuse
bien des extravagances! murmura-t-elle avec un sourire affreux.
Pour l'honneur du nom de Govaertz, elle ne divulguerait point ce
qu'elle savait de la situation de son fr�re aupr�s du Dykgrave.
Elle se contenterait de mettre Guidon en posture humiliante et
d�sagr�able. Elle le mettrait aux prises avec quelques gaillardes,
au pr�alable suffisamment pr�par�es � une agression par les
liqueurs et les bi�res. Mais, comme la suite le prouvera, elle
avait trop pr�sum� de son sang-froid et compt� sans l'ardeur et le
vertige de sa vengeance.
III
Ce jour-l�, pass� midi, les femmes de Smaragdis d�ambulent par
bandes, de baraque en baraque, de taverne en taverne, criardes,
turbulentes, provocantes, et battent ensuite les routes, du soir
jusqu'au fond de la nuit.
De leur c�t�, les jeunes gens aussi r�dent par coteries, bras
dessus, bras dessous. Les m�les entreprennent les femelles, mais
celles-ci se montrent encore plus agressives.
Au d�but de la campagne, il ne s'agit que d'escarmouches, d'un
simple assaut de propos graveleux, de parades et de bravades.
Des deux parts on se nargue, on s'�chauffe. Mille agaceries. On se
provoque de la parole et m�me du geste.
�treintes furtives, bourrades, attouchements, subterfuges et
simulacres: on leurre les postulations, on �lude les redditions de
compte.
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