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Page 42
-- Blandine, dit avec plus de douceur le Dykgrave, compatissant �
cette douleur, que vous prend-il? Encore une fois, je ne vous
comprends point... Expliquez-vous, enfin...
-- Eh bien, monsieur le comte, non seulement les gens du village
se moquent de votre �trange affection pour ce petit p�tre, mais
d'aucuns vont jusqu'� pr�tendre que vous le d�tournez de ses
devoirs envers les siens... Et que n'invente-t-on encore! Bref,
tout le monde voit d'un mauvais oeil que vous choyiez ainsi un
mis�rable petit vacher...
-- Et vous-m�me, n'avez-vous point gard� les vaches! Que vous
voil� fi�re! dit cruellement le Dykgrave.
-- Je suis fi�re de vous appartenir, monsieur le comte; puis, la
comtesse...
Blandine h�sita.
-- Ma grand'm�re? interrogea le comte.
-- Votre sainte a�eule, ma protectrice, m'a �lev�e jusqu'� vous,
mais elle m'apprit surtout � vous aimer! ajouta-t-elle avec une
d�chirante flexion de voix qui fit se contracter le coeur de
Kehlmark.
-- Eh oui, je le sais bien, ma pauvre Blandine! moi aussi, je
t'affectionne et je me fie compl�tement � toi!... C'est pourquoi
je suis �tonn� de te voir pactiser avec les envieux et les
malveillants...
Je n'ai rien � me reprocher sache-le bien. La protection que mon
a�eule t'accorda, j'en fais profiter aujourd'hui ce jeune paysan.
Et c'est toi qui viendras � pr�sent incriminer le bien que je veux
� cet enfant m�connu et d�sh�rit�? Ah Blandine, je ne te reconnais
plus... Guidon est un gar�on admirablement dou�, d'une nature
exceptionnelle... Il m'int�ressa d�s le jour o� je le vis pour la
premi�re fois...
-- Ce soir maudit de la s�r�nade!
Le comte fit semblant de n'avoir pas entendu cette parole am�re et
poursuivit:
-- Je me suis plu � l'�lever, � l'instruire, � en faire le fils de
ma pens�e, � partager tout mon savoir avec lui. Qu'y a-t-il de
r�pr�hensible � cela? Je l'aime...
-- Vous l'aimez trop!
-- Je l'aime comme il me pla�t de l'aimer...
-- Oh Henry! des fr�res jumeaux ne tiennent pas l'un � l'autre,
comme vous semblez ch�rir cet obscur petit p�tre... Non, �coutez-
moi, ne vous f�chez pas de ce que je vais vous dire; mais je ne
crois pas que vous ayez jamais aim� une femme autant que ce
m�chant galopin... Tenez, vous saurez tout... L'autre soir, je
m'�tais gliss�e dans les taillis derri�re le banc o� vous �tiez
assis tous deux. J'ou�s les br�lantes et terribles choses que vous
lui d�bitiez d'une voix... ah d'une voix qui m'e�t arrach� les
entrailles!... J'�tais encore l�, quand vous l'avez embrass�
longuement sur la bouche et quand, apr�s vous �tre tra�n� � ses
genoux, il s'est p�m� frileusement sur votre coeur...
-- Ah, fit rageusement Kehlmark, vous �tes descendue si bas,
Blandine!... De l'espionnage! Toutes mes f�licitations!
Et, craignant de s'abandonner � sa col�re, apr�s l'avoir accabl�e
d'un regard hostile il s'appr�tait � quitter la chambre.
Mais elle se cramponnait � ses genoux et lui prenait les mains:
-- Pardonnez-moi, Henry; mais je n'en pouvais plus; je voulais
savoir!... D'abord je refusai d'en croire mes yeux et mes
oreilles... Oh, piti�!... Piti� pour vous, monsieur le comte! Vous
avez des ennemis. Le domin� Bomberg vous guette et br�le de vous
perdre! N'attendez pas qu'une imprudence lui donne l'�veil. Cessez
de vous compromettre. D'autres que moi auraient pu vous �pier
l'autre soir. R�pudiez cet enfant de malheur; renvoyez-le � sa
bouse et � son �table! Il en est temps encore... Craignez le
scandale. D�barrassez-vous de ce polisson avant qu'on ait racont�
tout haut ce que beaucoup, sans doute, commencent � penser et �
murmurer tout bas...
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