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Page 40
-- Fr�re, quelle est la faute si grave qui t'exile? demanda �
plusieurs reprises Tiennet, en cheminant, � son f�al. Mais l'autre
se taisait et se bornait � le regarder longuement et � hocher la
t�te.
Ils march�rent longtemps, le coeur �treint, sans �changer un mot;
mais quand ils atteignirent le carrefour o� ils devaient
s'embrasser pour la derni�re fois, tout � coup, G�rard tourna les
talons et montra � Tiennet une lueur rouge � l'horizon, du c�t�
d'o� ils �taient partis.
Alors, avec un rire sauvage: �Regarde, dit-il, c'est la maison des
vieux qui flambe, et Wanna, ta Wanna br�le avec eux!... � pr�sent,
tu m'appartiens pour toujours!
Et il �treignit avec fr�n�sie le jeune homme qui se d�battait:
-- G�rard! Tu me fais peur! Au secours! Au loup-garou! Il
m'�gorge...
-- � moi; c'est moi qui t'ai donn� la vie. Je suis plus que ta
m�re, entends-tu; donc plus que devrait �tre n'importe quelle
femme!... Tu demandais la cause secr�te de mon d�part... Tu vas la
savoir. Leur pr�tre m'a maudit. Je suis vou� au feu �ternel. Eh
bien, je cours me plonger par anticipation dans ce feu, mais apr�s
avoir aspir� jusqu'aux sources de ta vie, apr�s m'�tre repu des
groseilles de tes l�vres, ce fruit succulent qui me d�salt�rera
�ternellement au sein de la fournaise infernale!... � moi, �
moi!...
Un orage subit se d�cha�na, tandis que le mis�rable criait ainsi
vengeance au ciel.
-- Ah, jubilait-il, feu du ch�timent, sois mon feu de joie! �
Nature, br�le-moi, consume-moi! Que tu viennes, comme ils disent,
de Dieu, ou que tu �manes du Diable, que m'importe! Viens, r�unis-
nous dans la mort!... L�ve-toi, bel orage de la d�livrance! Je
n'ai plus rien � perdre, les torrents de feu seront ruisseau frais
et limpide sur ma chair, compar�s � l'amour qui me d�vore et qui
m'a d�sesp�r�!... Viens!...
Et le maudit pressa Tiennet contre son coeur, le pressa �
l'�touffer, colla ses l�vres aux siennes, ne les en d�tacha plus,
jusqu'� ce que le feu du ciel les e�t envelopp�s tous deux...
En ce point de cette improvisation path�tique, la voix de Kehlmark
s'�teignit en un murmure comparable � un r�le.
-- Oh! mon doux enfant, g�mit-il, en tombant aux pieds du petit
p�tre, je t'aime �perdument, je t'aime autant que G�rard aimait
Tiennet.
-- Moi, je vous aime aussi, cher ma�tre; et cela de toutes mes
forces r�pondit Guidon en lui jetant les bras au cou. Je suis �
vous, � vous seul et sans partage... Est-ce seulement d'� pr�sent
que vous le savez? Faites de moi tout ce que vous voudrez!...
-- Je n'eus qu'� te voir, soupira Kehlmark, pour compatir � ta
beaut� m�connue et fi�rement vierge. Mon amour naquit de cette
compassion.
-- Et moi, mon cher ma�tre, balbutia le petit Govaertz, je n'eus
qu'� vous voir pour vous deviner triste et redoutable, et ma
d�votion s'engendra de mon anxi�t�!...
-- Le mal pr�tendu que ton p�re disait de toi, reprenait le
Dykgrave, d�cida de ma sympathie, et la moue d�daigneuse de ta
soeur, la malveillance de son regard, t'illumin�rent d�sormais �
mes yeux d'une permanente lumi�re de transfiguration!... Je n'osai
me d�clarer avant de t'avoir revu et je feignis de l'indiff�rence
pour d�router les tiens et ces camarades trop brusques que
j'emp�chai le m�me soir, rien qu'en me rapprochant de leur
turbulent essaim, de te harceler, mon enfant, l'�lu de ma vie!...
L'�clair ne les frappa point, mais ils entendirent un cri sourd,
un sanglot, un froissement dans les broussailles derri�re eux.
Deux silhouettes indistinctes fuyaient par les t�n�bres.
-- On nous �coutait! dit Kehlmark qui s'�tait mis debout et qui
scrutait l'ombre �paisse.
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