Voyages abracadabrants du gros Philéas by Olga de Pitray


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Page 60

Le petit n�gre ouvrait la bouche pour appeler son ma�tre lorsque la
dame, de plus en plus exasp�r�e, lui donna deux soufflets et empoigna
ses cheveux cr�pus. Elle vocif�rait en d�clamant contre les polissons
dont elle tirerait vengeance, mais elle avait affaire � forte partie.
Sagababa lui enfon�a son chapeau sur la t�te, lui entortilla la figure
dans le cache-nez de Phil�as tomb� sur le champ de bataille, et avant
que la dame ait pu se d�gager, il avait rejoint son ma�tre et Polyph�me.




CHAPITRE XXIV

LE CHAPEAU CHINOIS

Cette aventure, tout en faisant rire nos deux amis, d�go�ta Phil�as
de la ville; il n'eut pas de repos qu'il n'eut obtenu de Polyph�me un
changement de r�sidence. Ils all�rent donc se fixer dans une petite
habitation qu'ils lou�rent pr�s d'une for�t immense.

Cet endroit convenait � leurs go�ts aventureux, et ils avaient
l'intention de parcourir souvent ces grands bois, le propri�taire leur
ayant gracieusement accord� l'autorisation d'y chasser tant qu'ils le
voudraient.

Les premiers jours se pass�rent � n'installer. Polyph�me y apportait
une habilet� particuli�re, aussi ne fit-il gu�re attention au d�part de
Phil�as qui s'esquiva un beau matin, seul, en tra�neau, dans le but de
reconna�tre un peu l'endroit o� devait se trouver le gibier.

Saindoux �tait tout joyeux de son escapade. Il allait bon train, faisant
galoper son cheval, lorsque l'animal butta tout � coup et s'abattit en
brisant ses traits. Phil�as, contrari�, sauta � bas du tra�neau pour
rattacher le harnais, lorsque le cheval ne releva d'un bond et se mit �
fuir en hennissant, du c�t� de la maison.

Saindoux fut fort embarrass�; il commen�ait m�me � avoir peur... Sa
crainte se changea en �pouvante lorsqu'il vit sortir du bois et venir �
lui un ours brun de grande taille!

Perdant la t�te, le pauvre gar�on se jeta dans le tra�neau et y fouilla
avec d�sespoir pour, saisir une arme... mais, � d�solation!... il avait
oubli� son fusil...

Il n'y trouva qu'un instrument bizarre; c'�tait une esp�ce de chapeau
chinois en cuivre, avec force sonnettes. Sagababa, amateur de tout ce
qui �tait bruyant, avait achet� cet instrument � Moscou et l'avait
oubli� l�. En d�sespoir de cause, Phil�as s'en saisit. Quand l'ours
approcha, il fit en le brandissant un tel vacarme, que l'animal se
recula tout effray�! Il s'emp�tra m�me de telle sorte dans les traits
bris�s qu'il lui fut impossible de s'en d�gager malgr� tous ses
efforts...

--Ah! ah! dit alors Phil�as, retrouvant sa voix; tu n'aimes pas la
musique, _b�t ou �a_[22]; elle me pla�t, � moi, et je vais la continuer
pour te faire marcher!

[Note 22: Pour _batiouchka_, petit p�re.]

Saindoux avait repris courage, en voyant l'ours devenu captif; il sauta
dans le tra�neau et f�t de nouveau r�sonner aux oreilles de l'ours son
terrible instrument.

[Illustration 49.png]

Le vacarme fit partir au grand trot l'animal effar�; il allait dans la
direction de la demeure de Phil�as, � la grande joie de ce dernier.
Saindoux le maintint habilement dans le bon chemin, gr�ce � quelques
explosions de chapeau chinois. Il vit bient�t de loin Polyph�me, arm�
d'un fusil, qui venait � sa recherche.

Sauter � terre et laisser � son compagnon le loisir d'abattre l'ours fut
pour Phil�as l'affaire d'un instant. Il remit � Sagababa, accouru au
bruit, son pr�cieux chapeau chinois, en le f�licitant d'avoir eu l'id�e
de faire cette acquisition, puis il rendit compte � son ami �merveill�
de la fa�on brillante dont il s'�tait tir� d'affaire.

On mit le corps de l'ours dans le tra�neau et on l'emmena � la maison o�
on le d�pouilla de son �paisse fourrure. Phil�as se fit un plaisir de
l'envoyer � M. de Marsy avec une lettre o� il lui racontait � sa fa�on
son nouvel exploit.

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Books | Photos | Paul Mutton | Wed 24th Dec 2025, 4:45