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Page 61
Quelque temps apr�s cette chasse bizarre, Polyph�me entra un matin chez
Phil�as encore endormi. Celui-ci se frotta les yeux et se d�tira en
b�illant.
POLYPH�ME.--N'est-ce pas aujourd'hui le grand jour, mon cher? Je suis
impatient de savoir o� en sont vos cheveux. Vous avez retard� jusqu'�
ce matin le moment de regarder de quelle nuance ils sont; j'ai h�te de
jouir de ce spectacle.
PHIL�AS.--C'est bien aimable � vous d'y avoir pens�, mon ami. C'est
vrai, j'ai courageusement gard� mon bonnet de soie noire jusqu'�
pr�sent. Je suis aussi curieux que vous de constater l'�tat satisfaisant
de leur nuance. Ce c�t� capillaire de ma personne est important �
observer. H�! Sagababa! Apporte-moi mon miroir, mon gar�on, plus un
peigne, plus une brosse; j'ai besoin de donner � mes jeunes cheveux les
ondulations gracieuses qu'avaient les anciens.
Polyph�me riait sous cape, tout en aidant le petit n�gre � munir son
ma�tre de ce qu'il voulait avoir.
CHAPITRE XXV
ENCORE LES CHEVEUX DE PHIL�AS
Install� devant une glace, un sourire confiant sur les l�vres, Phil�as
�ta vivement son bonnet... Il poussa un cri d'horreur!.. Polyph�me et
Sagababa firent entendre des exclamations d'�tonnement...
Les cheveux de Saindoux �taient d'une belle nuance lilas.
Le pauvre gar�on ne pouvait en revenir! Il restait la bouche b�ante, les
yeux �carquill�s, regardant tour � tour sa malencontreuse chevelure,
Polyph�me qui se pin�ait les l�vres pour ne pas rire et Sagababa qui
tournait autour de lui comme autour d'une b�te curieuse.
--Quelle catastrophe! g�mit-il enfin d'un air piteux; c'est aussi laid
qu'avant! Hein! Tueur, qu'en dites-vous? Que faire? vais-je me reraser
et porter jusqu'� extinction ce mis�rable bonnet?
Polyph�me se leva, alla examiner gravement la t�te du pauvre Saindoux;
puis, toujours sans parler, il prit une brosse et arrangea savamment la
chevelure. Quand il eut termin�, il dit d'un air solennel:
--Cela ne peut pas rester ainsi!
Sagababa se frappa le front d'un air ravi au moment o� Phil�as allait
recommencer ses dol�ances.
--Ma�tre � moi se peindre avec du cirage! s'�cria-t-il.
--Tiens, au fait! avec force cosm�tique noir, je serais sauv�, dit
Phil�as avec joie; qu'en dites-vous, Tueur?
POLYPH�ME.--Il faut essayer, mon ami! essayer de tout, car cette nuance
est impossible.
PHIL�AS.--Parbleu! oui, je le vois bien. Quelle horreur! Sagababa, monte
dans la trique[23], mon gar�on, cours � Moscou (nous n'en sommes pas
bien �loign�s, heureusement) et ram�ne-moi un coiffeur avec beaucoup de
pommades, de cosm�tiques et des poudres de toutes les couleurs.
[Note 23: Pour _tro�que_ (tra�neau).]
Courir �tait toujours un bonheur pour le n�grillon, mais aller faire
cette course de confiance �tait un surcro�t de f�licit�, aussi
disparut-il comme un �clair.
Apr�s son d�part, le triste Phil�as remit avec r�signation son bonnet
de soie noire et alla t�cher de se distraire par une excursion avec
Polyph�me. Ils allaient un peu au hasard et virent au loin apr�s une
assez longue marche un campement bizarre.
Au bord du chemin �tait une lourde charrette couverte; pr�s de
l'�quipage se tenait un homme encore jeune, bizarrement v�tu, et dont la
figure basan�e �tait aussi rus�e que spirituelle. Il salua poliment les
jeunes gens qui causaient entre eux et leur dit:
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