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Page 50
--Animal! s'�cria-t-il, r�veill� en sursaut d'une fa�on aussi
d�sagr�able. Qu'est-ce que tu as?
Pour toute r�ponse, Sagababa appela Polyph�me d'une voix glapissante; ce
dernier arriva � moiti� habill�, effar� des clameurs du petit n�gre.
--Mais qu'est-ce qu'il a, ce polisson? r�p�tait Phil�as interloqu�.
Il est fou, c'est s�r! mettez-le donc � la porte, Tueur. Il est
assourdissant, ma parole!
SAGABABA, _sanglottant_.--Malheureux Sagababa! ma�tre � moi, plein de
sang sur t�te. Cheveux cramoisis... oh! oh! mordu hier par vilains
loups, bien s�r.
--POLYPH�ME, _regardant_.--C'est, ma foi! vrai, ce qu'il dit l�,
Phil�as. Qu'est-ce que vous avez, mon ami? seriez-vous bless�?
PHIL�AS, _�bahi_.--Mais je n'ai rien du tout, je n'ai aucun mal, je ne
sais pas ce que vous voulez dire...
Et en achevant ces mots, Saindoux effar� se t�tait les cheveux. Il
poussa un grand cri � son tour en regardant ses mains... elles �taient
pleines de sang!
Les sanglots de Sagababa redoublaient. Polyph�me, effray�, saisit une
serviette et il �pongea soigneusement la t�te de son ami. Phil�as
constern� le laissa faire et six cuvettes furent tour � tour
ensanglant�es! six serviettes furent tour � tour imbib�es de sang. Le
m�decin, mand� en toute h�te, d�clara que ce ph�nom�ne arrivait de
loin en loin; il avait �t�, pour sa part, d�j� t�moin d'un fait de ce
genre...
Saindoux conmen�a d�s lors � passer � l'�tat de ph�nom�ne!
A peine lev�, il se vit l'objet de la curiosit� g�n�rale. Chacun se
poussait, se pressait pour voir �la t�te de sang du Frantzousse�.
Sagababa ne quittait plus son ma�tre d'une semelle. Il le suivait
d'un air lugubre, les yeux invariablement attach�s sur la chevelure
excentrique de Saindoux et poussant de temps � autre des soupirs �
fendre des rochers. Polyph�me, quoiqu'encore inquiet, �tait pourtant
plus rassur� par les affirmations r�it�r�es du m�decin; ce dernier
protestait que le cas, tout extraordinaire qu'il f�t, n'�tait nullement
dangereux. Cela arrivait � la suite d'une forte �motion et la teinte
sanglante de la chevelure devait dispara�tre peu � peu. Phil�as, d�j�
tr�s ennuy� de son aventure, le fut encore plus par l'arriv�e impr�vue
de son cousin, le docteur Crakmort.
[Illustration 43.png]
Le docteur allait en Russie pour affaires et s'arr�ta soi-disant pour
voir son parent, en r�alit� par �curiosit� scientifique�. Cette t�te
rouge le transporta d'admiration et il demanda, s�ance tenante, une
consultation. Le m�decin de Phil�as accepta poliment la proposition,
mais Saindoux fit la grimace, �tant d�j� fort agac� de sa position.
Polyph�me, pressentant quelque chose de dr�le, se h�ta de venir. Quant �
Sagababa, convi� de sortir, il se cramponna en hurlant au si�ge de son
ma�tre. On le laissa donc l�, afin d'avoir la paix.
Le docteur Crakmort commen�a par faire un long discours sur les cas
curieux que la science aime � constater. L'autre m�decin avait beau le
rappeler � la question, le bavard Marseillais faisait la sourde oreille;
voyant son auditoire sur le point de perdre patience, il s'�cria enfin:
--En somme, Messieurs, que devons-nous ressemer ici, aujourd'hui?
la constatation d'un fait qui a une valeur scientifique �norme,
zigantesque!.. Ce que ze veux dire, maintenant, c'est ceci. Z'adzure, ze
conzure, z'implore mon parent que ce ph�nom�ne rend illustre � zamais,
de ne pas perdre sa t�te! (�tonnement g�n�ral.) Oui, la science, dans ma
personne de parent et de m�decin, r�clame cette �tonnante sevelure. Mon
cousin la doit � la m�decine: elle l'aura...
PHIL�AS, _bondissant_.--En voil� une toquade! il veut me guillotiner, �
pr�sent!...
Polyph�me riait comme un bossu. L'autre docteur �tait abasourdi;
Sagababa ouvrait de grands yeux effar�s et paraissait ne pouvoir y rien
comprendre.
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