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Page 51
CRAKMORT, _d'un ton insinuant_.--Ze ne dis pas cela, ser cousin; vous
prenez trop violemment la soze. Ze ne r�clame que votre sevelure.
POLYPH�ME, _d'un air goguenard_.--Ah! vous vous contentez de le scalper,
alors? c'est gentil!
PHIL�AS, _criant_.--Mais encore moins, par exemple! Saprelotte! qu'il y
vienne donc!...
CRAKMORT, _se r�criant_.--Eh! ser cousin, pour qui me prenez-vous? Ze ne
veux rien de ce zenre; mais seulement (reprenant son ton insinuant) de
me faire une donation en bonne forme de votre t�te, afin qu'apr�s votre
mort ze puisse analyser scientifiquement...
Ici Sagababa, dont les regards devenaient f�roces, intervint inopin�ment
dans la discussion. Il se pr�cipita avec furie sur Crakmort, se jetant
sur sa figure qu'il �gratigna de belle sorte; arrach� de l� par les
jeunes gens, il se cramponna aux mollets du Marseillais et les mordit de
telle fa�on que le docteur, d�j� ahuri de l'attaque, abandonna la partie
et s'enfuit, laissant les deux amis, moiti� riant moiti� grondant,
emp�cher Sagababa de se lancer � sa poursuite.
Le second m�decin haussait les �paules et traitait cr�ment le
Marseillais de v�ritable fou.
Ainsi se termina la consultation.
Phil�as, pour �viter toute moquerie, se fit raser la t�te. Ce ne fut pas
sans peine. Le barbier fr�missait, tout en pr�parant ses rasoirs, et ne
proc�dait � cette besogne qu'en tremblant. Il ne fallut rien moins
que l'ordre du m�decin pour le d�cider � manier cette crini�re
sanguinolente.
A la grande joie de Phil�as, cette importune chevelure tomba enfin, sous
la main agile du barbier.
Sagababa gambada avec fr�n�sie, lorsque son ma�tre mit solennellement un
bonnet de coton destin� � le pr�server du froid: le barbier dit en se
retirant quelques mots qui intrigu�rent Polyph�me.
[Illustration 44.png]
--Qu'est-ce qu'il a donc � se r�jouir de gagner une bonne somme?
demanda-t-il � Phil�as.
--Est-ce que je sais! r�pondit Saindoux non moins �tonn�. Je lui ai
donn� ce que le m�decin m'a dit de lui remettre. Ce n'est pas une grosse
affaire, pourtant!
On eut le soir la clef de ce myst�re. Pendant le d�ner, Sagababa remit �
son ma�tre une lettre que Saindoux ouvrit avec indiff�rence. A peine en
eut-il lu les premiers mots qu'il sauta sur sa chaise, poussa un cri
sauvage et regarda tout le monde d'un air �gar�.
--Qu'y a-t-il, mon cher? s'�cria Polyph�me avec inqui�tude.
--Tenez, lisez cela, dit Phil�as d'un air lugubre, et dites-moi si ce
qui m'arrive n'est pas �pouvantable? �tre condamn� � savoir ma chevelure
dans un mus�e de gredins, quelle destin�e!
Sans rien comprendre � ces lamentations, Polyph�me ouvrit la lettre et
lut ce qui suit:
�Touzours ser cousin,
�Votre ess�lente id�e de vous faire raser la t�te m'a donn� gain de
cause. L'estimable barbier vient de m'apporter, sur ma demande formelle
et sur ma promesse d'une risse r�compense, les magnifiques seveux que
vous auriez pu me fournir gratis (sans reproce), mais enfin ze les ai et
ze vais les pr�parer scientifiquement afin de faire zouir de cette vue
remarquable et instructive le zenre humain tout entier. Pour commencer,
ze vais les exhiber sez Mme Tussaud, au mus�e de curiosit� de Londres.
Quoiqu'elle montre surtout les figures de cire des malfaiteurs c�l�bres,
ce sera n�anmoins une bonne occasion, pour cette bonne dame, de gagner
de l'arzent, et pour moi ze ferai ainsi conna�tre scientifiquement ce
cas admirable; mais comme il n'est pas zuste de vous voler votre gloire,
cette belle sevelure sera orn�e de l'inscription suivante:
�Seveux de l'illustre Phil�as Saindoux,
Trop effray� d'avoir vu un loup.�
A revoir, ser cousin; quand vos seveux repousseront,
envoyez-m'en encore, ze vous prie.
Votre cousin d�vou�.
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