Voyages abracadabrants du gros Philéas by Olga de Pitray


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Page 41

Au bout d'une heure de sieste Saindoux se r�veilla brusquement en
poussant une exclamation douloureuse. Polyph�me se retourna.

--Qu'y a-t-il donc? demanda-t-il.

Phil�as geignait en se frottant le mollet gauche extr�mement enfl�.

--En voil� une catastrophe! soupirait-il. On dit que le bien vient en
dormant... Regardez un peu si c'est vrai pour moi? Ce n'est plus une
jambe que j'ai l�, c'est une colonne! un pied d'�l�phant... et �a me
cuit partout!

Polyph�me examina le mollet malade.

--Vous avez attrap� l� un fameux coup de soleil, r�pondit-il au dolent
Phil�as. La difficult� � pr�sent, c'est de descendre la montagne. Guide,
donnez-moi donc le restant de la cr�me. Beurrez-vous la partie malade
avec cela, Saindoux; cela ne peut manquer de vous faire grand bien.

[Illustration 35.png]

--Quel dommage! observait Phil�as tout en se frictionnant la jambe, de
gaspiller comme cela cette admirable cr�me! J'en aurais encore mang�
avec tant de plaisir!

POLYPH�ME, _riant_.--Votre jambe l'absorbe pour vous.

PHIL�AS, _soupirant_.--Ce n'est pas la m�me chose, Tueur!

L'application de la cr�me fit grand bien � Saindoux; il put marcher sans
trop de peine. Il lui fut impossible, toutefois, de remettre ses bas et
ses gu�tres, l'enflure �tant trop consid�rable pour cela.

Le gros touriste fut tr�s vex� de rester ainsi nu-jambes. Son
humiliation augmenta lorsqu'il aper�ut au bas de la montagne un groupe
au milieu duquel s'agitait une vieille femme. Les gens composant ce
rassemblement semblaient � la fois curieux et inquiets. Ils paraissaient
attendre les touristes. Ceux-ci, arriv�s � une certaine distance,
entendirent des fragments de phrases qui les �tonn�rent et les
intrigu�rent m�me beaucoup.

--Vous croyez que ce sont eux? disait une voix.

--Certainement, s'�cria la vieille; je reconnais leur... (ici sa
voix baissa et quelques mots �chapp�rent aux voyageurs); et puis,
ajouta-t-elle, v'l� leur singe avec eux.

PHIL�AS, _interloqu�_.--Qu'est-ce qu'ils disent, ces gens-l�? qui
reconnaissent-ils? de quel singe parle-t-on?

POLYPH�ME, _se frappant le front_.--Parbleu! je crois comprendre...
Phil�as, c'est la vieille poltronne d'hier soir, qui a eu l'id�e de nous
prendre, vous et moi pour des voleurs et Sagababa pour un singe... Elle
nous attend apr�s avoir charitablement ameut� le voisinage pour nous
fourrer en prison. En entendant cette explication rapide. Saindoux
poussa un cri d'indignation et Sagababa un hurlement de col�re. Ce
dernier, hors de lui, courut vers la servante occup�e � p�rorer et lui
arracha son bonnet en criant:

--Vilaine guenon! moi pas singe, entends-tu?

[Illustration 36.png]

La vieille poussa des cris de d�tresse! Ceux qui l'entouraient se
jet�rent sur Sagababa. Phil�as et Polyph�me s'�lanc�rent au secours du
petit n�gre et la m�l�e fut compl�te!

Heureusement pour les voyageurs, le guide mit en peu de mots les
principaux habitants au courant de ce qui s'�tait pass�, et apr�s avoir
s�par� les combattants, les explications commenc�rent. Elles furent
longues et laborieuses, l'imp�tueux Phil�as interrompant � tort et �
travers; la servante �tait de son c�t� bavarde comme une pie et ent�t�e
comme une mule.

Le cur�, qui �tait arriv� pour tout pacifier, avait beau vouloir la
faire taire, il ne pouvait y r�ussir et la persuader de son erreur.

--Non, non, Monsieur le cur�, r�pondait-elle avec obstination. Vous �tes
la dupe de ces deux brigands. Ils ont un singe qui parle; �a prouve
qu'il est plus pervers que les autres... Et regardez ce gros qui tra�ne
la jambe! C'est un gal�rien �chapp� qui avait encore les fers aux pieds
hier soir, soyez-en s�r! Ils ont voulu m'assassiner, moi qui vous parle!
je dois savoir la chose mieux que vous! Croyez-moi, Monsieur le cur�,
faites arr�ter ces bandits et leur animal. Si vous les laissez aller, il
nous arrivera malheur � tous, c'est certain!

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 11:28