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Page 42
Sagababa tr�pignait en entendant la vieille parler de lui en ces termes;
s'il n'avait �t� maintenu par Polyph�me, il se f�t jet� de nouveau sur
sa calomniatrice; sa petite figure grima�ante de fureur ajoutait � la
frayeur de la servante et la faisait crier de plus belle.
Phil�as jugea � propos d'en finir par un coup de th��tre.
[Illustration 37.png]
--Monsieur le cur� et vous, Messieurs, dit-il avec majest�, les vaines
paroles d'une personne que je m'abstiens de qualifier puisqu'elle
appartient, quoiqu'� tort, au beau sexe... (On rit; la vieille se
rebiffe.) Ces vaines paroles, dis-je, ne portent point atteinte � des
personnes telles que nous! Par notre richesse et notre position sociale
�lev�e, je me plais � le dire, nous sommes au-dessus de propos stupides
pour ne pas dire imprudents. Voulant convaincre cette pauvre insens�e
de son erreur et arr�ter sa langue, incommensurablement longue et
envenim�e, voici cent francs que je vous offre pour les pauvres de votre
village. Cette offrande convaincra tout le monde, j'esp�re, et l'on
verra ce que nous sommes, c'est-�-dire, d'illustres voyageurs munis d'un
n�gre et voyageant pour satisfaire leur passion de chasse et d'aventures
glorieuses!
A ce discours, les habitants cri�rent bravo! et merci! Le cur� remercia
poliment. Polyph�me, ne voulant pas �tre en reste de g�n�rosit�, glissa
un louis dans la main de la servante pour la d�dommager de son bonnet
perdu. Celle-ci se d�rida, fit une grande r�v�rence et, ne voulant pas
manquer de bons proc�d�s, tira une poign�e de noix de sa poche et les
offrit � Sagababa qui faillit s'irriter... mais qui, apr�s r�flexion, se
mit � les manger � belles dents.
Chacun se s�para bons amis. Les voyageurs all�rent se reposer dans leur
auberge et y soigner le mollet de Phil�as; ce dernier jugea prudent de
se coucher en arrivant et de commander � Sagababa un �norme cataplasme
de farine de lin, pour en envelopper sa jambe enfl�e.
CHAPITRE XVII
LE CATAPLASME
Le premier soin de Sagababa, le lendemain matin, fut d'apporter �
Phil�as un nouveau cataplasme. Cela semblait d'autant plus indispensable
� Saindoux que de nombreux clous avaient surgi pendant la nuit et le
faisaient vivement souffrir. Sagababa posa adroitement le cataplasme et
allait se retirer lorsqu'un cri de Phil�as le fit bondir.
Saindoux, effar�, regardait tour � tour le petit n�gre, la jambe
envelopp�e et Polyph�me, accouru � l'exclamation de son ami.
--Mais c'est de la moutarde, petit imb�cile! s'�cria-t-il enfin en
revenant de sa stupeur. De la moutarde qui me br�le atrocement!...
Ote-moi �a, tout de suite.
SAGABABA, _inquiet_.--Oh! ma�tre � moi, faut pas toucher � cataplasme;
�a calme!
PHIL�AS, _se tr�moussant_.--Comment, �a calme! dr�lement, par exemple!
Diable! cela cuit, au contraire... �te-moi vite cette moutarde.
SAGABABA, _d�sol�_.--Ma�tre � moi, pas vouloir gu�rir avec cataplasme?
PHIL�AS, _gigottant._--Pas � la farine de moutarde, garnement. Donne-moi
de la farine de lin � la place de ce fer rouge.
POLYPH�ME, _impatient�._--Allons donc! Sagababa, ob�is � ton ma�tre et
ne raisonne pas.
SAGABABA, _pleurant._--Moi vouloir gu�rir ma�tre � moi; pas �ter graine
de lin.
Polyph�me, agac�, prit l� jambe de Phil�as et aida ce dernier � se
d�barrasser du cataplasme pos� par le petit n�gre dans son d�vouement
maladroit.
En voyant cela, les pleurs de Sagababa redoubl�rent. Phil�as allait
lui ordonner de se taire ou de partir lorsque Sagababa, interrompant
subitement ses sanglots, se pr�cipita vers le cataplasme, le saisit et
sortit en toute h�te.
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