Voyages abracadabrants du gros Philéas by Olga de Pitray


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Page 40




CHAPITRE XVI

L'ASCENSION

--Je suis encore plus �reint� qu'hier! s'�criait apr�s quatre lieues de
marche ascendante le gros Phil�as tout haletant; et vous, cher Tueur?

POLYPH�ME.--Je le suis raisonnablement. Un �tre � part, c'est ce
polisson de Sagababa; regardez-le grimper! il est fait pour cela.

Et en disant ces mots, le jeune homme contemplait avec envie le petit
n�gre qui bondissait comme une balle �lastique devant la caravane.

L'�loge de Polyph�me redoubla son ardeur. Il voulut faire une culbute;
mais cet exploit ne s'accomplit pas sans �motion. Il retomba sur le
c�t� et roula sur Phil�as... Celui-ci tr�bucha sur Polyph�me, lequel se
raccrocha au guide... Si ce dernier n'avait pas eu la pr�sence d'esprit
de s'arcbouter sur son b�ton ferr�, il y aurait eu des malheurs �
d�plorer. Gr�ce � lui, tout se r�duisit � quelques bosses et � plusieurs
bleus. Phil�as ne perdit pas cette occasion de tancer vertement
Sagababa.

--Quelle est cette fa�on de rouler sur votre ma�tre? s'�cria-t-il; au
lieu de m'approcher avec une pr�caution respectueuse, vous meurtrissez
l'objet de votre v�n�ration, petit dr�le!

A cela, Sagababa ne r�pondit qu'en se grattant l'oreille d'un air
penaud.

Enfin, apr�s de nombreux efforts, les touristes arriv�rent au sommet de
la c�l�bre montagne. Mais l�, leur d�sappointement fut complet; ils ne
voyaient rien... D'�pais brouillards les enveloppaient et d�robaient �
leurs yeux toute apparence de vue!

--Sac � papier! s'�cria Phil�as, avons-nous du guignon... Si nous
avancions encore un peu, nous aurions, sans doute, � d�faut de mieux une
bonne installation pour d�jeuner.

Il avait � peine fait vingt pas, en achevant ces mots, quand le guide
s'�lan�a vers lui et le ramena vers ses compagnons.

--O� courez-vous, Monsieur? dit-il avec force. Par ici, la montagne
descend � pic � quatre mille pieds!...

Polyph�me saisit le bras de son ami qui p�lissait � l'id�e de son
imprudence, tandis que Sagababa effray� s'accrochait aux basques de son
t�m�raire �ma�tre � moi�.

--Tenez, Saindoux, il faut faire notre deuil de toute vue, s'�cria
Polyph�me. Consolons-nous en d�jeunant ici tranquillement. Guide,
avez-vous... Oh! regardez, regardez donc, Phil�as, le splendide et
f�erique tableau!

En effet, un coup de vent faisait mollement onduler les �pais
brouillards blancs qui s'ouvrirent tout � coup, montrant aux voyageurs
ravis un spectacle vraiment sublime. A leurs pieds s'�tendaient
de vertes et ravissantes vall�es; �� et l� des bois, des villages
pittoresquement group�s dans les plaines, et au loin, les blanches cimes
des glaciers qui �tincelaient aux rayons du soleil levant... A trois
reprises, les nu�es voil�rent et montr�rent aux touristes extasi�s la
vue merveilleuse qui les enchantait.

[Illustration 34.png]

Le soleil r�gna enfin en ma�tre sur cette montagne splendide et Phil�as,
revenant � la r�alit�, demanda au guide s'il n'avait pas oubli� les
provisions. Son ravissement changea de nature, sans �tre pour cela moins
intense, lorsqu'il vit s'�taler devant lui le d�jeuner...

A ses yeux de gourmand �m�rite s'offraient un grand bol de cr�me glac�e,
un pain bis des plus app�tissants, un immense fromage de gruy�re et deux
larges flacons, l'un de vieux Bordeaux, l'autre de Mad�re.

--C'est sublime! s'�cria-t-il un instant apr�s, la bouche pleine, tandis
que Polyph�me �clatait de rire devant cet enthousiasme prosa�que.

Mais il n'est si bonne occupation qui ne doive finir. Le repas achev�,
Phil�as, c�dant � la fatigue, s'endormit apr�s avoir (pour se mettre �
l'aise, disait-il) �t� ses gu�tres, ses souliers et ses bas; il resta
jambes nues, malgr� les observations du guide et les plaisanteries de
Polyph�me. Ce dernier fut bient�t absorb� par une esquisse de la vue
superbe qui s'offrait � lui; le guide et Sagababa causaient entre eux.

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 9:23