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Page 19
Apr�s �a, nous sommes all�s au Cirque pour voir le dompteur Batty et ses
lions! Sac � papier, quelles terribles b�tes! Je vous avoue, Monsieur
et cher Vicomte, que je suis d�j� d�go�t� de cette chasse-l� rien que
d'avoir vu les lions de Batty. J'ai demand� � Polyph�me � quoi �a
servait de risquer sa vie � entrer dans une cage � lions.
--A rien, m'a-t-il dit.
--Alors pourquoi le fait-il?
--Pour amuser le public.
--Eh bien! moi, je trouve �a b�te et mal de risquer sa vie pour la
donner en spectacle, au lieu de travailler comme un honn�te ouvrier;
c'est stupide. �a n'amuse pas, d'ailleurs, de voir un chr�tien expos�
aux b�tes f�roces comme du temps des empereurs pa�ens. C'est pas un
spectacle catholique et je l'ai dit � Polyph�me, qui m'a donn� raison
d'un air �mu et grave qu'il n'a pas souvent.
Pour en revenir au Cirque, la fin a �t� tr�s gentille. Apr�s ces sales
coquins de lions, voil�-t-il pas une cavalcade de singes qui arrive.
C'�tait comme aux _sept p'tites chaises_[5], ainsi que disent les
_poreman_[6]; vous savez, ceux qui s'occupent des chevaux �l�gants. Il y
avait un jockey bleu, un jockey jaune, et un jockey vert pomme; ce n'est
pas tout, il y avait aussi une guenon en amazone rouge; oh! mais, un
amour de guenon! avec une belle toque � plumes blanches, des gants �
manchettes et un toupet magnifique de faux cheveux, rouge carotte. Tous
ces singes montaient des petits chevaux, noirs comme de la suie et
m�chants comme des diablotins. A un signal des �cuyers, clic, clac! les
chevaux bondissent, les singes se cramponnent � la crini�re et broum!
les voil� partis! Tout le monde riait, car vrai, c'�tait cocasse! les
pauvres singes avaient une peur de chien! A chaque barri�re saut�e,
ils glapissaient en d�sesp�r�s. Chaque fois qu'ils passaient pr�s des
�cuyers, arm�s de leurs grands fouets, ils les regardaient en faisant
des grimaces de frayeur qui nous faisaient p�mer! Tout d'un coup, on
entend un couic!... C'�tait le pauvre jockey jaune qui avait tourn� avec
sa selle sous le ventre de son cheval. �a vexait le poney, qui voulait
s'en d�barrasser parce que le singe le chatouillait en se cramponnant �
lui; mais il avait beau ruer, �a n'y faisait rien. Le jockey jaune �tait
plus mort que vif et pin�ait le cheval. Pour lors, voil�-t-il pas que le
poney, furieux, se met � marcher sur ses pieds de derri�re! En voyant
cela, le singe se rassure et s'�lance par terre. En sautant, il tombe
sur le nez du cheval que la guenon conduisait. Ce poney-l� a peur; il se
cabre et l'amazone effray�e se jette sur la t�te d'une grosse dame qui
avait une for�t de cheveux cr�p�s, fris�s, tire-bouchonn�s, enfin un tas
d'histoires sur la t�te, quoi! La dame se d�bat; la guenon fourgotte[7]
les cheveux et, comme elle �tait en col�re, elle arrache toute la
perruque de la grosse, pi�ce � pi�ce! Il y avait des faux cheveux,
fallait voir! peut-�tre plus de deux livres pesant! tout le monde se
tenait les c�tes.
[Note 5: Steeple-chase, course de chevaux.]
[Note 6: Sportmen.]
[Note 7: Pour �fourrage� (c'est un mot Normand).]
Bravo! l'amazone! qu'on lui criait; elle est jalouse de la perruque et
elle se venge.
--Mes cr�p�s! hurlait la grosse dame, mes boucles! mes frisons! Elle
m'arrache tout, cette horreur de b�te! Gusman, mon pauvre mari, au
secours! sauve ton Ism�nie...
Le gros monsieur qui s'appelait Gusman t�che de faire partir la guenon.
Elle se rebiffe et v'lan! elle lui allonge une calotte �pouvantable.
Gusman se f�che, r�plique; les voil� � se donner des taloches pour de
bon! L'arriv�e du ma�tre avec son grand fouet a tout apais�; il avait
r�ussi � se faire un passage parmi les spectateurs qui entouraient la
grosse dame et les combattants. A sa voix la guenon s'est calm�e, a
l�ch� Gusman et la perruque; tout le monde s'est en all�, riant encore
de toutes ces bonnes farces!
Me voil� � bout de papier et de force �pistolaire. Je vous r'�crirai de
Blidah, cher Monsieur et Vicomte, pour vous narrer mes impressions de
voyage.
[Illustration 18.png]
En attendant, je vous prie, avec toute esp�ce de civilit� pu�rile et
honn�te, de faire agr�er � votre aimable et digne famille mes respects
les plus respectueusement respectueux. Je vous r�it�re, � vous, Monsieur
ami et Vicomte, que je suis avec une �motion profonde et serai pour la
vie!...
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