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Page 18
CHAPITRE VI
LES LETTRES DE POLYPH�ME ET DE PHIL�AS
--Tout est-il pr�t?
--Oui, mon illustre ami! mes malles sont ferm�es, mes valises aussi; mes
sacs sont bourr�s comme des canons; fifi-mimi est dans sa cage d'acier.
Nous partirons quand vous voudrez!
En achevant ces mots, le gros Phil�as se frotta les mains d'un air
radieux.
--A merveille! dit Polyph�me; alors je vais �crire � notre ami, M.
Pierrot, que nous partons demain pour Blidah.
PHIL�AS, _effar�_.--Hein! quoi! pla�t-il? d�j� en Afrique? Et notre
tourn�e en Europe? et celle en Asie? nous les supprimons donc, comme �a?
POLYPH�ME, _riant_.--Eh! non, mon cher, ne vous effrayez donc pas de
cette petite visite en Afrique. J'ai une affaire pressante � arranger,
l�-bas; elle ne me retiendra que cinq ou six jours; cela ne d�range en
rien nos projets.
PHIL�AS, _rassur�_.--A la bonne heure, mon cher Tueur, �crivez � Pierrot
que nous partons; moi, je vais annoncer cela � mon ami, le vicomte de
Marsy; je tiens � le mettre au courant de mes faits et gestes, car je
me vois destin� � une vie illustre autant que glorieuse, gr�ce �
mes voyages, et je veux que mon pays sache ce que je deviens, par
l'entremise de cet homme estimable.
Les voyageurs s'�tablirent chacun devant un bureau et comme ils ne
doivent pas avoir de secrets pour nous, lisons sans fa�on par dessus
leur �paule ce qu'ils sont en train d'�crire:
_Polyph�me � Pierrot._
Mon cher ami, quelle trouvaille! quel tr�sor que ce Saindoux! merci
mille fois! Gr�ce � vous, je vais entreprendre mon tour du monde avec la
meilleure p�te d'imb�cile!... Il m'amuse d�j� tellement que je compte
payer toute sa d�pense: sa petite fortune n'y suffirait pas et la mienne
me permet largement de faire cette g�n�rosit�. Riche et d�soeuvr� comme
je le suis, ces voyages sont ma seule ressource contre l'ennui; mon
pr�cieux Phil�as est pour moi, j'en suis s�r, une source de distractions
vraiment in�puisable; bien entendu que, pour ne pas l'humilier, je ferai
semblant de ne presque rien d�penser pour lui en route. Je suis ami des
plaisanteries, mais je suis avant tout bon enfant et j'aime comme je
taquine, franchement. Nous partons demain pour Blidah. Sous pr�texte
d'affaires, je vais mettre mon gros camarade en face d'un lion; nous
verrons comment il s'en tirera. J'en ris d'avance. Ah! la bonne t�te!
qu'il sera amusant, mon Dieu, qu'il sera amusant! je vous tiendrai au
courant, cela va sans dire.
Bien � vous,
Pour Phil�as, Polyph�me G�rard, le Tueur de colibris f�roces.
Pour vous et nos amis, Charles N.
_Lettre de Phil�as � M. de Marsy_.
Monsieur et Vicomte, c'est avec un tremblement universel de tout mon
�tre que je vous �cris ces mots solennels: _Je pars demain_. Je m'en
vais � Blidah avec mon c�l�bre ami, le Tueur (de colibris f�roces), il y
va pour affaires; je profiterai de ses occupations pour chasser un peu
et faire connaissance avec les b�tes f�roces et non f�roces d'Afrique.
Depuis mon d�part de Castel-Saindoux (ou j'ai �t� si heureux de vous
recevoir) il m'est arriv� diff�rentes choses qui ont accident� mon
existence. Je veux vous mettre au courant de ces d�tails de ma vie. J'ai
d'abord re�u une lettre de Gelsomina; elle m'envoie sa photographie que
je lui avais rendue et qu'elle me renvoie comme souvenir pendant mon
voyage. Je la lui ai renvoy�e... elle me l'a _re_renvoy�e; je la lui ai
_rere_renvoy�e... elle me l'a _rerere_renvoy�e! alors... la voil�!
Je vous prie de la lui rendre eu lui ordonnant avec douceur (et avec
violence, s'il le faut) de la garder � jamais! Voil� une affaire b�cl�e,
pas vrai, Monsieur le Vicomte?
Dieu! que c'est beau, Paris! les rues sont plus larges que les grandes
routes et les spectacles sont tr�s superbes! J'ai vu � l'Op�ra des
bonnes gens qui se tr�moussaient terriblement; je les ai crus enrag�s.
Polyph�me m'a dit que non, que c'�taient des malheureux qu'on appelle
_crampistes_; ils sont pleins de crampes dans les mollets et alors,
il faut qu'ils gigottent ferme pour se soulager un peu; en voil� une
terrible maladie! Il para�t que �a se gagne; aussi, quand un des
_crampistes_ s'est approch� de moi (j'�tais all� avec Polyph�me dans les
coulisses du th��tre) je me suis sauv� en criant comme un perdu: �Gare
les crampistes!� Quand Polyph�me m'a rejoint, tous les malades qui
causaient avec lui riaient comme des fous, je ne sais pas pourquoi.
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