Port-Tarascon by Alphonse Daudet


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Page 56

Tartarin s'�tait d�couvert respectueusement en parlant ainsi, mais
d�j� la m�re-grand �tait loin, emport�e par les courants du
Pacifique, o� elle doit errer encore, insubmersible �pave que les
r�cits des voyageurs, sous le nom de poulpe g�ant, de serpent de
mer, signalent tant�t ici, tant�t l�, � la grande terreur des
�quipages baleiniers.

Aussi longtemps qu'on put la voir, le h�ros la suivit des yeux,
sans mot dire; quand elle ne fut plus qu'un petit point noir �
l'horizon blanchissant des flots, alors seulement il murmura d'une
voix faible:

�Pascalon, je vous le dis, voil� un coup de fusil qui me portera
malheur!� Et tout le reste du jour il demeura soucieux, plein de
remords et de terreur sacr�e.


Chapitre II

_Un d�ner chez le commodore. _- _Tartarin esquisse un pas de
farandole. _- _D�finition du Tarasconnais par le lieutenant Shipp.
_- _En vue de Gibraltar. _- _La vengeance de la Tarasque._


On naviguait depuis une semaine, on approchait des c�tes parfum�es
de l'Inde, sous le m�me ciel laiteux, sur la m�me mer huileuse et
douce qu'au premier voyage, et Tartarin, par une belle apr�s-midi
de chaleur et de clart�, faisait la sieste en cale�on dans se
chambre, sa bonne grosse t�te serr�e dans son foulard � pois, dont
les bouts, trop longs, se dressaient comme de paisibles oreilles
de ruminant.

Tout � coup Pascalon se pr�cipita dans la cabine.

�Hein!... Qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce qu'il y a?� demanda
brusquement le grand homme en arrachant son serre-t�te, car il
n'aimait pas qu'on le vit ainsi.

Pascalon r�pondit, suffoquant, les yeux ronds, b�gue plus que
jamais:

�Je crois qu'elle en tient.

-- Qui?... La Tarasque?... H�, coquin de sort! je ne le sais que
trop.

-- Non, dit Pascalon, plus bas qu'un souffle, la dame du
commodore.

-- P�ca�re! pauvre petite! encore une!... Mais qui vous fait
croire cela?� Pour toute r�ponse, Pascalon tendit un carton
imprim�, par lequel lord commodore et lady William Plantagenet
priaient Son Excellence le Gouverneur Tartarin et M. Pascalon,
directeur du secr�tariat, � d�ner pour le soir m�me.

�Oh! les femmes!... les femmes!... s'�cria Tartarin, car
�videmment cette invitation � d�ner venait de la femme du
commandant; l'id�e ne pouvait �tre du mari, il n'avait pas une
t�te � invitations.

Puis, s'interrogeant avec gravit�:

�Dois-je accepter, pas moins?... Ma situation de prisonnier de
guerre...�

Pascalon, qui savait ses auteurs, rappela qu'� bord du
_Northumberland, _Napol�on mangeait � la table de l'amiral.

�Voil� qui me d�cide, fit aussit�t le Gouverneur.

-- Seulement, ajouta Pascalon, l'Empereur se retirait avec les
dames d�s qu'on apportait les vins.

-- Parfaitement, ceci me d�cide encore plus. R�pondez, � la
troisi�me personne, que nous acceptons.

-- L'habit, n'est-ce pas, ma�tre?

-- Certes.�

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 21:47