Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 8

Les enfants du village ne l'aimaient gu�re; et, comme il �tait trop
insolent et qu'il les humiliait plus que de coutume, ils le renvoyaient
et ne voulaient pas jouer avec lui. Alors Jacques leur disait:

�Je veux m'amuser avec vous, moi! si vous me renvoyez de votre jeu,
je dirai � mon papa, qui fait tout ce que je veux, de ne plus faire
travailler vos p�res.�

Comme les pauvres petits le connaissaient capable de leur faire cette
m�chancet�, et qu'ils savaient d'ailleurs combien leurs p�res avaient
besoin de gagner de l'argent, ils se soumettaient � tous ses caprices.

[Illustration: Le pauvre homme se donna beaucoup de mal pendant cet
incendie.]

Une ann�e, il survint un terrible orage au temps de la moisson. Le
tonnerre tomba deux fois sur la ferme du p�re de Jacques pendant la
nuit, et y mit le feu. On s'en aper�ut trop tard pour sauver le b�tail
qu'on ne put jamais faire sortir des �tables. Les moutons, les vaches et
deux des belles juments du fermier y p�rirent. Le pauvre homme se donna
beaucoup de mal pendant cet incendie; il s'agita autour d'une grosse
meule de bl� qui n'�tait pas encore achev�e et qui br�la presque tout
enti�re. Il eut chaud et froid et gagna une pleur�sie dont il mourut
au bout de quinze jours, enti�rement ruin�, et ne laissant rien � ses
enfants. Sa femme, ne pouvant plus les nourrir, dut les mettre en
condition; et Jacques, � douze ans, n'ayant encore jamais rien fait, fut
plac� comme vacher dans la famille du petit gar�on qu'il avait le plus
souvent mortifi� � cause de ses habits rapi�c�s.

Cet enfant avec qui Jacques avait fait tant le glorieux s'appelait
Pierre. Il avait un bon coeur, et voyant combien Jacques avait de
chagrin de porter de vilaines blouses, il ne lui parlait jamais de
son ancienne vanit�. Il se battait m�me avec les camarades qui, bien
souvent, en voyant Jacques passer menant ses vaches � l'abreuvoir,
criaient apr�s lui:

�H�! le glorieux qui est � la queue des vaches!

�H�! le glorieux qui a des sabots perc�s!

�H�! dis donc, glorieux! qu'as-tu fait de tes belles juments?�

Jacques ne leur r�pondait pas, sentant bien qu'il avait m�rit� qu'on
le raill�t ainsi; mais il fut touch� de la grande bont� de Pierre qui
prenait sa d�fense, et pourtant Jacques l'avait souvent humili�! Ce qui
n'emp�chait pas l'autre de le traiter plut�t en fr�re qu'en domestique.
Le malheur le rendit doux et humble. Il pensa beaucoup � tout ce qui lui
�tait arriv�, et finit par se trouver heureux dans sa pauvret�, parce
qu'il se sentait d�barrass� de toute la vanit� qui emplissait son coeur
auparavant; et aussi parce qu'on commen�ait � l'aimer dans le village.



LES TARTELETTES.

Pierrette avait une marraine qu'elle aimait beaucoup. Elle allait la
voir de temps en temps, et il fallait une heure pour aller jusque chez
elle, et une heure pour en revenir; mais Pierrette avait tant de plaisir
� voir sa marraine qu'elle ne se plaignait jamais de la longueur du
chemin.

Le p�re de Pierrette avait des pigeons qui eurent de si jolis petits,
que l'enfant voulut en �lever elle-m�me une paire, afin de les offrir
� sa marraine le jour de sa f�te. Quand ils mang�rent seuls, elle les
pla�a dans le cabinet o� elle couchait. Elle en eut tant de soin qu'en
peu de temps ils furent apprivois�s. Ils venaient manger dans la main
de leur petite ma�tresse, et la suivaient quand elle allait dans son
jardin. S'ils volaient sur le toit de la maison, ils venaient se poser
sur son �paule ou sur son bras aussit�t qu'elle les appelait.

Vers la Saint-Pierre, les petits pigeons �taient dans toute leur beaut�;
leur cou changeait de couleur au moindre mouvement qu'ils faisaient;
celui du m�le �tait tant�t bleu, tant�t rouge et puis violet; la petite
femelle avait des couleurs moins fonc�es: elle �tait rose et verte, puis
lilas; enfin, rien n'�tait plus joli � voir que ces deux petits animaux.

La veille de la f�te de sa marraine, Pierrette mit ses plus beaux habits
et fit un gros bouquet des plus belles fleurs de son jardin; puis elle
partit toute seule, pour aller lui porter les pigeons.

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Books | Photos | Paul Mutton | Wed 12th Mar 2025, 23:43