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Page 7
LA PETITE GOURMANDE.
Marianne �tait si gourmande qu'elle se donnait souvent des indigestions
qui la rendaient bien malade. Quand sa m�re, qui n'�tait pas riche,
allait � la ville vendre ses fromages, elle avait la faiblesse d'en
rapporter quelque friandise � sa petite fille, ce qui l'entretenait dans
son vilain d�faut. Si on la laissait seule pour veiller au souper qui
�tait sur le feu, elle en mangeait la moiti� avant qu'il f�t enti�rement
cuit.
Son p�re savait que la gourmandise est un d�faut qui entra�ne souvent
les enfants au mensonge et au vol. Il l'avait corrig�e plus d'une fois;
mais la m�re �tait tr�s-faible: elle demandait gr�ce en pleurant; et cet
homme, qui aimait beaucoup sa femme, n'avait pas le courage de lui faire
de la peine. Il ne savait pas que Marianne avait d�j� pris plus d'une
fois des fruits dans les jardins du voisinage. On le lui avait cach�
pour ne pas le d�soler, car on le connaissait pour un tr�s-honn�te
homme.
Un jour, une des voisines appela Marianne pour garder sa petite fille,
qui n'avait que huit mois, pendant qu'elle irait laver son linge � la
rivi�re. Marianne �tait tr�s-obligeante et y alla tout de suite; elle
prit l'enfant sur ses genoux et lui chanta une jolie chanson pour
l'amuser.
Marianne, voyant un pot devant le feu de la voisine, voulut savoir
ce qui �tait dedans. Elle le d�couvrit et sentit une bonne odeur de
pruneaux. Comme elle aimait beaucoup les pruneaux cuits, elle eut grande
envie d'y go�ter; cependant elle se dit qu'elle ne devait pas toucher au
repas de cette femme en son absence; mais, pouss�e par sa gourmandise,
elle pensa qu'en mangeant deux ou trois pruneaux, elle ne ferait pas
grand tort au souper de la voisine. Elle prit la cuiller qui �tait
aupr�s du pot; au moment de la plonger dedans, elle entendit en
elle-m�me une voix qui lui disait qu'elle allait faire un grand p�ch�,
et qu'il y avait autant de mal � voler peu de chose qu'� en voler
beaucoup. Alors elle se mit � chanter encore et � faire sauter la petite
fille; pourtant ses yeux ne quittaient pas le pot, qui �tait rest�
d�couvert. Enfin l'odeur la tenta si bien qu'elle ne r�sista plus!
Ayant pris la cuiller, elle la remplit de pruneaux bien app�tissants et
souffla dessus pour les faire refroidir. Au m�me moment, elle entendit
la voisine qui revenait de la rivi�re; au lieu de remettre les pruneaux
dans le pot, la gourmande les mit dans sa bouche et posa bien vite
la cuiller � sa place, apr�s avoir recouvert le pot. Marianne rendit
l'enfant � la m�re et courut chez elle, sans r�pondre � cette femme qui
lui criait: �Ne t'en vas donc pas si vite! petite, tu vas souper avec
nous; j'ai un plat de ces bons pruneaux que tu aimes tant; reste donc!�
Mais Marianne ne tourna m�me pas la t�te, car les pruneaux qu'elle avait
dans la bouche la br�laient si fort qu'elle en pleurait. Elle rentra
chez elle rouge comme la cr�te d'un coq, et cracha bien vite les
pruneaux dans les cendres du foyer; puis elle courut s'emplir la bouche
d'eau fra�che pour apaiser le grand mal qu'elle ressentait, car elle
s'�tait br�l�e jusqu'� la chair vive.
Sa m�re, apr�s l'avoir bien grond�e, la mit au lit et dit � tout le
monde que Marianne avait la fi�vre: ce qui, du reste, �tait vrai; pour
rien au monde, elle n'aurait voulu qu'on s�t que sa fille avait vol� des
pruneaux. La petite gourmande resta quatre jours sans pouvoir ni manger
ni parler, et pendant plus d'une semaine elle ne v�cut que de bouillie.
Marianne supplia sa m�re de ne jamais dire � son p�re ni � personne la
cause de sa maladie.
Cette aventure lui causa tant de honte, qu'elle se corrigea enti�rement;
et, quoiqu'elle souffr�t beaucoup, son mal la tourmentait moins encore
que la crainte qu'on ne v�nt � en conna�tre la cause.
LE PETIT GLORIEUX.
Jacques �tait le fils d'un gros fermier qui passait pour �tre un des
plus riches du village. Il �tait orgueilleux et croyait que tous les
autres enfants devaient lui �tre soumis. Il leur reprochait leur
pauvret�, et se moquait fort de leurs habits rapi�c�s, disant qu'il
aimerait mieux aller tout nu que de porter de pareilles guenilles. Il
vantait sans cesse les belles juments de son p�re et ses bonnes vaches,
faisant grand m�pris des �nes et des chevaux des petits cultivateurs ses
voisins. Quand toutes les vaches se trouvaient � l'abreuvoir, � la fin
de la journ�e, il comparait les siennes � celles de ses camarades, et se
plaisait � leur faire remarquer combien ses b�tes �taient plus belles
que les leurs.
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