Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 6

Cette jolie petite b�te semblait comprendre la grande amiti� de sa
ma�tresse: elle la suivait partout, et b�lait sans cesse quand elle s'en
trouvait �loign�e.

Quand Julie �tait oblig�e de rester aupr�s de sa grand'm�re, qui �tait
souvent malade, les berg�res du village, chacune � son tour, menaient
aux champs le petit agneau avec leur troupeau; et le soir il savait bien
revenir tout seul � la porte de sa ma�tresse, o� il b�lait jusqu'� ce
qu'elle la lui e�t ouverte.

Pendant l'hiver, l'agneau coucha sur le pied du lit o� Julie dormait
avec sa grand'm�re, et les r�chauffa toutes les deux; ce qui leur fit
grand bien, car elles n'avaient pour la nuit qu'une mauvaise couverture
tout us�e.

Quand vint la Saint-Jean, on tondit l'agneau, qui �tait devenu une
jolie petite brebis. Sa toison pesa deux livres. Julie pria une de ses
voisines qui allait en ville, � la foire, de lui changer cette toison
contre une livre de laine fil�e, avec laquelle elle tricota une paire de
bas pour sa grand'm�re et une pour elle.

Sa brebis, qui la suivait partout, lui donna, pour la Toussaint, un
agneau blanc qui avait la t�te noire ainsi que les quatre pattes; Julie
en eut un grand soin, et il devint tr�s-beau.

L'ann�e suivante, � la foire de septembre, elle vendit la brebis et son
agneau, afin de pouvoir acheter une capote d'occasion pour sa grand'm�re
qui n'en avait plus, et qui souffrait beaucoup du froid quand elle
allait chercher sa vie pendant l'hiver. La pauvre enfant pleura beaucoup
quand il fallut se s�parer de ses deux ch�res petites b�tes qu'elle
aimait tant; mais, comme elle aimait encore mieux sa grand'm�re, elle
essuya ses yeux, ne voulut plus penser � ses agneaux, et elle se trouva
tr�s-heureuse quand elle vit la bonne vieille bien envelopp�e dans la
capote qu'on lui avait achet�e avec l'argent des deux brebis et celui de
leurs toisons, qu'on avait vendues � la Saint-Jean pr�c�dente.

Cela n'emp�cha pas la pauvre aveugle de mourir aux environs de P�ques.
Julie se trouva bien malheureuse d'�tre seule au monde, et elle ne
pouvait se consoler d'avoir perdu sa grand'm�re. Mais la ma�tresse d'une
grosse m�tairie, qui avait remarqu� combien l'enfant s'�tait montr�e
soigneuse et attentive pour ses agneaux, pensa que cette petite ferait
une bonne berg�re: elle lui offrit dix �cus de gages, si elle voulait
venir en service chez elle. Julie accepta bien vite, et le soir, en
faisant sa pri�re, elle remercia le bon Dieu d'avoir eu piti� d'elle.



LE PETIT TAQUIN.

Francis �tait un enfant taquin qui �tait devenu insupportable � tout
le monde, et que personne ne pouvait plus souffrir. Il tourmentait
continuellement ses fr�res et ses soeurs, et leur jouait toujours
quelque mauvais tour. Tant�t il faisait prendre un bain � une des
poup�es de ses soeurs, ce qui la ramollissait si bien qu'on ne pouvait
plus s'en servir; une autre fois il mettait un p�tard dans le corps d un
cheval de carton appartenant � ses fr�res, et le faisait sauter en l'air
en y mettant le feu.

Si ses soeurs �taient au piano, Francis prenait son tambour et faisait
un tapage assourdissant. Ses fr�res s'occupaient-ils � faire leur
devoir, il venait tout doucement prendre le livre dont ils se servaient,
et il fallait courir une heure apr�s lui pour le forcer � le rendre.

Quand Francis �tait � la campagne, il aimait aussi � taquiner les
bestiaux et � leur tirer la queue. Un jour qu'il se laissait tra�ner par
une g�nisse, ce qui l'amusait beaucoup, la b�te perdit patience, et, se
retournant promptement, lui fit l�cher prise en lui donnant un coup de
corne dans le c�t�, ce qui le rendit bien malade. Une autre fois, il fut
mordu par un dogue qu'il tourmentait depuis une heure.

Depuis ce temps-l�, il laissa les b�tes tranquilles; mais il recommen�a
� taquiner ses soeurs. Le p�re impatient� le mena dans une pension pour
t�cher de le rendre meilleur.

Francis eut un grand chagrin de se voir s�par� de sa famille qu'il
aimait beaucoup; car il avait un bon coeur, malgr� sa vilaine
taquinerie. Quand il fut un peu consol�, il voulut taquiner ses nouveaux
camarades; mais ils ne se laiss�rent pas faire, et lui dirent que, s'il
recommen�ait, personne ne jouerait plus avec lui. Francis pensa qu'on
lui disait cela pour rire, et recommen�a; alors on le d�laissa, et
il resta seul dans la cour pendant que les autres s'amusaient tous
ensemble. Il demeura tristement deux grands mois sans que personne lui
parl�t. Il comprit enfin qu'il n'avait pas le droit de tourmenter tout
le monde comme il l'avait fait jusqu'alors. Un dimanche, � la promenade,
un camarade lui demanda s'il avait encore envie de taquiner. Francis se
prit � pleurer en disant que jamais il ne tourmenterait personne; alors
on le re�ut dans les jeux; et, comme au fond il �tait bon gar�on, il se
fit aimer de ses camarades, et conserva m�me parmi eux des amis tout le
reste de sa vie.

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Books | Photos | Paul Mutton | Wed 12th Mar 2025, 15:10