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Page 45
Charles avait la mauvaise habitude de mettre la main dans les plats
qu'on servait � table, ce qui impatientait son p�re au dernier point;
mais M. Nizerolles �tait si faible qu'il ne savait pas contrarier sa
femme ni son fils. Un jour, on servit un macaroni tout bouillant;
Charles s'empressa d'allonger le bras pour en prendre.
�Fais attention, mon ami, dit sa belle-m�re; tu vas te br�ler!�
Charles n'en fit qu'� sa t�te, comme � l'ordinaire, et il prit une
pleine main de macaroni; mais il se br�la si fort qu'on entendit ses
cris dans toute la maison. La peau de la main fut d�tach�e et il y eut
grand mal. Pendant plus d'un mois, il porta la main en �charpe, et il ne
fut plus tent� de mettre la main au plat.
M. et Mme Nizerolles passaient tout l'�t� � la campagne. Au bas de leur
jardin se trouvait une prairie travers�e par une petite rivi�re. Chaque
jour on d�fendait � Charles d'aller seul au bord de l'eau. Un matin que
tout le monde �tait occup�, Charles se sauve du c�t� du pr� et se met �
cueillir des fleurs sur le bord de la rivi�re; voulant avoir un bel iris
jaune qui �tait un peu �loign� de la rive, il se penche et tombe dans
l'eau.
Charles ne manquait ni d'esprit ni de courage; voyant que personne
n'�tait � port�e de le secourir, il se cramponna � une branche de saule
pleureur qui pendait dans l'eau et se mit � crier le plus haut qu'il
put. Ce fut son p�re qui l'entendit le premier et vint le retirer de la
rivi�re. Cette petite aventure lui fit passer l'envie d'aller tout seul
au bord de l'eau.
La tante de Charles ayant amen� ses deux fils pour passer la journ�e
avec lui, il fut assez aimable jusqu'au d�ner, se trouvant fort heureux
d'avoir des camarades, parce que son mauvais caract�re avait �loign�
de lui tous les enfants qui le connaissaient. Mais quand il fallut se
mettre � table, Charles, qui venait de se disputer avec l'a�n� de ses
cousins, ne voulut pas qu'il d�n�t avec lui; tout ce qu'on put dire pour
faire passer ce caprice fut inutile. Le cousin, bon petit gar�on et fort
bien �lev�, demanda lui-m�me � manger � la petite table. Quand le soir
fut venu, Charles, qui s'�tait remis � jouer avec ses cousins, leur
demanda quand ils reviendraient le voir, en disant qu'il fallait que ce
f�t bient�t, parce qu'il s'amusait beaucoup avec eux.
�Mon ami, dit la tante, je n'am�nerai plus tes cousins ici, parce que
je craindrais qu'en les laissant avec toi ils ne prissent tous tes
caprices; et je ne veux pas que mes enfants soient insupportables � tout
le monde.�
Charles, tout confus, alla pleurer aupr�s de sa belle-m�re, qui dit que
la tante �tait trop s�v�re pour cet enfant.
�Non, dit M. Nizerolles, ma soeur n'est pas trop s�v�re; elle a raison
de bien �lever ses fils.�
Si le d�ner n'�tait pas servi quand Charles avait faim, sa bonne le
menait � la cuisine, et la cuisini�re d�couvrait toutes les casseroles
pour qu'il chois�t ce qu'il voulait manger; et, s'il d�sirait du r�ti,
on coupait une aile de la volaille qui �tait encore � la broche.
Les couvreurs vinrent raccommoder le toit de la grange, Charles, voyant
un jeune ouvrier monter � l'�chelle et marcher sur le toit, dit qu'il en
ferait bien autant. Son p�re et sa m�re �taient all�s � la ville, et la
bonne, effray�e de ce nouveau caprice, essaya de l'en d�tourner; mais
elle ne put y r�ussir. Ne sachant pas r�sister � la volont� de l'enfant
g�t�, et, d'un autre c�t�, craignant qu'il ne lui arriv�t quelque
accident, elle pria le jeune ouvrier de le faire monter avec lui, en lui
recommandant de le bien tenir. Quand il fut au bord du toit, Charles dit
qu'il voulait y marcher tout seul; et comme l'ouvrier ne voulait pas
le laisser en libert�, le mutin se d�battit si bien, qu'il tomba,
entra�nant le pauvre gar�on dans sa chute. L'ouvrier se d�mit l'�paule
et l'on fut oblig� de le mettre au lit.
Grand d�sespoir � la maison!
Quand M. et Mme Nizerolles rentr�rent pour d�ner, et qu'ils apprirent le
malheur qui �tait arriv�, ils furent tr�s-alarm�s. Il fallut raconter
les d�tails de l'accident, et la bonne fut bien grond�e. Pendant les
six semaines que l'ouvrier passa au lit, Charles t�moigna beaucoup de
repentir de ce qu'il avait fait. On le trouva souvent � genoux pr�s
du lit du malade, et la bonne Mme Nizerolles pensa que cette le�on le
corrigerait.
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