|
Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 44
La semaine suivante, Eug�nie, ayant nettoy� la cage des petits oiseaux,
la remit en place. Les petites b�tes ne furent point gaies comme de
coutume; elles restaient sur leur perchoir, press�es les unes contre les
autres, ce qui surprit la ma�tresse. Le lendemain au matin, cette dame,
�tonn�e de ne pas �tre r�veill�e comme � l'ordinaire par les chants
joyeux de ses oiseaux, d�crocha la cage et les trouva morts tous les
sept. Eug�nie ne leur avait donn� ni � boire ni � manger, et ils �taient
morts de faim! La col�re de sa ma�tresse fut si grande, qu'elle la mit �
la porte sans m�me penser � la payer.
La malheureuse fille erra de rue en rue toute la journ�e; le soir,
accabl�e de faim et de fatigue, elle s'assit au coin d'une borne et
finit par s'y endormir. Mais il survint un furieux orage, et la pluie
tombant toute la nuit, Eug�nie fut mouill�e jusqu'aux os. Quand le matin
elle voulut se lever, elle ne le put pas, parce qu'elle ressentait des
douleurs dans tous les membres. Les passants commen�aient � s'attrouper
autour d'elle. Le commissaire de police, venant � passer, s'informa du
sujet de ce rassemblement. Alors il fit transporter Eug�nie � l'h�pital,
o� elle mourut au bout de quelques jours.
L'ENFANT G�T�.
Le petit Charles �tait un enfant tr�s-g�t� par sa belle-m�re, qui ne
souffrait pas qu'on le contrari�t en rien, et sa bonne faisait tout ce
qu'il voulait. M. Nizerolles, son p�re, avait beau dire qu'en l'�levant
ainsi l'on en ferait un enfant insupportable, on ne l'�coutait pas et
l'on continuait � faire toutes les volont�s de Charles.
Quand il jouait dans la chambre o� sa bonne et sa belle-m�re
travaillaient, Charles disait en pleurant:
�Maman, Solange me regarde!
--Mon enfant, c'est qu'elle a du plaisir � te voir.
--Je ne veux pas qu'elle me regarde, moi!
--Solange! je vous d�fends de regarder cet enfant, puisque cela
l'ennuie.�
Alors la bonne continuait � travailler sans lever les yeux.
Charles criait de nouveau:
�Maman! Solange ne me regarde pas!
--Mon ami, je lui ai d�fendu de te regarder, puisque cela te faisait de
la peine.
--Je veux qu'elle me regarde maintenant, moi!
--Solange, pourquoi ne regardez-vous pas M. Charles? vous ne savez rien
faire � propos.�
Et cela durait une heure ainsi.
Un jour, Charles voulait que son grand cheval de carton se d�range�t
pour le laisser passer. Sa belle-m�re s'�tant lev�e pour �ter le joujou
du chemin de son fils, celui-ci lui d�fendit d'y toucher.
�Il a des jambes, criait-il, il peut bien marcher tout seul!
--Tu ne sais ce que tu dis, mon enfant.�
Et Mme Nizerolles mit le cheval dans un coin de la chambre. Charles se
mit dans une grande col�re et cria si haut que son p�re l'entendit. Il
vint, et, prenant l'enfant par le bras, il le conduisit dans un cabinet
noir.
Charles cria tant qu'il eut de force pendant plus d'une demi-heure,
apr�s quoi il s'apaisa. Alors sa belle-m�re s'empressa d'aller lui
ouvrir; mais aussit�t qu'il la vit, l'enfant recommen�a � crier.
--�Mon petit ch�ri, je croyais que tu �tais raisonnable, et je venais te
tirer de prison; tu ne criais plus!
--Ne faut-il pas que je me repose, r�pondit Charles; croyez-vous que
je vais crier comme �a des heures enti�res sans me reposer, pour avoir
ensuite mal � la gorge!�
Previous Page
| Next Page
|
|