Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 42

Le lendemain, le jeune homme se pr�senta dans l'�tude de l'avou� o�
il travaillait depuis quelques mois. A son entr�e, tous les clercs se
lev�rent; et, passant dans le cabinet du patron, ils lui dirent que si
Jules restait dans l'�tude, ils en sortiraient tous. Jules fut oblig� de
s'en aller. Il rentra chez lui dans un grand d�sespoir.

�Mon fils, lui dit son p�re, tu as m�rit� cet affront; c'est ta punition
qui commence.

--Et la n�tre aussi! ajouta tante Monique; c'est notre indulgence qui
l'a perdu.�

Jules resta au lit, malade, pendant quelques jours. Quand il fut un peu
mieux, il alla se promener dans la campagne; �tant surpris par la pluie,
il entra, pour se mettre � l'abri, dans un caf� du faubourg et demanda
un verre de vin, car il grelottait bien fort. En entendant sa voix,
quelques jeunes gens qui jouaient au billard se retourn�rent; ils
parl�rent aux autres personnes qui �taient dans le caf�, et en un
instant la salle fut vide.

Le pauvre gar�on, apr�s avoir pay� le vin dans lequel il avait � peine
tremp� ses l�vres, rentra chez lui et fut encore oblig� de se mettre au
lit.

Au bout d'un mois sa sant� sembla se remettre un peu; et son p�re le
pla�a chez un notaire des environs. Jules, qui �tait travailleur et
intelligent, s'y distingua bien vite, et le notaire �tait fort content
de lui.

Il y avait � peine trois mois que Jules �tait dans cette �tude, quand on
vola la montre d'argent du premier clerc. Cela f�t grand bruit dans la
petite ville. On en parlait au caf� un jour de march�; un voisin de M.
Longuet, se trouvant l� par hasard, dit qu'il n'�tait pas �tonnant que
le ma�tre clerc e�t perdu sa montre puisque Jules Longuet demeurait avec
lui. Alors il raconta l'histoire du malheureux gar�on, augment�e de
toutes les exag�rations de la m�disance. Tous ces propos �tant parvenus
aux oreilles du notaire, il remercia Jules, qui revint d�sesp�r� chez
son p�re.

�Mon enfant, lui dit celui-ci, jure-moi que tu n'as pas pris cette
montre!

--Mon p�re, je ne l'ai pas prise, je vous le jure!� Et Jules disait la
v�rit�: car, quelques jours apr�s, M. Longuet re�ut une lettre d'excuse
du notaire, racontant que la montre avait �t� trouv�e dans les hardes de
la servante.

�Que faire maintenant? dit la m�re tout en larmes.

--Il faut garder Jules avec nous, r�pondit tante Monique; nous
l'aiderons � supporter sa punition, car nous sommes bien un peu
coupables de ses fautes.�

Jules renon�a � la carri�re qu'il avait en perspective pour travailler
avec son p�re. Longtemps on le regarda avec pr�vention; et ce ne fut
qu'apr�s plusieurs ann�es de travail assidu et de conduite exemplaire
qu'il parvint � faire oublier les fautes de sa premi�re jeunesse.



LA PETITE PARESSEUSE.

M. Piquet, honn�te cordonnier qui avait une boutique bien achaland�e,
�tait p�re de quatre enfants.

Eug�nie, l'a�n�e, �g�e de douze ans, �tait extr�mement paresseuse.
Sa m�re lui confiait souvent la garde de ses petits fr�res, pendant
qu'elle-m�me surveillait les ouvri�res qui bordaient les souliers et
piquaient les bottines; mais Eug�nie, au lieu de s'occuper des enfants,
se mettait � la fen�tre ou bien s'asseyait sur sa petite chaise;
et comme il �tait fort ennuyeux de ne rien faire, la petite fille
s'assoupissait ordinairement. Pourtant elle dormait bien toutes les
nuits, et le matin sa m�re avait mille peines � l'�veiller. Si on la
chargeait de surveiller le pot-au-feu ou bien la casserole o� cuisait le
d�ner de sa famille, elle n'y faisait aucune attention. Le pot bouillait
trop fort et le bouillon se perdait, ou bien le rago�t br�lait.

Le p�re de cette petite fille la grondait souvent � cause de sa paresse,
et m�me il la battait quelquefois; mais rien n'y faisait. Cette enfant
�tait toujours sale et mal tenue, malgr� les recommandations de sa
m�re. Comme elle �tait d'�ge � s'habiller seule, Mme Piquet, qui avait
beaucoup d'occupations, se contentait de lui recommander la propret�,
sans s'assurer par elle-m�me si elle �tait ob�ie. La petite paresseuse,
au lieu de se peigner chaque matin, renfermait ses cheveux dans son
serre-t�te. Un jour que sa m�re avait le temps de la coiffer, elle lui
trouva les cheveux si m�l�s qu'elle ne put y faire entrer le peigne
et qu'elle fut oblig�e de les couper, au grand regret d'Eug�nie qui y
tenait beaucoup.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 18:10