Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 40

�Mais, tante Monique, dit Jules un peu d�concert�, je ne vole pas,
puisque cet argent est � mon p�re!

--Tu voles ton p�re, malheureux! car ce qui lui appartient ne
t'appartient pas; et c'est d'autant plus mal qu'il a toute confiance en
toi. Remets tout de suite ce que tu as pris! Tu sais bien que nous ne
sommes pas assez riches pour te donner des pi�ces de cinq francs pour
tes menus plaisirs.�

Jules, n'osant pas r�sister � sa tante, remit l'argent dans le tiroir.

�Mon enfant, dit tante Monique en pleurant, tu as l� un malheureux
penchant qui te m�nera � ta perte, et tes parents ne survivront pas �
ton infamie; car si tu d�shonores ton p�re, il en mourra; et ta m�re ni
moi ne pourrons jamais nous consoler.

--Mon Dieu, tante Monique, vous faites bien du bruit pour des
enfantillages!

--Jules, ce ne sont pas l� des enfantillages, mais des choses bien
graves, au contraire! Tu as treize ans pass�s, et tu sais bien que le
vol est un crime que la loi punit; tu sais aussi combien l'honn�tet�
est estim�e dans le monde, et tu n'ignores pas qu'en volant tu fais une
chose honteuse.

--Ma petite tante, vous ne direz pas � mon p�re ce qui vient d'arriver,
n'est-ce pas? tante Monique! vous ne voudriez pas lui faire du chagrin,
ni � moi non plus!�

Il embrassa sa tante et lui fit mille caresses.

La pauvre fille, qui �tait tr�s-�mue, se laissa attendrir et promit de
se taire.

Une autre fois, longtemps apr�s, un mercier dont le jardin n'�tait
s�par� de celui de M. Longuet que par une palissade, vint lui raconter
qu'on lui avait pris presque toutes les p�ches de son espalier.

�J'en suis d'autant plus contrari�, ajouta cet homme, que j'ai pris
beaucoup de peine pour les pr�server de la gel�e cet hiver; je suis
peut-�tre le seul en ville qui en ait d'aussi belles, et je comptais les
offrir � notre maire, qui m'a rendu un grand service. Heureusement il
m'en reste encore quelques-unes.�

Jules, qui �tait pr�sent, sourit malignement et quitta la boutique, ce
qui n'�chappa point � tante Monique.

Le soir m�me, le pauvre mercier revint tout d�sol� raconter � son voisin
qu'on lui avait enlev� le reste de ses p�ches, m�me celles qui n'�taient
pas encore m�res.

Tante Monique monta, sans rien dire, dans la mansarde o� couchait son
neveu, d�couvrit le lit et y trouva les p�ches. Elle appela Mme Longuet,
et les lui montrant:

�Que t'avais-je dit, ma soeur!

--Monique, tu attaches trop d'importance � des espi�gleries de gamin!

--Ma soeur, je te trouve bien aveugle de ne pas voir que le gamin qui,
� quatorze ans, vole par espi�glerie, volera plus tard par habitude.
Veux-tu t'en rapporter au jugement de ton mari?

--Oh! non; ne lui parle pas de cela, Monique! il serait capable de
maltraiter son fils, quoiqu'il l'aime pourtant plus que tout au monde.

--Ma soeur! ma soeur! cette indulgence nous co�tera bien des larmes!

--Laisse donc, Monique! Jules est un gar�on plein d'esprit et de raison.

--C'est bien pr�cis�ment ce qui augmente mes craintes; car il ne p�che
pas par ignorance.�

Jules avait quinze ans, quand un parent de sa m�re vint les inviter aux
noces; il mariait sa fille dans une ville voisine. Il montra les bijoux
qu'il venait d'acheter, parmi lesquels se trouvait une jolie �pingle
d'or qu'il destinait au mari�, et que Jules trouva charmante.

Il fut d�cid� que Mme Longuet et son fils iraient aux noces, ce qui
rendit Jules fort heureux.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 14:43