|
Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 39
�O maman! dit Estelle en l'embrassant encore, que tout soit oubli�, je
vous en prie! Vous pouvez �tre certaine que je ne bouderai plus jamais;
je vous le promets! j'ai bien eu trop de chagrin de vous voir si
inqui�te et si malade! Cela m'a fait comprendre combien j'�tais coupable
de ne pas vouloir me corriger.�
La soeur d'Estelle l'emmena dans la chambre qui leur �tait commune, et
lui pr�sentant son n�cessaire, elle lui dit:
�Prends-le, ma ch�re Estelle, prends-le puisqu'il te fait tant de
plaisir! Mon parrain en dira ce qu'il voudra; mais je ne veux plus que
tu aies un si grand chagrin.
--Non, ma soeur! garde ton n�cessaire. Tu avais raison de dire que tu
manquerais � ton parrain en me donnant le cadeau qu'il t'a fait. J'ai
pens� � bien des choses, va! pendant que j'�tais cach�e derri�re les
rideaux de maman qui souffrait tant � cause de moi! et je vous trouve
tous bien bons de m'aimer encore. Chaque fois que je verrai cette jolie
petite bo�te, je songerai � ce qui est arriv� hier, et cela me fera
passer l'envie de bouder si elle me reprenait encore.�
LE PETIT VOLEUR.
Longuet �tait un petit �picier que tout le monde estimait � cause de sa
probit�. On savait qu'il n'avait jamais tromp� personne; et quand les
pauvres ouvri�res qui n'ont pas le temps de faire leurs commissions
elles-m�mes envoyaient leurs petits enfants chez Longuet, il leur
faisait toujours bon poids, et leur donnait quelque amande ou quelque
pruneau pour leur faire plaisir.
Jules, fils unique de cet honn�te homme, �tait un enfant
tr�s-intelligent et surtout tr�s-rus�; mais il annon�a d�s son enfance
un penchant pour le vol. Il avait � peine cinq ans que, tout en montant
sur les genoux de son p�re pour l'embrasser, il mettait adroitement
sa petite main dans la poche du gilet et y prenait quelques menues
monnaies. L'�picier s'apercevait bien de ce petit larcin; mais il en
riait avec sa femme: et l'enfant, heureux du succ�s de sa ruse, allait
chez le confiseur acheter des bonbons.
Mme Longuet avait avec elle une de ses soeurs, pauvre fille contrefaite
et de mauvaise sant� qu'on appelait tante Monique, et que tout le monde
aimait � cause de sa grande douceur. Tante Monique n'approuvait point
l'indulgence dont on usait envers Jules, disant que ces gentillesses-l�
tourneraient � mal. Mais Longuet et sa femme ne faisaient que rire, des
craintes de leur soeur.
Jules grandissait: son p�re, voulant lui donner plus d'instruction
qu'il n'en avait re�u lui-m�me, l'envoya � l'�cole primaire sup�rieure.
L'enfant continua de prendre tout ce qu'il pouvait attraper chez lui.
Il emportait souvent des balles, des billes, des sucre d'orge, qu'il
revendait ensuite � ses camarades.
Tante Monique visitait les habits de son neveu tous les soirs, quand il
�tait couch�, pour voir s'ils n'avaient pas besoin d'�tre raccommod�s;
et si elle trouvait de l'argent dans les poches, elle en avertissait sa
soeur, et lui disait:
�O� Jules prend-il cet argent-l�? Tu ne veux pas le corriger; tu verras,
ma soeur, qu'il nous causera beaucoup de chagrin quand il sera grand!�
Aussit�t que l'enfant sut �crire, il alla chez le libraire-papetier
acheter des livres, des plumes, des crayons, du papier, au nom de
son p�re; quand on pr�senta le m�moire de toutes ces fournitures �
l'�picier, il s'�tonna que son fils e�t pu consommer tant de choses en
une seule ann�e de classe. Jules, interrog�, dit qu'il avait fourni du
papier et des livres � de pauvres �coliers qui n'avaient pas d'argent
pour en acheter; et sa m�re le loua beaucoup de son bon coeur. Tante
Monique ne se pressa pas de lui faire des compliments. Elle alla aux
informations, et apprit que Jules vendait � bon march� � ses camarades
ce qu'il prenait � cr�dit chez le libraire. Elle en avertit M. Longuet
qui gronda son fils. Tante Monique ne trouvant plus rien dans les poches
de Jules, le soir, ne comprenait pas ce que devenait l'argent qu'il se
procurait par tant de moyens honteux; et l'enfant soutenait qu'il n'en
avait pas.
Un jour que M. et Mme Longuet �taient sortis ensemble pour aller
cueillir des fruits � leur jardin qui �tait dans le faubourg, tante
Monique gardait la boutique. Jules rentra de l'�cole et se mit � �crire
sur le coin du comptoir. La bonne fille quitta sa place un moment pour
aller veiller au d�ner qui cuisait dans l'arri�re-boutique. Quand elle
eut soign� son rago�t, elle se leva pour rentrer au magasin; mais, au
moment d'ouvrir la porte, elle aper�ut Jules � travers le vitrage,
la main dans le tiroir � argent et s'emparant de deux pi�ces de cinq
francs. Elle ouvrit la porte rapidement et le prit sur le fait. Alors
elle lui fit honte de sa mauvaise action.
Previous Page
| Next Page
|
|