Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 37

L'enfant, r�veill�e en sursaut, s'�cria:

�O mon bon ange! venez � mon secours! on veut m'emmener loin de maman.
�tendez vos ailes, � mon ange gardien, et cachez-moi bien, je vous en
prie!�

Puis, s'�tant �veill�e tout � fait, elle reconnut sa m�re et l'embrassa
en pleurant et sanglotant si fort, qu'on ne savait comment l'apaiser.

Quand cette crise fut pass�e, Marthe raconta � sa m�re ce qu'elle avait
fait et pens� pendant qu'elle �tait enferm�e, et elle lui demanda pardon
d'avoir mang�, sans sa permission, les biscuits et le chocolat.

�O maman, comme je vous remercie de m'avoir appris � aimer mon bon ange!
il a entendu ma pri�re et il m'a envoy� le sommeil, afin que je ne
souffrisse pas de la peur ni de la faim.�



LA BOUDEUSE.

Estelle �tait une charmante petite fille, mais elle ne pouvait supporter
la moindre contrari�t�; si quelque chose n'allait pas � sa guise, elle
se mettait dans un coin, ne parlait plus, ne r�pondait � personne, et
enfin boudait pendant des journ�es enti�res.

Quand elle jouait avec sa soeur et leurs petites amies, il fallait que
tout all�t � sa fantaisie; autrement elle boudait et g�tait tout le
plaisir des autres. Comme Estelle �tait fort aimable quand elle le
voulait bien, on l'aimait malgr� son vilain d�faut; mais pourtant,
si elle exigeait des choses qui d�plaisaient trop � ses compagnes,
celles-ci la laissaient bouder � son aise. Mme Savigny, la m�re
d'Estelle, avait tout employ� pour corriger sa fille; mais caresses et
punitions, tout avait �t� inutile.

Un jour, le parrain de la soeur d'Estelle apporta un charmant petit
n�cessaire � sa filleule, qu'il aimait beaucoup. Estelle l'admira et
pria sa m�re de lui en acheter un semblable. Mme Savigny lui r�pondit
qu'elle n'avait pas d'argent pour faire cette d�pense, et qu'il valait
bien mieux employer ses �conomies � acheter des chapeaux frais � ses
deux filles, pour remplacer les leurs qui �taient fan�s. L'enfant
insista; mais sa m�re, apr�s lui avoir r�p�t� qu'elle ne ferait pas une
chose d�raisonnable, alla vaquer � ses occupations, et laissa Estelle
tout en larmes. Sa soeur, la voyant si d�sol�e, lui dit:

�Ne t'afflige pas, ma bonne Estelle; ce n�cessaire sera � nous deux;
nous nous en servirons chacune � notre tour.

--Non: j'en veux un tout � moi!

--Mais ce sera absolument la m�me chose: tu l'auras un jour et moi
l'autre.

--Ce n'est pas comme s'il �tait � moi toute seule.

--Pourtant, ma soeur, si c'�tait � toi qu'on l'e�t donn�, tu me l'eusses
bien pr�t�, je pense?

--S'il �tait bien � moi, j'en disposerais � ma guise, et je le garderais
pour moi toute seule quand il me plairait de te le refuser.

--C'est bien mal ce que tu me dis l�, Estelle!

--Si tu voulais me le donner, toi � qui il n'a pas l'air de faire grand
plaisir?

--C'est impossible, puisque c'est mon parrain qui me l'a donn�! Tu sais
bien que ne pas conserver ce qu'on vous donne, c'est manquer � l'amiti�:
mon parrain serait f�ch�, et il aurait raison.

--Si tu avais un bon coeur, tu ne trouverais pas toutes ces raisons de
me refuser ce que je te demande.

--Mais, Estelle, tu n'es pas raisonnable du tout!�

Estelle, impatient�e de ce que sa soeur ne voulait pas lui donner son
n�cessaire, le lui arracha des mains et le jeta au loin. Heureusement
que l'autre petite fille �tait fort agile: elle rattrapa la jolie petite
bo�te avant qu'elle f�t tomb�e � terre, o� bien certainement elle se
serait bris�e. Alors Estelle quitta la chambre en disant:

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 9:08