Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 33

Tout cela fit qu'H�l�ne dormit tr�s-mal.

D�s le point du jour, la vieille �veilla les enfants.

LA VIEILLE.

�Alerte! petits paresseux! vite � l'ouvrage!� Et elle les secoua pour
leur faire ouvrir les yeux. Les pauvres enfants s'�veill�rent enfin,
tout bris�s d'avoir couch� sur un lit si dur.

RAYMOND.

Qui donc va nous laver?

SUZANNE.

Et qui fera mes bandeaux et mes nattes.

LA VIEILLE.

On n'en cherche pas si long quand il faut gagner sa vie; voici un reste
de gaudes que vous allez manger; puis vous vous remettrez � �grener le
ma�s. Toi, la grande, tu vas mener la vache aux champs; pendant qu'elle
broutera, tu ramasseras toute l'herbe que tu pourras arracher entre les
rochers, et tu l'apporteras ici pour son repas de midi.

H�l�ne mouilla ses mains avec un peu d'eau et lissa les bandeaux de sa
soeur sans d�faire les nattes. Elle secoua les cheveux fris�s de Raymond
pour en faire tomber la paille dont ils �taient remplis; puis elle
sortit avec la vieille.

Quand elle fut sur la _haute-pierre_, c'est ainsi qu'on appelle le
sommet de la montagne, elle chercha de quel c�t� �tait le soleil; puis
la vieille �tant all�e cueillir des cerises, H�l�ne tourna autour du
rocher en se pla�ant de fa�on � avoir le soleil levant � sa gauche pour
�tre en face de sa maison qui �tait toujours � l'ombre � midi. Elle fut
bien �tonn�e d'apercevoir la forge � ses pieds, car elle ne s'en croyait
pas aussi proche.

Sa m�re �tait sur le perron comme elle l'avait vue eu r�ve; son p�re
conduisait le bateau avec des forgerons; mais tout ce monde ne lui
paraissait pas �tre plus grand que sa poup�e. Elle cria de toutes ses
forces: �Maman! Papa! nous ne sommes pas perdus! venez nous chercher
tout de suite!� Mais sa voix se perdait dans l'air; elle se trouvait
trop �lev�e au-dessus de sa maison pour qu'on p�t l'y entendre.

Alors elle acheva de cueillir de l'herbe pour le d�ner de la vache,
ainsi que la vieille le lui avait recommand�. Elle en fit un gros
paquet, le mit sur sa t�te quand elle vit revenir la vieille apportant
les cerises qu'elle avait cueillies.

En rentrant dans la vilaine maison, H�l�ne trouva les pauvres petits
tout tremblants; ils avaient eu peur en se voyant tout seuls pendant
aussi longtemps, et leurs yeux �taient gonfl�s � force d'avoir pleur�.

La vieille �tant satisfaite de l'ouvrage qu'ils avaient fait, leur donna
des gaudes pour d�jeuner avec quelques cerises.

LA VIEILLE.

J'ai besoin d'aller vendre mon beurre � _Haute-Pierre-le-Mouthier_. Je
vais vous donner votre t�che, et si je ne suis pas contente de vous,
vous n'aurez pas � souper.

Raymond regarda Suzanne et se mit � pleurer.

H�l�ne accompagna la vieille jusqu'� l'endroit o� elle avait laiss� la
vache. Elle remarqua bien le sentier que suivait cette femme, et quand
elle la vit au bas de la montagne, sur la grande route qui allait �
Haute-Pierre-le-Mouthier et qui passait devant la forge, elle rentra
dans la cabane et courut embrasser les petits.

H�L�NE.

Vite! vite! mes ch�ris! sauvons-nous!

Et les prenant par la main, elle les entra�na vers le sentier. Ils
descendirent le plus promptement qu'ils purent. Quand ils furent arriv�s
au bas de la montagne, ils se sentaient bien las; mais cela ne les
emp�cha pas de traverser la route et de passer le pont en courant de
toutes leurs forces; ils ne s'arr�t�rent que quand ils se virent dans
leur cour. Alors ils ferm�rent la grille, tant ils avaient peur que la
vieille ne v�nt les reprendre.

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 31st Mar 2025, 17:43