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Page 32
LA VIEILLE, _d'un ton rude_.
Allons, taisez-vous! Si vous avez r�ellement un papa et une maman, ils
vous ont chass�s de chez eux comme de petits mauvais sujets. Voici des
�pis que les petits vont �grener tout de suite, parce que j'ai besoin de
ma�s pour en faire moudre au moulin. Quant � toi, la grande, qui fais si
bien la raisonneuse, tu vas nettoyer la maison et la laiterie, puis tu
iras garder les vaches sur la _haute-pierre_; et si vous ne travaillez
pas bien tous, vous n'aurez point de gaudes ce soir pour votre souper.
RAYMOND.
Elles ne sont pas d�j� si bonnes, tes gaudes! on s'en passera bien.
LA VIEILLE.
C'est ce qu'on verra quand tu auras bien faim, petit mutin!�
Les pauvres petits se mirent � l'ouvrage, et la vieille leur donna le
soir une pleine assiette de gaudes pour eux trois.
RAYMOND.
�O� vais-je donc coucher, la vieille, moi qui ne suis pas content de ton
souper?
SUZANNE.
Et moi qui n'ai ni bonnet ni robe de nuit!
LA VIEILLE.
Vous coucherez sur le tas de paille, dans ce coin l�-bas. Les petits
vagabonds n'ont pas besoin de lit ni de robe de nuit.
Les pauvres enfants qui s'�taient avanc�s pour parler � la vieille
femme, s'en retourn�rent tristement dans leur coin, en se tenant par la
main.
H�L�NE.
�Petits, il faut prier le bon Dieu.�
Et ils se mirent � genoux.
H�L�NE.
�Il faut lui demander pardon.
RAYMOND.
Pardon! pourquoi donc?
H�L�NE.
Il faut demander pardon � Dieu, parce que nous avons �t� d�sob�issants.
Vous savez bien que maman nous avait d�fendu de sortir de la cour tout
seuls; nous lui avons d�sob�i, et nous voil� bien punis.
SUZANNE.
Mais c'�tait pour cueillir des fleurs � maman.
H�L�NE.
C'est �gal, il ne fallait pas passer le pont sans sa permission.�
Apr�s avoir demand� pardon � Dieu, en joignant leurs petites mains,
Raymond et Suzanne s'endormirent; mais H�l�ne, qui �tait une vaillante
petite fille, chercha comment elle ferait le lendemain pour se sauver
avec les petits. Elle se souvint que quand elle �tait � l'ombre de sa
maison, regardant la montagne que le soleil �clairait � midi, elle
l'avait le matin � sa droite, et qu'il se couchait � sa gauche le soir.
Elle se promit de chercher le chemin de sa maison, et elle finit par
s'endormir apr�s avoir beaucoup pleur�.
H�l�ne r�va qu'elle voyait sa m�re sur le perron de la maison. Elle
�tait p�le et tout en larmes. Sa bonne et la cuisini�re couraient de
tous c�t�s. Puis Jean le cocher galopait � cheval sur la route d'Ornans,
pendant que le valet de chambre allait sur celle de Pontarlier. Son p�re
�tait dans le bateau avec plusieurs forgerons, cherchant dans la rivi�re
le corps des petits enfants; et sa figure �tait si boulevers�e qu'on
avait bien de la peine � le reconna�tre.
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