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Page 26
--Et pourquoi donc, petit? conte-nous �a.�
Alors Matthieu raconta comment il avait perdu son ma�tre, et combien il
avait de peine � vivre, malgr� sa bonne volont� de gagner quelque chose
pour sa grand'm�re.
�Eh bien! petit, dit la femme du mar�chal, si tu veux rester avec moi,
je te nourrirai et te coucherai. Tu feras mes commissions le matin;
puis, apr�s le d�jeuner, tu iras d�crotter les souliers des passants sur
les boulevards.�
Matthieu accepta de grand coeur. On lui acheta une bo�te de d�crotteur
avec du cirage et des brosses, et quand il avait fait ce qu'on lui
commandait � la maison, il allait en ville.
�Le premier jour, il rapporta cinquante centimes, qu'il remit � sa
ma�tresse pour qu'elle les lui gard�t.
�Allons, petit, lui dit-elle, c'est un bon commencement; continue �
travailler! avec du courage et de l'�conomie, l'on amasse toujours
quelque chose.�
Au bout de la semaine, Matthieu eut quatre francs; l'id�e que sa
grand'm�re aurait ses aises l'hiver suivant, lui donna une grande joie.
Il acheta un balai pour nettoyer la boue ou la neige dans les passages
les plus fr�quent�s, comme il l'avait vu faire � d'autres enfants.
Il faisait les commissions dans une grande auberge o� il cirait les
souliers par abonnement. Le soir, il gardait les chevaux pendant que les
cochers buvaient bouteille. Enfin, vers P�ques, il avait quatre-vingts
francs!
Il aimait tant le mar�chal et sa femme, qui �taient pleins de bont�s
pour lui, qu'il cherchait tout ce qui pouvait leur faire plaisir. Chaque
jour, il se levait le premier, rangeait la boutique, allumait le feu de
la forge; puis il allait � la fontaine chercher la provision d'eau de la
journ�e. Quand la femme du mar�chal �tait lev�e, Matthieu frottait sa
chambre. Enfin, il aurait voulu, si c'e�t �t� possible, lui �pargner
toute esp�ce de fatigue.
Quand vint le dimanche des Rameaux, Matthieu fut triste; il ne mangeait
pas et ne chantait plus. Sa ma�tresse s'en inqui�ta et lui demanda s'il
�tait malade.
�Non, bourgeoise, lui r�pondit l'enfant.
--Mais alors tu as donc du chagrin?�
Matthieu baissa la t�te et ne r�pondit pas.
�Voyons, petit, conte-moi cela, et je te consolerai, j'en suis s�re.
--Bourgeoise, c'est que j'ai coutume d'aller voir ma grand'm�re tous les
ans apr�s P�ques.
--Et qui t'emp�che d'y aller, mon enfant?
--Mais, quand je reviendrai...?
--Eh bien! quand tu reviendras, nous te reprendrons.
--Bien s�r, bourgeoise?
--Bien s�r; seulement je ne voudrais pas que tu partisses tout seul.
--Oh! soyez tranquille; je trouverai bien un pays; presque tous
retournent passer l'�t� chez eux.�
Le soir, Matthieu annon�a qu'il avait trouv� un de ses cousins, qui
allait pr�cis�ment dans son village acheter un morceau de terre avec
l'argent qu'il avait gagn� dans le commerce du charbon.
Huit jours apr�s P�ques, Matthieu partit le visage tout tremp� de
larmes, tant il avait de chagrin de quitter le mar�chal et sa femme; et
pourtant, au fond du coeur, il �tait bien heureux d'aller voir sa pauvre
grand'm�re, et surtout de lui porter tant d'argent.
La vieille femme eut de la peine � reconna�tre son petit Matthieu, tant
la bonne nourriture qu'il avait chez le mar�chal lui avait bien profit�.
Elle ne pouvait croire qu'il e�t gagn� une si grosse somme, � lui tout
seul.
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