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Page 21
�Vous voyez bien mon Toine! il n'y a pas de gar�on au monde qui vaille
mieux que lui; aussi il a l'estime de tous les honn�tes gens.�
[Illustration: Il ne restait jamais plus de trois mois sans venir
embrasser la bonne femme.]
LA BONNE PETITE FILLE.
La m�re Douce demeurait dans une petite maison au bord du ruisseau. Elle
avait un jardin qu'elle cultivait elle-m�me. Comme il lui fournissait
plus de fruits et de l�gumes qu'elle n'en pouvait consommer, elle en
donnait � tous ses voisins, car elle avait un bon coeur; aussi tout le
monde l'aimait � cause de son obligeance.
La petite Nanne allait souvent filer au coin du feu de la vieille femme
qui lui racontait des histoires du temps pass�, et lui apprenait de
belles pri�res. Elle lui parlait aussi du grand chagrin qu'elle avait eu
en perdant son mari et ses quatre enfants, tous morts dans le m�me mois
d'une terrible maladie qui avait tu� bien du monde, et qu'on appelle le
chol�ra. Toujours elle pleurait au souvenir de ses chers d�funts.
Un hiver, la m�re Douce prit une fra�cheur sur les yeux; et, quand ils
furent d�senfl�s, il se trouva qu'elle n'y voyait plus gu�re. Elle
pouvait � peine se conduire en plein jour; le soir, une heure avant
le coucher du soleil, elle n'y voyait goutte; et cette bonne vieille
n'osait pas sortir de sa maison, tant elle avait peur de tomber. Quand
elle voulait prendre quelque chose dans son armoire, elle avait toutes
les peines du monde � mettre la clef dans la serrure.
La pauvre femme �tait d�sol�e d'�tre aveugle, et ses plaintes faisaient
pleurer la petite Nanne, qui, pour diminuer le grand ennui de sa bonne
voisine, lui rendait toutes sortes de services. D�s le matin, elle
l'aidait � faire son lit, mettait son pot devant le feu et taillait sa
soupe. Si la m�re Douce voulait manger un peu de salade, Nanne allait la
lui cueillir, l'�pluchait bien proprement, et ensuite l'assaisonnait.
S'il y avait un point � faire aux v�tements de la vieille femme, ou
s'ils avaient besoin d'�tre nettoy�s, Nanne s'en occupait, parce que la
m�re Douce �tait fort soigneuse et tenait beaucoup � la propret�. Elle
la menait promener au lieu d'aller courir avec les autres petites
filles du village; et M. le cur� l'encourageait � continuer son oeuvre
charitable, en lui disant qu'elle ob�issait � la volont� de Dieu qui
veut qu'on s'aide les uns les autres.
La m�re Douce avait vendu sa vache et sa ch�vre depuis qu'elle ne voyait
plus assez clair pour les soigner. Mais, comme il lui fallait bien un
peu d'argent pour acheter du sel, de la chandelle et d'autres petites
choses, Nanne allait vendre � la ville les beaux fruits de sa voisine et
en rapportait tout ce qui lui �tait n�cessaire. Tout cela n'emp�chait
pas Nanne de travailler � l'ouvrage que sa m�re lui donnait � faire.
La m�re Douce eut tant de chagrin d'avoir perdu la vue, qu'elle tomba en
langueur et mourut au bout de deux ans. Quand elle sentit sa fin, elle
pria M. le cur� d'envoyer chercher un notaire, parce qu'elle voulait
donner tout son bien � la petite Nanne qui, ayant eu piti� de son
infirmit�, l'avait aussi bien soign�e que l'e�t pu faire sa propre
fille, et cela sans jamais se rebuter.
Nanne n'avait point soign� la pauvre femme aveugle par int�r�t. Aussi
fut-elle bien �tonn�e de se trouver presque riche. Son p�re cultiva le
champ, le jardin et la ch�nevi�re; mais elle ne voulut pas louer la
maison, et y logea un pauvre vieux mendiant qui, depuis quatre mois,
couchait dans les �tables ou les fenils, parce que personne ne voulait
le loger � cause de sa grande pauvret�.
LES PETITS IMPRUDENTS.
Le meunier Martin avait deux jumeaux de neuf ans qui �taient assur�ment
les plus charmants enfants que l'on p�t voir. Pierre et Paul ne se
quittaient jamais; on les voyait toujours ensemble, et si l'on donnait
quelque chose � l'un des deux, il s'empressait de le partager avec son
fr�re. Paul, qui �tait plus fort que Pierre, voulait toujours faire �
lui seul l'ouvrage qu'on leur commandait; et Pierre, qui �tait le plus
avis� des deux, disait � son jumeau comment il fallait s'y prendre pour
mieux faire et avec moins de fatigue. Si l'un perdait ou cassait quelque
chose, l'autre venait l'excuser; enfin, l'on n'avait jamais vu une si
grande affection et un si bon accord.
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