Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 19

Jean �tant habill�, Suzanne fit les deux autres lits avec sa soeur; et,
comme elle �tait encore bien petite, elle fut oblig�e de monter sur une
chaise.

Quand tout fut rang� dans la maison, et que Rose eut mis un pot de
haricots devant le feu pour le d�ner de la famille, elle recommanda �
Suzanne de veiller sur leur petite soeur, pendant qu'elle irait � la
rivi�re laver le linge avec Jean, qui, en l'attendant, chercherait de la
salade.

Elle rentra vers neuf heures et trouva Fanchon tout �veill�e: elle
demandait sa maman, ce qui fit pleurer les deux autres petites filles.
Suzanne amusa l'enfant que sa soeur lavait et habillait, et elle
l'emmena promener avec son fr�re Jean.

Le p�re revint d�ner � midi. Le couvert �tait mis et Rose lui servit un
bon plat de haricots, pendant que Simon allait tirer � boire. En voyant
tout si propre et si bien rang� dans la maison, le p�re dit � sa fille:

�Ma Rose, je suis bien content de toi. Si tu continues � �tre une bonne
petite m�nag�re, nous nous sauverons de la mis�re qui nous menace.�

Rose fila pendant le reste de la journ�e, et le soir elle appr�ta le
souper. Quand tout le monde eut mang�, elle coucha les petits, pendant
que son p�re pansait la vache et lui donnait de la p�ture pour la nuit.

Tous les jours elle en faisait autant, et tout le monde, voyant son
grand courage, l'appelait la _petite m�nag�re_. Quand elle avait du
pain � faire, ses voisines s'empressaient de venir � son aide. L'une
chauffait le four, tandis que l'autre p�trissait la p�te; car il e�t �t�
impossible � l'enfant d'en venir � bout toute seule. Elles l'aidaient
aussi � couler sa lessive, ainsi qu'� la laver.

[Illustration: Rose �tait une v�ritable m�re pour ses fr�res et soeurs.]

Suzanne apprit aussi � filer, et elles finirent le chanvre que leur
pauvre m�re avait laiss�; puis elles fil�rent pour la femme du maire, et
gagn�rent l'argent n�cessaire � payer la fa�on de leur toile.

Rose �tait une v�ritable m�re pour ses fr�res et ses soeurs; elle les
tenait fort propres, et ne manquait jamais de leur faire dire leur
pri�re matin et soir. Le dimanche, apr�s leur avoir mis leurs beaux
habits, elle les conduisait � la messe et les gardait aupr�s d'elle, ne
souffrant pas qu'ils courussent dans l'�glise comme font quelquefois les
enfants.

Le bon Dieu la b�nit, et elle devint une grande et belle jeune fille.
Comme elle �tait laborieuse, rang�e et �conome, le gain de son p�re et
celui de Simon, qui s'�tait mis en service, ne se d�pensaient pas tout
entiers � la maison. Ils achet�rent une ch�nevi�re, puis, un peu plus
tard, un petit pr� pour la vache. Enfin, tout le monde aimait et
estimait Rose, et M. le cur� avait coutume de dire que si toutes les
filles du village �taient aussi sages et aussi travailleuses que la
_petite m�nag�re_, sa paroisse serait la plus ais�e du canton.



LE PETIT COLPORTEUR.

La m�re Marchais �tait une pauvre veuve qui avait perdu tous ses
enfants. La plus jeune de ses filles, veuve aussi, lui avait laiss� en
mourant un petit gar�on qu'elle �levait de son mieux. Comme elle �tait
au pain de charit�, et que le peu d'argent qu'elle gagnait en filant
n'e�t pas suffi pour nourrir son petit Toine, elle aurait �t� oblig�e de
l'envoyer mendier, en attendant qu'il f�t en �ge de servir dans quelque
ferme, si des personnes charitables n'eussent habill� l'enfant et pay�
le loyer de la grand'm�re. Au lieu de laisser vagabonder le petit Toine,
la bonne vieille l'envoya � l'�cole, o� il apprit � bien lire, � �crire
et � compter. Il fit sa premi�re communion � douze ans, et ensuite il
dit � sa grand'm�re:

�Maintenant que je suis grand, je puis gagner ma vie comme vous; mais je
ne me sens pas de go�t pour garder les bestiaux, parce qu'il me semble
que je ne pourrais pas rester toute une journ�e les bras crois�s �
regarder pa�tre mes b�tes. J'ai dans l'id�e que si je pouvais faire un
petit commerce, je ne m'en tirerais pas mal; j'irais de ferme en ferme,
de village en village, et chaque soir je reviendrais souper avec vous;
de cette fa�on-l�, nous resterions ensemble, et nous serions bien plus
heureux que si je vous quittais pour aller en condition.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 15th Mar 2025, 21:00