Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 18

Claude couchait � l'�table dans une esp�ce de grande bo�te remplie de
paille, et il y fit aussi coucher son chien, qu'il appela _Sauv�_.

Chaque matin, quand la ma�tresse coulait son lait, elle en laissait
toujours un peu au fond du seau o� elle l'avait trait, par amiti� pour
Claude; car il �tait si travailleur, si ob�issant, qu'elle voulut l'en
r�compenser en l'aidant � �lever son chien.

_Sauv�_ grandit et devint tr�s-fort; il ne quittait pas son petit ma�tre
qui, quand il �tait aux champs, n'avait pas besoin de veiller � ses
vaches; le caniche, animal tr�s-intelligent, les gardait tout seul, et
l'enfant employait son temps � faire des manches de fouet qu'il vendait
au bourrelier de la ville; ou bien, il tressait de la paille pour faire
des chapeaux, ce qui lui rapportait un peu d'argent.

Lorsque Claude �tait � la maison, _Sauv�_ se posait devant lui, les yeux
fix�s sur ceux de son petit ma�tre, lequel, quand il voulait lui
faire faire quelque chose, n'avait pas besoin de lui parler, mais se
contentait de le regarder. Il lui avait appris toute sorte de tours:
ainsi, _Sauv�_ �tait le chapeau des hommes sans qu'ils le sentissent;
il ouvrait les portes ferm�es au loquet; il dansait, rapportait; enfin
c'�tait un grand nageur.

Un soir que tous les p�tres �taient dans la prairie apr�s la fauche des
foins, deux petits gar�ons se querell�rent et finirent par se battre.
Claude, qui trouvait cela bien mal, essaya de les s�parer. Les deux
gamins tourn�rent leur col�re contre lui et le bouscul�rent si bien
qu'ils le pouss�rent jusque dans la rivi�re. Alors ils eurent grand'peur
et se mirent � crier au secours.

Le pauvre Claude alla tout de suite au fond, puis il revint sur l'eau.
_Sauv�_ se jeta � la nage, prit son petit ma�tre par sa blouse, et le
tira pendant l'espace de plus de cent pas, parce que la rive �tait trop
haute pour qu'il p�t aborder.

Claude, qui avait bu plus d'un coup dans la rivi�re, se sentit bien
malade quand il fut hors de l'eau; il ramena ses vaches � l'�table et
raconta ce qui venait de lui arriver. La ma�tresse le fit mettre au lit
et lui apporta une bonne r�tie au vin sucr� pour r�chauffer son estomac.

Depuis que Claude devait la vie � son chien, il s'y attacha davantage,
s'il est possible, et on ne les voyait jamais l'un sans l'autre.



LA PETITE M�NAG�RE.

Rose n'avait que douze ans quand elle perdit sa m�re, qui laissait cinq
pauvres petits enfants dont Rose �tait l'a�n�e.

Le soir, apr�s l'enterrement, le p�re l'aida � coucher tous les petits;
et, quand ils furent endormis, il prit Rose sur ses genoux et lui dit:

�Mon enfant, nous sommes bien malheureux d'avoir perdu ta m�re qui nous
soignait si bien. Tu es trop jeune encore pour faire l'ouvrage de la
maison, et moi, je suis trop pauvre pour payer une femme qui viendrait
t'aider. Comment donc faire?�

Rose pleurait en entendant parler son p�re; car la mort de sa m�re lui
causait un grand chagrin. Elle s'apaisa pourtant et r�pondit � son p�re:

�J'ai souvent aid� � maman, et j'ai bien vu comment elle s'y prenait.
Soyez tranquille, papa, le bon Dieu ne nous abandonnera pas, puisque
nous avons bonne intention de nous soutenir.

--Mais, ma pauvre petite, tu n'auras jamais la force de faire un lit?

--Ne vous en inqui�tez pas, mon p�re, j'en viendrai bien � bout; et
d'ailleurs, nous avons de bonnes voisines qui ne refuseront pas de venir
me donner un coup de main.�

D�s le lendemain, Rose se leva en m�me temps que son p�re, un peu avant
le jour; elle alluma son feu et mit de l'eau chauffer pour faire la
soupe; ensuite elle balaya la chambre jusque dans les plus petits coins
et frotta les meubles avec soin; puis elle trempa la soupe, que le p�re
mangea avant d'aller � l'ouvrage. Quand il fut parti, elle �veilla son
fr�re Simon, qui avait dix ans; il s'habilla; tous deux se mirent �
genoux et firent leur pri�re. Ils demand�rent � Dieu de leur donner
beaucoup de courage pour les emp�cher de tomber dans la mis�re. Ils
mang�rent la soupe ensemble, et Simon alla d�tacher la vache et la
ch�vre pour les mener aux champs, apr�s que sa soeur aurait fini de les
traire. Rose rentra pour faire lever sa soeur Suzanne, �g�e de huit
ans. Elle la d�barbouilla et la peigna avec attention. Quand elle l'eut
habill�e, on leva Jean, qui n'avait que quatre ans, et Suzanne s'en
occupa, pendant que Rose prenait la petite Fanchon, encore endormie,
pour la poser sur le lit de son p�re, qu'elle avait d�j� fait.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 15th Mar 2025, 13:55