Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 17

Sa m�re rentra et tira de l'armoire leurs beaux habits; quand elles
furent habill�es toutes les deux, elles se mirent en route pour aller
chez la marraine, qui demeurait � un quart de lieue du village. La m�re
Brunet portait le panier au fromage, et Victorine celui o� �taient les
abricots. Elle les regardait sans danger, maintenant qu'elle avait pri�
Dieu et qu'elle avait �cout� la voix de sa conscience.

Quand la marraine aper�ut ces fruits, elle dit qu'elle n'en avait jamais
vu d'aussi beaux.

�En as-tu beaucoup de semblables, mon enfant? dit-elle � Victorine.

--Non, marraine, r�pondit l'enfant; notre abricotier n'a donn� que ces
six-l�.

--Cela ne m'�tonne pas, car tous les arbres ont gel� en fleur cette
ann�e. Mais tu n'en as donc pas go�t�, toi qui les aimes tant?

--Mon Dieu non, r�pondit la m�re. L'autre semaine, elle voulait abattre
le premier qui a jauni; mais quand je lui eus dit que je les gardais
pour vous, elle n'y a plus touch�.

--C'est bien gentil cela, ma petite, et je vais te donner le plus gros
pour te r�compenser de ta retenue.

--Non, marraine, merci; je ne m�rite pas de r�compense.

--Pourquoi donc, Victorine?

--Parce que j'ai bien manqu� de faire un p�ch� avant de venir ici.�

Alors elle raconta la tentation qu'elle avait eue, et combien peu il
s'en �tait fallu qu'elle ne m�t la dent sur le fruit qui lui semblait si
app�tissant; mais le bon Dieu lui avait donn� la force de r�sister.

�Mon enfant, dit la marraine, tu vas manger l�, devant moi, cet abricot
qui te faisait tant d'envie. Si tu �coutes toujours ainsi la voix de
ta conscience, tu seras une honn�te petite fille et tout le monde
t'estimera.�



LE BON PETIT GAR�ON.

Claude, orphelin de l'hospice, avait �t� plac� par les soeurs dans un
domaine o� il gardait trois vaches et un taureau d'un an. Quoiqu'il
n'e�t que dix ans, il soignait si bien ses b�tes, que l'on n'avait pas
besoin de lui dire de leur faire la liti�re et de nettoyer l'�table.
Tous les matins, avant de les faire sortir, il les �trillait; et, apr�s
les avoir ramen�es des champs, il allait de lui-m�me leur chercher de
l'herbe et en rapportait des paquets plus gros que lui. Aussi ses vaches
�taient-elles les plus belles et les plus propres du village; leur poil
�tait doux et luisant, et leur lait donnait le meilleur beurre de la
contr�e.

Un jour qu'il menait boire son b�tail, il vit dans la rivi�re un tout
petit chien caniche qu'on avait jet� � l'eau pour le noyer. La pauvre
b�te faisait de grands efforts pour nager, mais elle n'�tait pas assez
forte pour se soutenir sur l'eau. L'orphelin en eut piti�; il descendit
dans la rivi�re, et, avec son b�ton, il t�cha d'attirer � lui ce petit
chien. Il y r�ussit avec bien de la peine. Quand il l'eut tir� de l'eau,
il l'essuya avec son mouchoir, puis il le mit dans son gilet pour le
r�chauffer.

La ma�tresse, en voyant ce petit chien, dit: �Que vas-tu donc faire de
�a, Claude?

--Ma�tresse, je veux t�cher de l'�lever.

--Mon gar�on, il est trop petit, il va mourir.

--Oh! ma�tresse, si vous vouliez seulement me donner un peu de lait
caill� tous les jours, j'�mietterais dedans la mie de mon pain et je le
sauverais bien.

--Il n'est pourtant pas beau, ton chien; je ne comprends pas ce qui t'y
attache.

--Ma�tresse, �a m'a fait tant de peine de le voir se d�battre contre
la mort! Je l'ai aim� tout de suite, comme s'il y avait d�j� longtemps
qu'il f�t � moi.�

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 15th Mar 2025, 10:49