Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 16

Pendant cinq jours, il v�cut ainsi; mais s'il ne souffrait pas de la
faim, il commen�ait � trouver l'air bien lourd, bien �touffant. Aussi,
malgr� tout son courage, le malheureux enfant finit par craindre de
n'�tre jamais tir� de l�, et de ne plus voir son p�re ni sa m�re. Il
pleurait et se d�sesp�rait quand il entendit un bruit sourd: puis il
distingua la voix de son p�re; enfin le jour entra dans la chambre, et
L�onard vit son p�re qui l'appelait sans oser avancer. L'enfant courut �
lui, et Vincent, en le serrant dans ses bras, tomba en faiblesse.

Voici comment L�onard avait �t� d�livr�:

Lorsque Th�r�se, en revenant de la fromagerie, vit sa maison ensevelie
sous la neige, elle poussa de grands cris et appela tous les voisins.
Chacun mit la main � l'ouvrage pour ouvrir un passage jusqu'� la porte,
afin de pouvoir sauver l'enfant; mais la neige �tait si �paisse que la
chose semblait presque impossible.

Vincent revenait tout joyeux parce qu'il avait �t� bien pay� des
voyageurs qu'il avait guid�s, quand, en rentrant au village, il trouva
tous les hommes occup�s � d�blayer le devant de sa maison. L'id�e que
son pauvre enfant avait bien pu mourir de faim lui d�chirait le coeur;
et quand, apr�s cinq jours de travail, il aper�ut enfin la porte de sa
cabane, il n'osa pas en approcher. C'�tait donc la joie de retrouver
L�onard qui lui avait fait perdre connaissance.

Il le prit dans ses bras et le porta sur le lit de sa femme, malade
chez une de ses tantes. Th�r�se, qui ne croyait plus revoir son enfant,
faillit mourir de joie en l'embrassant.

Quand L�onard raconta comment il avait v�cu pendant les cinq jours,
chacun admira combien cet enfant �tait avis�, et la famille b�nit le
Seigneur pour la gr�ce qu'elle lui avait faite en pr�servant leur fils
d'une mort presque certaine.



LA TENTATION.

La m�re Brunet avait dans son jardin un gros abricotier qui donnait de
beaux fruits, quand les fleurs ne gelaient pas au printemps. La bonne
femme avait aussi une petite fille qui aimait beaucoup les abricots, et
qui mangeait toujours ceux qui m�rissaient les premiers.

Une ann�e o� le printemps avait �t� bien rude, il ne resta sur l'arbre
que six abricots; mais ils �taient si beaux qu'on n'en avait jamais vu
de semblables. Victorine, �g�e seulement de neuf ans, allait voir tous
les jours si les abricots jaunissaient. Un matin, elle en aper�ut un
qui �tait jaune et rouge, et elle courut chercher un grand b�ton pour
l'abattre. Sa m�re, qui filait � l'ombre, lui cria:

�Ma fille! ne touche pas aux abricots; je les garde pour ta marraine que
tu aimes tant, et nous les lui porterons aussit�t qu'ils seront tous
m�rs.

Victorine n'abattit pas l'abricot. Elle venait le voir chaque jour, et
elle avait grande envie de le manger, car c'�tait le plus beau des six;
mais elle pensait � sa bonne marraine, et elle n'y touchait pas.

Quand les abricots furent tous m�rs, la m�re Brunet prit une �chelle et
les cueillit avec le plus grand soin. Elle les posa sur un linge bien
blanc dans un petit panier d�couvert. Ils avaient si bonne mine que,
rien qu'� les voir, on avait envie d'y go�ter. Le panier resta sur la
table, pendant que la m�re Brunet allait pr�parer un fromage � la cr�me,
qu'elle voulait aussi porter � la marraine de sa fille. Victorine resta
seule dans la chambre, o� l'odeur des abricots lui faisait venir l'eau �
la bouche.

Elle s'approcha de la table pour les mieux voir, puis elle prit le
panier pour les sentir de plus pr�s; ensuite elle les toucha l'un apr�s
l'autre; enfin elle en prit un, justement le gros qui lui faisait envie
depuis si longtemps.

Quand Victorine eut gard� l'abricot un instant dans sa main, elle
l'approcha de ses l�vres et allait le manger, lorsqu'elle sentit son
coeur battre bien fort; alors elle comprit qu'elle allait faire une
vilaine chose.

Elle remit bien vite l'abricot dans le panier, � c�t� des autres; mais
comme elle ne pouvait en d�tacher les yeux, elle se mit � genoux et pria
le bon Dieu de lui donner la force de r�sister � la tentation. La petite
fille n'eut pas plut�t achev� sa pri�re qu'elle ne sentit plus cette
grande gourmandise qui la tourmentait, et elle regarda les fruits sans
avoir seulement envie d'y toucher.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 15th Mar 2025, 4:42