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Page 14
Fanchette, qui avait grande envie de manger l'oeuf qu'elle avait pris,
retourna chez elle pour le faire cuire; mais ce lui fut impossible,
parce que sa m�re ne quitta pas la maison, et qu'elle lui aurait demand�
o� elle avait pris cet oeuf. Elle commen�ait � en �tre bien embarrass�e,
quand ses petites cousines vinrent pour s'amuser avec elle. En jouant,
elles la poussaient, la secouaient, comme font les enfants quand ils
sont ensemble; mais Fanchette, au lieu de rire comme � l'ordinaire et
de courir avec ses cousines, ne voulait pas qu'on la touch�t, tant elle
avait peur de casser l'oeuf qui �tait dans sa poche. Elle se f�chait
aussit�t que l'on approchait d'elle, et repoussait ses cousines, qui lui
demand�rent pourquoi elle �tait de si mauvaise humeur.
Fanchette ne tarda pas � se repentir d'avoir vol� cet oeuf, car elle
avait eu le temps de penser � la mauvaise action qu'elle venait de
faire. Elle r�solut de le remettre dans la corbeille o� elle l'avait
pris; mais la m�re Desloges ne sortit point de chez elle; et, pour rien
au monde, Fanchette n'e�t voulu qu'elle lui v�t cet oeuf entre les
mains. Elle attendit, pensant qu'elle pourrait profiter d'un instant o�
la vieille femme serait hors de sa maison, pour y entrer sans en �tre
vue. La m�re Desloges sortit en effet, mais elle ferma sa porte et
emporta la clef.
Elle s'en vint chez la m�re de Fanchette, qu'on appelait la _Nanne_, et
lui raconta ce qu'on lui avait fait. �Et justement, dit-elle, j'avais
compt� sur cet oeuf pour faire mon souper, car je n'ai rien � manger
avec mon pain.
--Un oeuf n'est pas grand'chose, dit la Nanne; mais il faut �tre bien
m�chant pour le prendre � une pauvre femme comme vous. Ce n'est pas ma
Fanchette qui ferait une chose pareille.
--Je le crois bien, r�pondit la m�re Desloges. Ce n'est pas chez de
braves gens comme vous qu'il se trouve des voleurs.�
Fanchette, qui entendait cela, ne savait o� se mettre, tant elle avait
de honte de se trouver voleuse. La journ�e se passa sans qu'elle p�t
remettre l'oeuf o� elle l'avait pris.
Le soir, son p�re d�chargea une voiture de foin qu'il ramenait du pr�,
et il l'appela pour venir entasser le fourrage. Il fallut bien qu'elle
mont�t � l'�chelle. Quand elle fut dans le fenil, elle foula tout
doucement de peur de casser l'oeuf qui �tait dans sa poche et qui lui
pesait plus que s'il e�t �t� de pierre. Son p�re impatient� lui dit:
�Va donc un peu plus fort et ne prends pas tant de pr�cautions pour
fouler mon foin; on dirait, en v�rit�, que tu marches sur des oeufs et
que tu crains de les casser.�
Fanchette sentit la honte l'�touffer, car elle crut que son p�re lisait
sur son front que c'�tait elle qui avait pris ce malheureux oeuf. Jean,
son grand fr�re, qui la croyait de mauvaise humeur, imagina, pour la
faire rire un peu, de la jeter sur le foin. Elle tomba pr�cis�ment sur
la poche o� �tait l'oeuf, qui se cassa et coula tout le long de sa
jambe. Elle se mit � pleurer bien fort, car elle comprit que son vol
allait �tre d�couvert.
�Je suis s�r, Jean, que tu as fait mal � cette petite, dit le p�re.
--Ce n'est pas possible, mon p�re; il y a plus de quatre pieds de foin
sur le plancher, et il ne s'y trouve pas le moindre morceau de bois.
--Pourquoi pleures-tu comme �a, Fanchette? Voyons, r�ponds-moi donc.�
La petite fille ne r�pondit pas et continua de pleurer. Son p�re,
effray�, la descendit et la conduisit � sa femme, en lui disant de voir
pourquoi leur fille se d�solait ainsi.
La m�re prit Fanchette sur ses genoux et lui demanda si elle souffrait;
et, comme l'enfant pleurait toujours sans r�pondre, sa m�re l'embrassa
pour la consoler, et voulut la d�shabiller, afin de s'assurer quelle
n'avait aucun mal; mais elle n'en put venir � bout.
�Il y a quelque chose l�-dessous, dit-elle: Fanchette, tu vas me le dire
tout de suite.�
Et, tout en disant cela, elle �ta la robe de l'enfant malgr� ses cris.
Quand la robe fut enlev�e, la Nanne vit le jupon del� petite fille
mouill� d'un c�t�, ainsi que la poche, qui �tait toute jaune. Elle
retourna cette poche et y trouva les coquilles de l'oeuf. Alors elle
devina que c'�tait sa fille qui avait pris celui de la m�re Desloges.
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