Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


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Page 13

[Illustration: Il menait pa�tre des brebis.]

Un soir que Sylvain �tait rest� aux champs apr�s les autres, parce qu'il
ne pouvait rattraper sa biquette qui courait comme une folle, un jeune
loup sortit tout doucement du bois, s'approcha du petit troupeau et prit
un bel agneau qui s'�tait un peu �loign� des autres. Sylvain, tout en
criant _au loup!_ de toute sa force, ramassa des pierres et les lan�a si
bien qu'il fit grand mal � cette m�chante b�te, sans pourtant pouvoir
lui faire l�cher l'agneau qui b�lait apr�s sa m�re; la pauvre brebis
courait de ci, de l�, sans oser approcher. Sylvain ne perdit pas
courage; il excita son chien � courir sus au loup, pendant qu'il
cherchait une grosse pierre pour la lui lancer; ce coup-l� fut vis� si
juste, que la b�te se mit � hurler de douleur; et, comme elle ouvrit
la gueule, l'agneau tomba par terre. Sylvain courut ramasser le pauvre
petit, pendant que le loup rentrait dans le bois sans se presser.

Le berger rapporta l'agneau sur son dos, et il raconta � son ma�tre
comment le loup avait bien manqu� de le lui emporter.

Son ma�tre lui dit qu'il �tait un brave enfant, n'ayant peur de rien; et
que, puisqu'il d�fendait si bien son troupeau, il augmenterait ses gages
� la Saint-Jean prochaine.

Une autre fois, comme Sylvain traversait le village pour mener ses b�tes
� l'abreuvoir, sa biquette eut peur d'un chien; elle fit un bond de
c�t�, mais si haut, qu'elle tomba dans un puits qui �tait au bord du
chemin. Sylvain appela sa cousine Marie qui demeurait tout proche, et
la pria de garder ses bestiaux un moment. Puis il alla chez son parrain
chercher une corde, et il lui demanda s'il voulait bien venir l'aider �
rep�cher son cabri.

En regardant au fond du puits, ils y aper�urent la pauvre petite b�te
qui essayait de grimper le long de la muraille et qui criait comme un
petit enfant.

Sylvain passa autour de son corps la corde qu'il avait prise chez son
parrain; ensuite il l'attacha au puits, et il pria son parrain de le
descendre comme il ferait pour un seau.

�Mais, mon gar�on, dit le parrain, si la corde venait � se casser, tu te
ferais grand mal.

--N'ayez pas peur, parrain; d'ailleurs, ne faut-il pas qu'un berger
risque quelque chose quand il s'agit de sauver une de ses b�tes? Un
bon berger ne doit pas souffrir qu'il se perde une seule t�te de son
troupeau.�

Le parrain descendit l'enfant dans le puits; quand Sylvain voulut
prendre la biquette, elle se d�battit, et il eut beaucoup de mal �
la mettre sur son dos; enfin, il y r�ussit et cria de le retirer. Le
parrain amena sur le bord du puits le berger et sa ch�vre.

La ma�tresse de Sylvain fut tr�s-contente de ce qu'il avait sauv� sa
biquette qu'elle aimait beaucoup. Elle lui dit que, puisqu'il avait
si grand soin de son troupeau, elle allait lui faire elle-m�me deux
chemises de la toile que le tisserand venait de lui rapporter, ce qui
rendit le petit berger fort content.



LA PETITE FANCHETTE.

La petite Fanchette allait souvent chez la m�re Desloges, sa voisine,
qui vivait toute seule dans une petite maison. La pauvre vieille avait
deux poulettes qui couchaient dans une corbeille sous son lit, et qui
pondaient presque tous les jours. Quand elle avait une douzaine d'oeufs,
elle allait les vendre � la ville; et de l'argent qu'elle en retirait
elle achetait du sel, de la chandelle et un peu de graisse pour mettre
dans sa soupe. Aussi �tait-il bien rare que la m�re Desloges mange�t
de ses oeufs; il fallait pour cela qu'elle n'e�t rien du tout dans sa
maison.

Un jour, Fanchette entra chez cette vieille femme, justement � l'instant
o� sa poule blanche venait de pondre un bel oeuf: elle le regarda bien
longtemps, car il lui faisait grande envie; enfin, elle le prit, apr�s
avoir tourn� les yeux de tous c�t�s, pour voir si elle �tait bien seule
dans la chambre. Elle avait � peine eu le temps de mettre cet oeuf dans
sa poche, que la m�re Desloges rentra. La bonne femme alla chercher dans
la corbeille o� ses poules pondaient, car elle avait entendu chanter
la blanche; et elle fut bien �tonn�e de ne pas y trouver son oeuf. La
pauvre vieille appela Fanchette qui se h�tait de sortir, et lui demanda
si elle savait o� sa poule avait pondu. Fanchette r�pondit qu'elle n'en
savait rien; mais, en faisant ce mensonge, elle �tait toute rouge. La
m�re Desloges ne le vit pas, parce qu'elle �tait occup�e � chercher
l'oeuf de sa poule dans tous les coins de la maison.

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 14th Mar 2025, 19:08