Contes et historiettes à l'usage des jeunes enfants by Zulma Carraud


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 12

Louise passait pour la meilleure petite fille de Nohan, et toutes les
m�res la donnaient pour exemple � leurs enfants.

Un jour qu'elle faisait pa�tre sa vache avec les autres sur le communal,
un petit gar�on du village de Villiers se mit � pleurer parce qu'un
chien avait emport� son d�jeuner, ce qui fit rire tous les autres
p�tres, qui se moqu�rent du pauvre enfant. La petite Louise lui fit
signe de venir aupr�s d'elle. Elle l'emmena du c�t� du bois, et elle lui
donna la moiti� de son pain et de son fromage, afin qu'il ne souffr�t
pas trop de la faim en attendant qu'il ramen�t sa vache � l'heure de
midi. Louise �tait toujours si bonne, que tous les petits gar�ons et les
petites filles qui allaient aux champs avec elle l'aimaient de tout leur
coeur.

Louise, au lieu de battre sa vache pour la faire marcher, ou bien de la
tirer � la corde, la traitait avec beaucoup de douceur et s'en faisait
ob�ir rien qu'en lui parlant; aussi la pauvre b�te s'�tait si bien
accoutum�e � la voix de l'enfant, qu'elle la reconnaissait du plus loin
qu'elle l'entendait.

Quand Louise avait besoin de son chien, elle ne criait point apr�s lui
comme faisaient ses petits camarades pour se faire ob�ir des leurs,
et elle ne lui jetait jamais de pierres; mais elle le tenait toujours
aupr�s d'elle, et surtout elle ne le laissait pas aboyer apr�s les
passants.

Tout en gardant sa vache, la petite Louise �tait toujours occup�e;
tant�t elle filait, tant�t elle tricotait, et quelquefois elle teillait
du chanvre. Gela ne l'emp�chait pas d'observer quelles �taient les
herbes que sa vache mangeait avec le plus de plaisir. Elle s'aper�ut que
quand elle avait brout� beaucoup de pissenlits et de chicor�e sauvage,
son lait �tait meilleur, qu'elle en donnait une plus grande quantit�,
que la cr�me �tait plus �paisse, et, enfin, que le beurre avait un
tr�s-bon go�t.

Quelquefois sa m�re l'emmenait au march� de Gra�ay, o� elle allait
vendre ses denr�es. Louise �coutait avec attention tout ce qui se disait
autour d'elle. C'est ainsi qu'elle apprit que le beurre fait avec de
la cr�me fra�che est pr�f�rable � tout autre, et se conserve bien plus
longtemps sans rancir, surtout s'il est bien lav�. Elle retint le nom
des femmes qui avaient la r�putation de vendre le beurre de premi�re
qualit� et les meilleurs fromages, et elle se promettait bien d'�tre
cit�e � son tour quand elle serait grande; car elle avait remarqu� que
les personnes qui sont connues pour bien soigner leurs denr�es les
vendent promptement, et peuvent retourner � leur maison dans la matin�e;
tandis que les autres attendent jusqu'� la fin du march�, et ne rentrent
chez elles que le soir, souvent m�me sans avoir rien vendu.

Louise �tait tr�s-propre et tr�s-rang�e, ce qui est une grande qualit�
pour une femme. Elle raccommodait ses habits elle-m�me et n'y laissait
jamais la moindre d�chirure; elle les entretenait �galement dans une
grande propret�; aussi paraissait-elle mieux habill�e que les autres
petites filles du bourg, quoiqu'elle e�t des robes neuves moins souvent
qu'elles.

Malheureusement, il n'y a pas d'�cole � Nohan, et Louise ne put
apprendre ni � lire ni � �crire, quoiqu'elle en e�t grande envie; mais
elle s'apprit � compter toute seule avec des petits cailloux, et
elle s'amusait souvent, ainsi qu'une autre petite fille, � voir qui
compterait le mieux de l'une ou de l'autre. Elle avait �cout� avec
attention les gens qui comptaient les gerbes ou les fagots. Quand elle
put aller jusqu'� cent, elle compta par deux, par trois, par quatre, et
si bien qu'elle se mit en �tat de comprendre tous les comptes que l'on
faisait devant elle.

Enfin, M. le cur� ayant entendu parler des bonnes dispositions de Louise
et de son bon caract�re, la fit venir chez lui chaque jour, � l'heure o�
elle ramenait sa vache � l'�table, et lui apprit � lire et � �crire.
Il lui fit faire ensuite sa premi�re communion et en fut toujours
tr�s-satisfait.



LE PETIT BERGER.

Le petit Sylvain gardait son troupeau sur un communal qui �tait tout
entour� de bois. Il menait pa�tre ses brebis avec leurs agneaux, ainsi
qu'une ch�vre et sa biquette. Il y avait des loups dans les grands bois
qui entourent le p�turage, et ces mauvaises b�tes emportaient souvent
quelques-uns des bestiaux qui paissaient sur le communal; aussi les
petits p�tres s'exer�aient-ils � lancer des pierres pour atteindre le
loup quand il viendrait prendre un de leurs moutons.

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Fri 14th Mar 2025, 15:43