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Page 11
On la conduisit donc � la mairie, o� elle prit l'engagement de garder
l'orphelin gratis et de lui fournir tout ce qui lui serait n�cessaire
jusqu'� vingt et un ans. L'enfant lui sauta encore au cou quand il fut
bien s�r de ne pas la quitter, et il faisait mille folies, tant il �tait
aise! Soyez tranquille, maman Nannon, je vous gagnerai beaucoup d'argent
quand je serai grand! et, en attendant, je vous aiderai � soigner les
petits fr�res et les petites soeurs qu'on vous enverra de l'h�pital.�
Louis alla � l'�cole avec les autres enfants; et comme il avait grande
envie de faire plaisir � sa m�re, il apprit tr�s-vite � lire et �
�crire. Il employait le temps qu'il ne passait pas en classe � faire les
commissions de la maman Nannon et � ramasser le fumier dans les rues.
Nannon le vendait deux fois l'an, ce qui aidait � payer son loyer. Les
camarades de Louis refusaient souvent le dimanche de jouer avec lui,
parce qu'il ne voulait jamais s'amuser dans la semaine. Il y en avait un
surtout qui le rebutait toujours et l'appelait _enfant trouv�_, pour lui
faire de la peine. Il �tait jaloux de voir qu'un petit gar�on si pauvre
f�t plus savant que lui. S'il le rencontrait le dimanche � la sortie de
la messe, ou bien sur la promenade, il criait apr�s lui: �H�! l'enfant
trouv�! h�! l'enfant trouv�!�
Louis pleurait quelquefois en entendant cela, mais il ne r�pondait
jamais rien.
Un jour de f�te, Louis, en sortant de v�pres, alla, comme tout le monde,
se promener au d�barcad�re qui est tout aupr�s de la rivi�re. Un cheval
qui venait de l'abreuvoir s'�chappa et prit le galop. Tout le monde
eut peur: on se jeta de tous c�t�s, et l'on se bouscula si bien que
plusieurs personnes tomb�rent � l'eau. Au milieu des cris de la foule,
Louis crut reconna�tre la voix du mauvais camarade qui l'injuriait
toujours. Il courut au bord de la rivi�re et le vit qui se d�battait
dans l'eau et criait de toutes ses forces: �A moi! je vais me noyer, je
me noie!�
Louis descendit au bord de l'eau; l�, il quitta ses habits, et comme il
savait parfaitement nager, il se jeta dans la rivi�re et rattrapa le
gamin qui d�j� se laissait aller au fil de l'eau, et qui n'e�t pas tard�
� passer sous la roue du moulin. Il le ramena � terre et se rhabilla.
Tout le monde applaudit au courage de ce g�n�reux enfant; mais ses
autres camarades, qui �taient l� aussi, lui dirent:
�Tu es, ma foi, bien bon de t'�tre expos� pour lui, qui ne sait te dire
que des injures!
--Et sa pauvre m�re qui aurait eu tant de chagrin, vous n'y pensais
donc pas, vous autres? r�pondit Louis. D'ailleurs, M. le cur� nous dit
souvent � l'�glise qu'il faut rendre le bien pour le mal.�
Quand Louis eut remis ses habits, il reconduisit le pauvre gar�on qu'il
venait de sauver, lequel �tait si transi de froid et de peur qu'il avait
bien de la peine � marcher.
[Illustration: Il se jeta dans la rivi�re et rattrapa le gamin.]
Le p�re de l'enfant, habile tanneur, fut bien heureux d'apprendre que
son fils avait �chapp� � un si grand danger, et voulut garder Louis �
souper. Son camarade lui dit:
�Sois tranquille, mon Louis, je ne te tourmenterai plus; tu m'as donn�
l� une fameuse le�on, va! je veux �tre bon comme toi, et je veux aussi
m'appliquer � l'�cole pour y avoir de bonnes places.�
Il tint parole. On le voyait toujours avec Louis qui soupait chez
le tanneur tous les dimanches. Quand ils eurent fait leur premi�re
communion et qu'ils purent quitter l'�cole, le tanneur apprit
gratuitement son m�tier � Louis, qui ne tarda pas � gagner quelque
chose, et les deux enfants rest�rent bons amis et ne se brouill�rent
jamais.
LA PETITE LOUISE.
La petite Louise se levait tous les jours, l'�t�, avant le soleil; elle
menait sa vache au communal des Brosses avec les autres petites filles
du bourg de Nohan, et avec les petits p�tres. Elle y rencontrait les
enfants des hameaux de la commune.
Tant�t tous ces enfants jouaient ensemble, tant�t ils se disputaient et
criaient de toutes leurs forces. Louise ne criait ni ne se disputait
jamais. C'�tait une petite fille fort douce, aimant bien ses parents, �
qui elle ob�issait en toutes choses et sans jamais murmurer. Elle avait
entendu dire au cur� qui desservait Nohan que le bon Dieu aime les
enfants qui honorent leurs parents, et que ceux qui se conduisent bien
envers eux sur cette terre en sont r�compens�s dans le ciel.
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