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Page 10
Sa m�re, �tant couturi�re, recevait souvent chez elle des dames qui
venaient pour essayer leurs robes; comme elles ne voulaient pas se
d�shabiller devant l'enfant, on la renvoyait dans la chambre voisine, ce
qui n'arrangeait pas Marie. Aussi la petite curieuse mettait l'oreille �
la porte pour t�cher d'entendre ce que l'on disait.
[Illustration: La petite curieuse mettait l'oreille � la porte.]
La maman de Marie s'�tant aper�ue qu'elle �coutait aux portes, en avait
un grand chagrin; car elle sentait que si sa fille ne se corrigeait pas,
personne ne l'aimerait quand elle serait grande. Elle essaya de lui
faire comprendre qu'il �tait presque aussi malhonn�te de surprendre les
secrets des gens malgr� eux que de prendre leur bourse, parce que leurs
secrets sont � eux seuls aussi bien que leur argent.
Marie allait aussi chez les voisins pour t�cher de savoir leurs
affaires, et souvent elle y �tait fort mal re�ue. Elle rentrait toute
chagrine quand on l'avait mise � la porte des maisons o� elle venait
�pier ce qui s'y faisait; elle se promettait de n'y plus retourner, mais
sa grande curiosit� lui faisait bien vite oublier les affronts qu'elle
avait re�us.
Un jour, un monsieur vint chez la couturi�re et demanda � parler � elle
seule. Il voulait qu'elle f�t une belle robe pour la f�te de sa femme,
et tenait � ce qu'on ne s�t rien de la surprise qu'il lui m�nageait.
On renvoya Marie, � son grand regret! Quand elle fut seule dans
l'atelier, car les ouvri�res �taient all�es go�ter, elle se rapprocha
tout doucement de la porte qui n'�tait pas tout � fait ferm�e, afin de
savoir ce qu'on avait � dire � sa maman.
Le monsieur, qui avait d�j� commenc� � parler, s'aper�ut, en tournant la
t�te, que la porte �tait rest�e entr'ouverte, et il se leva pour l'aller
fermer. Il ne l'eut pas plut�t tir�e � lui qu'un cri terrible, parti
de l'autre chambre, la lui fit rouvrir aussit�t, et il trouva l'enfant
�tendue par terre et sans connaissance. C'est que Marie avait le doigt
dans la fente de la porte quand on Pavait ferm�e, et son doigt avait �t�
�cras�.
On alla chercher un m�decin; Marie souffrait beaucoup, et son doigt fut
plus de trois mois � gu�rir.
Quand Marie sentait sa curiosit� revenir, elle regardait son doigt qui
�tait plus court que les autres et n'avait plus d'ongle; elle perdait
bien vite alors l'envie de la satisfaire. Comme cette enfant ne
s'inqui�tait plus des affaires du voisinage et qu'elle restait chez
elle � travailler, on ne tarda pas � l'aimer autant qu'on la ha�ssait
auparavant; car elle �tait tr�s-bonne fille. Marie se trouva si heureuse
qu'elle remercia Dieu de l'avoir corrig�e, quoique la punition e�t �t�
un peu rude et qu'elle d�t s'en ressentir toute sa vie.
L'ENFANT TROUV�
La grande Nannon, demeurant � Issoudun, dans le faubourg des Minimes,
�tait infirme de la main gauche et ne pouvait travailler pour gagner sa
vie. Mais comme elle avait du coeur, au lieu d'aller demander l'aum�ne,
elle prenait des enfants de l'h�pital en sevrage quand on les retirait
de nourrice. Elle en avait toujours trois ou quatre, et elle les
soignait comme si elle e�t �t� leur propre m�re. Quand ils avaient sept
ans, elle les reconduisait au grand h�pital de Ch�teauroux, parce qu'on
ne voulait plus payer pour eux � cet �ge. Chaque fois qu'il fallait
rendre un de ces petits orphelins, la pauvre Nannon avait un grand
chagrin. Elle les embrassait en pleurant et s'en retournait le coeur
bien gros.
Un jour, on lui apporta un petit gar�on de sept mois dont la nourrice
venait de mourir. Il �tait si maigre, si ch�tif, que l'on pouvait croire
qu'il n'avait plus que quelques jours � vivre. La grande Nannon le
soigna nuit et jour avec tant d'attention, elle lui fit de si bonnes
soupes et de si bonnes bouillies, que la pauvre petite cr�ature se remit
et devint un beau petit gar�on Il s'appelait Louis, et il �tait si
gentil, si bon, il aimait tant sa maman Nannon, qu'elle n'eut pas le
courage de s'en s�parer. Quand il eut sept ans, et que les inspecteurs
vinrent le v�rifier pour l'envoyer au grand h�pital, l'enfant s'attacha
au cou de la grande Nannon et la supplia de ne pas le rendre. �Ma ch�re
maman, lui disait-il, gardez-moi! je gagnerai bien ma vie, et je ne vous
co�terai rien!� La grande Nannon, qui l'aimait plus que tout au monde,
dit qu'elle mourrait si on lui �tait son petit Louis.
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