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Page 58
A nos pieds, ce sont les _Zouaoua_, et leurs tribus nombreuses, et leurs
villages innombrables. Puis, � gauche et au sud de leur conf�d�ration de
l'Ouest, sur les contre-forts occidentaux du Djurjura, deux autres
conf�d�rations puissantes: les A�th-Sedka et les A�th-Guechtoula. La
premi�re comprend six tribus, 33 villages et 3,065 fusils: les
A�th-Amhed, les A�th-Chebla, les A�th-Irguen, les A�th-bou-Chenacha, les
A�th-hal-Ogdal et les A�th-Ouadhia.
Ils se soumirent en 1857. Beaucoup n'ont ni figues ni olives, et les
remplacent par des noix et des glands. Plusieurs aussi, qu'emprisonnent
les neiges de l'hiver, vivent alors comme des ours dans leurs tani�res,
en des masures recouvertes, � d�faut de tuiles, au moyen d'un ciment
imperm�able que leur fournit la montagne. A l'ouest de leur pays, si
�pre et si ingrat, la conf�d�ration des Guechtoula occupe un territoire
non moins sauvage, mais plus fertile. Leurs six tribus comptent 51
villages et 2,300 fusils: les A�th-bou-Haddou, les A�th-bou-R'dane, les
A�th-Mendes, les A�th-Koufi, les A�th-Frekat et les A�th-Smahil, qui
poss�dent la _zaou�a_ de Sid-Abd-er-Rhaman-bou-Kobrin, le marabout aux
deux tombes, le fondateur grand-ma�tre de la franc-ma�onnerie des
Khou�ns.
Les Guechtoula ont fait br�ler la poudre plusieurs fois contre les
Fran�ais, notamment en 1845, en 1846, en 1851, lorsqu'ils se soulev�rent
� l'appel du faux ch�rif Bou-Bar'la, et enfin en 1856 par
Sid-el-Hadj-Amor, ancien _oukil_ [Administrateur religieux.] de la
_zaou�a_, ils se ru�rent sur le bordj de Dra-el-Mizan. Ils font
maintenant la guerre aux nombreuses tribus de singes du genre macaque
qui infestent leur pays tr�s-bois�. Sur leurs cr�tes, que domine le
_Thamgouth_ [Le plus haut pic du Djurjura.], le c�dre abonde, et plus
bas le ch�ne-zen; plus bas encore, vers le bordj Bourn'i, l'olivier
forme � lui seul de v�ritables for�ts, comme celle de Thiniri; et plus
au nord s'�tend, sur un espace de plusieurs kilom�tres carr�s, la for�t
de Bou-Mahni, dont les ch�nes-li�ge seront exploit�s un jour par
l'industrie fran�aise, comme le sont d�j� les magnifiques for�ts de m�me
essence du mont �dough, pr�s de B�ne, et celles plus riches encore du
cap de Fer et de Collo.
Permettez, lecteur, que j'ouvre ici une parenth�se pour une courte
digression, la premi�re et la derni�re de ce livre. D'ailleurs, le col
de Chellata est une des sept merveilles du monde pittoresque, et veut
qu'on s'y arr�te un instant. Bel-Kassem et les muletiers sont all�s nous
chercher de la neige; le G�n�ral est rest� en extase devant cette grande
nature; le Caporal a les paupi�res humides, c'est son faible et son
fort, le Conscrit, enfin, r�ve les yeux � demi clos. Pendant qu'ils sont
muets, laissez-moi vous dire que nous visiterons ensemble ces immenses
et superbes for�ts de ch�nes-li�ge du littoral africain, pour peu qu'il
vous plaise de suivre dans la seconde partie de ce voyage. A chaque pas,
vous rencontrerez des merveilles qu'on semble ignorer en France: car, si
cette contr�e �tait mieux connue, on y verrait accourir par centaines
des touristes qui commenceraient la fortune de l'Alg�rie.
Dans la province de Constantine, le ch�ne-zen couvre 50,000 hectares, le
ch�ne-li�ge 300,000, qui, mis en valeur, vaudront 400 millions de
francs. D�s � pr�sent, plus de 150,000 hectares de ch�nes-li�ge sont
conc�d�s � des compagnies ou � des particuliers, et 130,000 produisent
d�j� ou sont sur le point de produire. Il n'a pas �t� d�pens� pour leur
mise en valeur moins de 10 millions de francs, employ�s en partie �
construire des �tablissements, � importer des contre-ma�tres et des
ouvriers du m�tier, � acheter le mat�riel n�cessaire, et le reste en
travaux ex�cut�s dans les for�ts par des Arabes, et surtout par des
Kabyles. Plus de 7 millions sont entr�s par cette voie dans la poche des
montagnards du littoral. N'est-ce pas l� le plus puissant de tous les
moyens d'assimilation, et m�me le plus irr�sistible agent civilisateur
aux yeux de tous ceux qui savent quel r�le capital joue l'argent parmi
les indig�nes? Qu'on se fasse une id�e de cette richesse qu'avec tant
d'autres poss�de l'Alg�rie, la plus belle colonie du monde et la plus
d�daign�e par les ignorants ou par les hommes � faux syst�mes. Un
hectare de ch�nes-li�ge donne au minimum, tous les dix ans, dix quintaux
de produits, soit un quintal par an et par hectare. Les 150,000 hectares
conc�d�s et exploit�s produisent bient�t 150,000 quintaux � la fois: il
faudra donc, chaque ann�e, quinze cents navires pour transporter en
Europe le li�ge d'Afrique. Et qu'on r�fl�chisse que la moiti� � peine de
ces for�ts est conc�d�e. Elles ne couvrent pas seulement le mont �dough,
B�ne et tout le littoral de Philippeville � Bougie. Si le cavalier qui
les a travers�es poursuit sa route vers l'ouest, il retrouve le
ch�ne-li�ge comme essence dominante dans toute la zone maritime depuis
Bougie jusqu'� Zeffoun chez les tribus de l'Oued-Summam (l'Oued-Sahel,
pr�s de son embouchure), puis chez celles de l'Oued-el-Hammam, dont les
plus pauvres, � d�faut de tuiles et de ciment, se servent du li�ge pour
couvrir leurs demeures. Les unes et les autres sont berb�res, ce qui
veut dire plus faciles � assimiler que les tribus arabes. L'exploitation
du ch�ne-li�ge sera pour elles un grand bienfait, car un sol ingrat en
r�duit plusieurs � la plus extr�me mis�re. Quelques-unes du cercle de
Bougie, pour ne pas mourir de faim, sont oblig�es de disputer � la mer
une proie tr�s-difficile � saisir avec l'�pervier et l'hame�on, leurs
seuls engins de p�che, ou bien d'aller chercher sur les rochers qu'elle
baigne, des moules, des patelles, des oursins et divers autres
coquillages.
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