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Page 41
La soumission des trois derni�res tribus suivit celle de la premi�re en
1857.
A l'ouest des A�th-Betroun, habitent les autres tribus de cette
_k'bila_: les A�th-Attaf, 2 villages, 544 fusils, fabricants
d'ustensiles de bois et ma�tres voleurs; les A�th-H'al-Aqbile, 6
villages, 985 fusils, jardiniers et p�pini�ristes; les A�th-Bouyoucef, 7
villages, 650 fusils, d'origine juive, dit-on, peu industrieux et
d'humeur assez pacifique. Ces tribus se soumirent en m�me temps que les
Menguelate, au commencement de juillet 1857.
La conf�d�ration de l'Est comprend six tribus �chelonn�es sur le
Djurjura, depuis le coude qu'il forme en se repliant vers le nord-est:
les A�th-Illilten,13 villages, 1,090 fusils, _manefguis_ ou patriotes
fanatiques et sauvages; c'est � leur hospitalit� que nous allons confier
nos t�tes, et d�j� leur village de Thifilkouth nous appara�t sur un
mamelon qu'on prendrait pour un avorton de la grande montagne. Au-dessus
d'eux sont les A�th-llloula-Oumalou, 14 villages, 1,150 fusils, avec la
singuli�re _Zaou�a_ de Ben-Dris, marabouts voleurs, _tolbas_ [Savants.]
de la _Kzoula_ [Massue ferr�e.], qui nagu�re encore ne s'appliquaient
qu'� la science du meurtre et de la rapine. Puis, sur les d�clivit�s
inf�rieures, les A�th-Ithourar, 26 villages, 1,845 fusils, qui
fabriquent des filets et autres engins de chasse. Au nord de leur
territoire habitent les A�th-Yahia, 13 villages, 1,035 fusils, qui
poss�dent Koukou, la capitale du roi ou plut�t du fameux chef berb�re
Ahmed ben-el-Kadi. Marmol la visita vers 1535 et l'a d�crite, ainsi que
l'�tat de Koukou, dans son _Africa_ qui fut publi�e en 1573. Cette ville
est enti�rement d�chue de son ancienne splendeur. Adoss�e �
l'_Azerou-Kuela�,_ la pierre difficile � atteindre, elle �tait ceinte
autrefois d'une muraille bastionn�e de deux mille m�tres de circuit,
perc�e de trois portes: l'_Azerou-n'Tassassin,_ la pierre des hommes de
garde; la _Thabourth-n'Sour,_ la porte du rempart; et la
_Thir'ilth-el-Medefia,_ la cr�te des canons. Il faut croire qu'en effet
des canons d�fendaient cette forteresse, car les Fran�ais en ont
retrouv� deux lorsqu'ils sont entr�s � Koukou, sans combat, pendant
l'exp�dition de juin 1854. A quelque distance de la ville est
l'_Ourthou-Thaadjeth,_ le jardin de la princesse: �tait-ce le jardin de
la merveilleuse beaut�, fille de Ben-el-Kadi, qu'�pousa, en 1561,
Hassan, fils de Kheir-ed-Din, sultan d'Alger?
Enfin, et toujours dans la direction du nord-est, les A�th-ldjer, 26
villages, 2,240 fusils, avec les A�th-Zikki, 5 villages, 225 fusils,
leurs alli�s oblig�s de la cr�te djurjurienne. Cette grande et
industrieuse tribu se livre avec succ�s � la culture du lin et au
tissage d'une toile � les �troits; elle confectionne aussi l'_izar_:
c'est un �pouvantail qui fascine la perdrix craintive.
Pauvre petite, tu as raison de trembler, car c'est la mort qui s'avance
vers toi. Mais pourquoi ne fuis-tu pas � tire-d'ailes? Tu n'as rien �
craindre de cette t�te de chacal qui grimace sur cette bande de tuile
tendue et curieusement enlumin�e, ni de cette queue qui, au bas de
l'appareil, se balance mena�ante, ni de ces petits miroirs qui
remplacent les yeux fauves et qui ont un �clat si terrifiant. Tu
demeures, p�trifi�e d'�pouvante, en face d'un fant�me, sans voir le
chasseur; il s'approche lentement, tenant d'une main l'_izar_ qui te le
cache, et de l'autre son fusil. Fuis! fuis! ou tu es morte! Il va te
tirer � coup s�r... Pan! la perdrix a v�cu.
Les Idjer, tr�s-superstitieux comme tous les Kabyles, n'approchent
qu'avec terreur de leurs grottes profondes, de celles surtout de
Bou-Khiar, o� les _djenouns_ [Mauvais esprits, d�mons.] ont enfoui et
gardent des tr�sors incalculables. Chez eux aussi, on rencontre de
grandes excavations cylindriques d'aspect �trangement sauvage.
Bel-Kassem nous assure, d'un air qui n'admet pas de r�plique, qu'elles
furent habit�es autrefois par des g�ants troglodytes plus terribles que
le lion, plus f�roces que la panth�re. C'�taient, nous dit-il, les
sujets d'un roi dont la taille atteignait mille coud�es. Il r�gnait sur
un pays de hautes montagnes, lorsqu'il vit un jour arriver dans son
royaume le peuple de Dieu, � la recherche de la terre promise. Pr�voyant
qu'il serait vaincu s'il engageait la lutte avec Mo�se, il prit le parti
de fuir; mais il emporta sur ses �paules ses montagnes qui n'�taient
autres que le Djurjura. Arriv� en Kabylie, il finit par succomber sous
ce poids �crasant, et ses sujets abandonn�s � leurs instincts cruels, se
d�truisirent entre eux ou p�rirent mis�rablement dans un isolement
farouche.
--Bel-Kassem, dit le G�n�ral, n'arriverons-nous donc jamais � ta
fontaine?
--Encore cinq minutes, r�pond le guide avec un malin sourire; cinq
petites minutes, Madame, et tu te reposeras.
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