Francia; Un bienfait n'est jamais perdu by George Sand


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Page 49

--Dans le premier h�tel garni venu. Votre oncle est un grand seigneur,
il aura �t� dans un des trois premiers h�tels de la ville: je vais aller
dans tous, et je saurai adroitement si les personnes en question s'y
trouvent. Votre Excellence peut se reposer; � son r�veil, elle aura la
r�ponse.

--Il faudrait faire mieux, il faudrait me ramener la petite. Mon oncle
n'attendra pas le jour pour retourner � son poste aupr�s de notre
ma�tre; il doit y �tre d�j�, et je suis s�r que Francia aura la volont�
de vous suivre.

--Votre Excellence est bien d�cid�e � la reprendre apr�s cette aventure?

--Elle a r�sist�, je suis s�r d'elle!

--Et, apr�s avoir �chou�, le comte Ogoksko� n'aura pas de d�pit contre
Votre Excellence? Elle n'a pas daign� me confier sa situation; mais cela
est bien connu � l'h�tel de Thi�vre, o� je vais souvent en voisin. Les
gens de la maison m'ont dit que le comte Ogoksko� �tait un puissant
personnage, que Votre Excellence �tait dans sa d�pendance absolue... Je
demande humblement pardon � Votre Excellence d'�mettre un avis devant
elle; mais la chose est s�rieuse, et je ne voudrais pas que mon
d�vouement trop aveugle p�t m'�tre reproch� par elle-m�me. Je la supplie
de r�fl�chir une ou deux minutes avant de me r�it�rer l'ordre d'aller
chercher mademoiselle Francia. Si mademoiselle Francia �tait bien
contrari�e de l'aventure, elle se serait d�j� �chapp�e, elle serait d�j�
ici.

Mourzakine fit un mouvement

--Admettons, reprit vite Valentin, qu'elle se soit pr�serv�e; elle
peut r�fl�chir demain, et juger sa nouvelle position tr�s-avantageuse.
Admettons encore qu'elle soit tout � fait �prise de Votre Excellence et
tr�s-d�sint�ress�e, elle va �tre un sujet de litige bien grave! En la
revoyant ici, et il l'y reverra, si vous ne la cachez ailleurs...

--Il faudra la cacher ailleurs, Valentin, il le faudra absolument!

--Sans doute, voila ce que je voulais dire � Votre Excellence. Il ne
faut donc pas que je ram�ne la petite ici?

--Non, ne la ramenez pas. Trouvez-lui une cachette s�re, et venez me
dire o� elle est.

--A la place de Votre Excellence, je ferais encore mieux. J'�crirais
au comte un petit mot bien aimable pour lui demander s'il consent �
renoncer � ce caprice, et comme il y renoncera certainement de bonne
gr�ce, Votre Excellence n'aurait rien � craindre.

--Il n'y renoncera pas, Valentin!

--Et bien! alors, si j'�tais le prince Mourzakine, j'y renoncerais. Je
ne m'exposerais pas pour la possession d'une petite fille comme cela,
l'amusement de quelques jours, au ressentiment d'un homme qui peut tout
et qui tiendrait mon avenir dans le creux de sa main. Je tournerais mes
voeux vers un objet plus d�sirable et plus haut plac�. Certaine marquise
qui n'est pas loin d'ici a envoy� trois fois le jour de la grande
alerte...

--Valentin, taisez-vous, je ne vous ai pas parl� et je ne vous permets
pas de me parler de celle-l�.

--Votre Excellence a raison, et c'est parce qu'elle fait plus grand cas
de l'une que de l'autre qu'elle ferait bien d'�crire � son oncle. Je
porterais la lettre de bonne heure, j'apporterais la r�ponse. C'est le
moyen de tout concilier, et je gage qu'en voyant la soumission de
Votre Excellence, M. le comte ne se souciera plus autant de la petite.
Peut-�tre m�me ne s'en souciera-t-il plus du tout.

--C'est possible, il faut r�fl�chir � tout. Retirez-vous, Valentin; �
mon r�veil, je vous dirai ce qu'il faut faire.

Et Mourzakine, incapable de r�sister davantage au sommeil, se d�shabilla
vite et tomba sur son lit o� il s'endormit comme frapp� de la foudre,
car il ne prit pas m�me la peine de ramener ses couvertures sur sa
poitrine. Il dormait comme on dort � vingt-quatre ans, apr�s une nuit
d'agitation et de plaisir. Il faisait peut-�tre des r�ves d'amour
o� tant�t la marquise, tant�t la grisette lui apparaissaient. Plus
probablement il ne r�vait pas. Il �tait plong� dans l'an�antissement du
premier sommeil. Francia sortit de sa cachette et marcha dans la chambre
avec pr�caution, puis sans pr�caution; il n'entendait rien. Elle tira
les verrous de la porte, apr�s avoir �cout� les pas de Valentin qui
s'�loignaient. Mozdar ne bougeait plus; il couchait sous le p�ristyle,
non dans un lit, les Cosaques ne connaissaient pas ce raffinement, mais
sur un divan, sans se d�shabiller, afin d'�tre toujours pr�t � recevoir
un ordre de son ma�tre.

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Books | Photos | Paul Mutton | Tue 23rd Dec 2025, 4:20