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Page 44
--La preuve, lui r�pondit Mourzakine, que je ne le crains pas pour moi,
c'est que me voici � vos pieds jurant que je vous adore. Vous pouvez le
lui redire. Un sourire de votre bouche de rose, un doux regard de vos
yeux d'azur, et que je sois bris� apr�s par le tsar lui-m�me, je ne me
plaindrai pas de mon sort!
Diomiditch n'avait pas beaucoup � craindre que la marquise trahit sa
propre d�faite, devenue imminente; elle n'en fut pas moins dupe d'une
bravoure si peu risqu�e, et se laissa adorer, supplier, enivrer et
vaincre.
Les larmes et les reproches vinrent apr�s la chute; mais il �tait fort
tard, trois heures du matin peut-�tre. M. de Thi�vre pouvait rentrer.
Elle recouvra sa pr�sence d'esprit, et sonna Martin.
--Le marquis ne rentre pas, lui dit-elle, il sera peut-�tre retenu
jusqu'au jour; je suis fatigu�e d'attendre, reconduisez le prince...
Mourzakine s'�loigna fier de sa victoire, mais impatient de revoir
Francia, qu'il continuait � pr�f�rer � la marquise. Il avait, non pas
des remords, il se f�t m�pris� lui-m�me s'il n'e�t profit� de l'occasion
que lui avait fournie son oncle en croyant le perdre dans l'esprit
de madame de Thi�vre; mais la douleur de Francia g�tait un peu son
triomphe, et il avait h�te de la rejoindre pour l'apaiser. Il �tait
aussi tr�s-impatient d'apprendre ce qui s'�tait pass� entre elle et
le comte Ogoksko�. Il est �trange que, malgr� sa p�n�tration et son
exp�rience des proc�d�s du cher oncle, il ne l'e�t pas devin�. Il
commen�ait pourtant � en prendre quelque souci en franchissant la rue
sombre qui le ramenait � son pavillon.
Or ce qui s'�tait pass�, s'il l'e�t pressenti plus t�t, e�t beaucoup
g�t� l'ivresse de sa veill�e aupr�s de la marquise.
Reprenons la situation de Francia o� nous l'avons laiss�e, c'est-�-dire
en t�te-�-t�te avec Ogoksko� dans sa loge du rez-de-chauss�e �
l'Op�ra-Comique.
D'abord il se contenta de la regarder sans rien lui dire, et elle, sans
m�fiance aucune, car Mourzakine lui avait fort peu parl� de son oncle,
continua � regarder le spectacle, mais sans rien voir et sans jouir de
rien. Elle sentait revenir une migraine violente d�s que Mourzakine
n'�tait plus aupr�s d'elle. Elle l'attendait comme s'il e�t tenu le
souffle de sa vie entre les mains, lorsque le comte lui annon�a que son
neveu venait de recevoir un ordre qui le for�ait de courir aupr�s de
l'Empereur.
--Ne vous inqui�tez pas de votre sortie, lui dit-il, je me charge de
vous mettre en voiture, ou de vous reconduire si vous le d�sirez.
Ce n'est pas la peine, r�pondit Francia, toute attrist�e. Il y a M.
Valentin qui m'attend avec un fiacre � l'heure.
--Qu'est-ce que c'est que M. Valentin?
--C'est une esp�ce de valet de chambre qui est pour le moment aux ordres
du prince.
--Je vais l'avertir, reprit Ogoksko�, afin qu'il se trouve � la sortie.
Il alla sous le p�ristyle, o� se tenaient encore � cette �poque tout un
groupe d'industriels empress�s qui se chargeaient, moyennant quelque
monnaie, d'appeler ou d'annoncer les voitures de l'aristocratie en
criant � pleins poumons le titre et le nom de leurs propri�taires.
Ogoksko� dit au premier de ces officieux d'appeler M. Valentin; celui-ci
apparut aussit�t.
--Le prince Mourzakine, lui dit Ogoksko�, vous avertit de ne pas
l'attendre ici davantage; remmenez la voiture, et allez l'attendre chez
lui.
Malgr� sa puissante intelligence, Valentin ne se douta de rien et ob�it.
Le comte rentra dans les couloirs, �crivit � la h�te le billet qui
devait mettre son neveu aux arr�ts forc�s dans la loge de la marquise,
et revint dire � Francia que M. Valentin, n'ayant sans doute pas compris
les ordres de Mourzakine, �tait parti.
--En ce cas, r�pondit Francia, je prendrai tout de suite un autre
fiacre; je suis fatigu�e, je voudrais rentrer.
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