Francia; Un bienfait n'est jamais perdu by George Sand


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Page 37

Francia lui baisa les mains en le quittant. Elle �tait si press�e de
s'en aller qu'elle ne put dormir; elle se leva, r�ussit � se d�barrasser
des obsessions de la Valentin, s'enferma et se mit � refaire ses
paquets, croyant � chaque instant entendre revenir le bon docteur
qui devait d�livrer sa conscience au prix d'une aum�ne dont elle ne
rougissait plus.

A deux heures, elle entendit frapper � sa porte; elle y courut, ouvrit,
et se trouva dans les bras de Mourzakine qui, la saisissant comme une
proie, la couvrait de baisers.

--Laissez-moi! laissez-moi! s'�cria-t-elle en se d�battant; je vous
hais, je vous ai en horreur! Laissez-moi, vous avez le sang de ma m�re
sur les mains, sur la figure; je vous d�teste! ne me touchez pas, ou je
vous tuerai, moi!

Elle s'enfuit au fond de sa chambre, cherchant avec �garement le couteau
dont elle avait coup� son pain pour d�jeuner. Valentin, entendant ses
cris, �tait mont�.

--Prince, disait-il, ne l'approchez pas, c'est un transport au cerveau.
Je vous le disais bien, elle d�raisonne depuis ce matin. Je l'ai
entendue dire au m�decin qu'elle ne voulait pas rester chez un homme qui
avait tu� sa m�re; or je vous demande un peu...

--Allez-vous-en! flanquez-moi la paix, dit le prince en mettant Valentin
dehors et en s'enfermant avec Francia.

Puis, allant � elle, il ouvrit son dolman en lui pr�sentant son
poignard:

--Tue-moi, si tu crois cela, lui dit-il; tu vois! c'est tr�s-facile,
je ne t'en emp�cherai pas. J'aime mieux la mort que ta haine; mais
auparavant dis-moi qui t'a fait ce l�che et stupide mensonge?

--Elle! votre autre ma�tresse!

--Je n'ai pas d'autre ma�tresse que toi.

--La marquise de Thi�vre, votre pr�tendue cousine!

--Elle est fort peu ma cousine, et pas du tout ma ma�tresse.

--Mais elle le sera!

--Non, si tu m'aimes! J'ai �t� un peu �pris d'elle, le premier jour. Le
second jour, je t'ai vue; le troisi�me, je t'ai aim�e: je ne peux plus
aimer que toi.

--Pourquoi dit-elle que vous avez tu�...

--Pour t'�loigner de moi; elle est peut-�tre piqu�e, jalouse, que
sais-je? Elle a menti, elle a arrang� l'histoire de tes malheurs, qu'il
m'a bien fallu lui raconter le jour o� tu es venue me parler chez elle;
mais je peux te jurer par mon amour et le tien que je n'�tais pas �
l'endroit o� tu as �t� bless�e et o� ta m�re a p�ri!

--Elle a donc p�ri! Vous le saviez et vous me trompiez?

--Devais-je te mettre la mort dans l'�me quand tu conservais de
l'esp�rance? D'ailleurs est-on jamais absolument s�r d'un fait de cette
nature? Mozdar a vu tomber ta m�re; mais il ne sait pas, il ne peut pas
savoir si elle n'a pas �t� relev�e vivante encore, comme tu l'�tais
apr�s l'affaire. J'ai �crit, nous saurons tout. Je ne t'ai jamais dit
de compter sur un bon r�sultat; mais tu dois savoir que je suis humain,
puisque je t'ai sauv�e, toi! Francia sentit tomber sa fi�vre et sa
col�re.

--C'est �gal, dit elle, je veux m'en aller, le docteur l'a dit: �--Dans
le doute, abstiens-toi!�

--Quel docteur? de quel �ne me parles-tu? as-tu fait la folie de te
confier � quelqu'un?

--Oui, dit Francia, j'ai tout racont� � un tr�s-brave monsieur, un
ami du docteur Larrey que madame Valentin m'a amen�. Il va venir me
chercher.

Press�e par les questions de Mourzakine, elle raconta son entretien avec
M. Faure.

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 3:20