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Page 19
Nous y descend�mes dans une de ces maisons myst�rieuses que Leoni
semblait avoir � sa disposition dans tous les pays. Celle-l� �tait
sombre, d�labr�e, et comme cach�e dans un quartier d�sert de la ville.
Il me dit que c'�tait la demeure d'un de ses amis absent; il me pria
de ne pas trop m'y d�plaire pendant un jour ou deux; il ajouta que des
raisons importantes l'emp�chaient de se montrer sur-le-champ dans
la ville, mais qu'au plus tard dans vingt-quatre heures je serais
convenablement log�e et n'aurais pas � me plaindre du s�jour de sa
patrie.
Nous venions de d�jeuner dans une salle humide et froide, lorsqu'un
homme mal mis, d'une figure d�sagr�able et d'un teint maladif, se
pr�senta en disant que Leoni l'avait fait appeler.
--Oui, oui, mon cher Thad�e, r�pondit Leoni en se levant avec
pr�cipitation; soyez le bienvenu, et passons dans une autre pi�ce pour
ne pas ennuyer madame de d�tails d'affaires.
Leoni vint m'embrasser une heure apr�s; il avait l'air agit�, mais
content, comme s'il venait de remporter une victoire.
--Je te quitte pour quelques heures, me dit-il; je vais faire pr�parer
ton nouveau g�te: nous y coucherons demain soir.
X.
Il fut dehors pendant tout le jour. Le lendemain il sortit de bonne
heure. Il semblait fort affair�; mais son humeur �tait plus joyeuse que
je ne l'avais encore vue. Cela me donna le courage de m'ennuyer encore
douze heures, et chassa la triste impression que me causait cette maison
silencieuse et froide. Dans l'apr�s-midi, pour me distraire un peu,
j'essayai de la parcourir; elle �tait fort ancienne: des restes
d'ameublement surann�, des lambeaux de tenture et quelques tableaux �
demi d�vor�s par les rats occup�rent mon attention; mais un objet plus
int�ressant pour moi me rejeta dans d'autres pens�es. En entrant dans la
chambre o� avait couch� Leoni, je vis � terre le fameux coffre; il �tait
ouvert et enti�rement vide. J'eus l'�me soulag�e d'un grand poids. Le
dragon inconnu enferm� dans ce coffre s'�tait donc envol�; la destin�e
terrible qu'il me semblait repr�senter ne pesait donc plus sur
nous!--Allons, me dis-je en souriant, la boite de Pandore s'est vid�e;
l'esp�rance est rest�e pour moi.
Comme j'allais me retirer, mon pied se posa sur un petit morceau d'ouate
oubli� � terre au milieu de la chambre avec des lambeaux de papiers de
soie chiffonn�s. Je sentis quelque chose qui r�sistait, et je le relevai
machinalement. Mes doigts rencontr�rent le m�me corps solide au travers
du coton, et en l'�cartant j'y trouvai une �pingle en gros brillants que
je reconnus aussit�t pour appartenir � mon p�re, et pour m'avoir servi
le jour du dernier bal � attacher une �charpe sur mon �paule. Cette
circonstance me frappa tellement que je ne pensai plus au coffre ni au
secret de Leoni. Je ne sentis plus qu'une vague inqui�tude pour ces
bijoux que j'avais emport�s dans ma fuite, et dont je ne m'�tais plus
occup�e depuis, pensant que Leoni les avait renvoy�s sur-le-champ.
La crainte que cette d�marche n'e�t �t� n�glig�e me fut affreuse; et
lorsque Leoni rentra, la premi�re chose que je lui demandai ing�nument
fut celle-ci:--Mon ami, n'as-tu pas oubli� de renvoyer les diamants de
mon p�re lorsque nous avons quitt� Bruxelles?
Leoni me regarda d'une �trange mani�re. Il semblait vouloir p�n�trer
jusqu'aux plus intimes profondeurs de mon �me.
--Qu'as-tu � ne pas me r�pondre? lui dis-je; qu'est-ce que ma question a
d'�tonnant?
--A quel diable de propos vient-elle? reprit-il avec tranquillit�.
--C'est qu'aujourd'hui, r�pondis-je, je suis entr�e dans ta chambre par
d�soeuvrement, et j'ai trouv� ceci par terre. Alors la crainte m'est
venue que, dans le trouble de nos voyages et l'agitation de notre fuite,
tu n'eusses absolument oubli� de renvoyer les autres bijoux. Quant �
moi, je te l'ai � peine demand�; j'avais perdu la t�te.
En achevant ces mots, je lui pr�sentai l'�pingle. Je parlais si
naturellement et j'avais si peu l'id�e de le soup�onner qu'il le vit
bien; et prenant l'�pingle avec le plus grand calme:
--Parbleu! dit-il, je ne sais comment cela se fait. O� as-tu trouv�
cela? Es-tu s�re que cela vienne de ton p�re et n'ait pas �t� oubli�
dans cette maison par ceux qui l'ont occup�e avant nous?
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