Voyage dans l'Aurès by Dorothée Chellier


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Page 9

Chez les musulmans les ablutions sont impos�es par la loi religieuse; la
verge, d�barrass�e des s�cr�tions, des souillures contenant un plus ou
moins grand nombre de microbes n'apporte pas dans les voies g�nitales de
la femme d'agents de contamination.

Je sais bien qu'on pourra m'objecter que les ablutions peuvent se faire
avec de la terre ou du sable, si l'eau n'est pas � la port�e de celui
qui doit les faire; mais je parle ici de la r�gion Aurasique, o� l'eau
est abondante et o� elle est toujours employ�e.

Reste encore la question des m�trites, des salpingites, reliquat des
infections septiques, d'une mauvaise parturition.

Elles n'existent pour ainsi dire pas ou tr�s rarement pour l'excellente
raison que la mort est presque toujours la cons�quence de l'infection
puerp�rale chez les femmes indig�nes.

La mortalit� des femmes en couches est grande. La mortalit� des femmes
atteintes d'infection puerp�rale est presque constante.

Et comment pourrait-il on �tre autrement quand on voit qu'aucune
intervention n'a lieu quand l'expulsion du foetus ne se fait pas
spontan�ment, qu'aucune intervention efficace ne vient au secours de la
femme qui n'arrive pas naturellement � la d�livrance compl�te?

Ainsi que je l'ai d�j� dit, on n'emploie jamais de manoeuvres manuelles,
et quand par une simple introduction de la main � la recherche du
placenta une femme pourrait �tre sauv�e, n'est-il pas d�plorable de la
voir succomber � cause de l'ignorance dans laquelle se trouve la matrone
qui l'assiste?

Une v�ritable question d'humanit� se pose et j'y insiste.

Dans un pays qui est devenu le n�tre, toute une population demeure
ignorante des bienfaits les plus essentiels de la science m�dicale. On
dit qu'elle ne d�sire pas s'initier � nos moeurs, � nos usages, � nos
coutumes parce que la religion met une barri�re infranchissable entre
eux et nous.

Peut-�tre! mais n'est-il pas possible d'�carter toute id�e de
pros�lytisme religieux et de respecter leur foi tout en leur apprenant �
soulager leurs maux. C'est en se faisant r�solument la�que pour
p�n�trer jusqu'� eux que la science �vitera de les mettre en d�fiance.
Apprenons-leur � se sauver de la maladie sans exiger d'eux une
conversion en �change de m�dicaments.

Et, le jour o� nous irons vers ces indig�nes, leur affirmant et leur
d�montrant que nous respectons la religion qu'ils pratiquent, nous
aurons la presque certitude de les voir se rallier � nos id�es
civilisatrices.

A c�t� de la question d'humanit� vient se placer le grand int�r�t qu'il
y a pour nous � nous attacher les indig�nes, � nous les assimiler.

Nombre d'hommes de haute valeur s'occupent depuis longtemps de cette
importante question au point de vue de la colonisation.

Or, une remarque tr�s judicieusement faite, �tabli que la femme arabe
est peut-�tre plus r�fractaire que l'homme � l'assimilation.

Il y a l� une cause � rechercher.

Quand on a essay� de civiliser les indig�nes, on s'est toujours adress�
� l'�l�ment masculin.

Bon nombre d'enfants ont �t� mis dans les �coles, on en a fait des
m�decins, des avocats, des officiers.

De la femme, on ne s'est jamais occup�!

Si on a tent� de le faire en cr�ant des �coles, �l'oeuvre n'a pu �tre
continu�e, dit M. le docteur Trolard, dans ses articles sur l'Alg�rie,
parce que non surveill�es, non subventionn�es, ces �coles perdirent leur
client�le et furent abandonn�es.

Et cependant ajoute-t-il, vouloir amener les indig�nes � notre
civilisation et en m�me temps les isoler des colons, et laisser leurs
femmes sans instruction est la plus grande des erreurs.

Tant que la m�re des enfants, celle qui donne � leur esprit les
impressions si tenaces du premier �ge sera maintenue dans la condition
d'ignorance o� nous la trouvons aujourd'hui, on ne peut esp�rer soit
l'acclimatement de nos moeurs dans un milieu r�fractaire, soit leur
greffe sur les sauvageons de la barbarie.�

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 19th Dec 2025, 13:08