Voyage dans l'Aurès by Dorothée Chellier


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Page 10

Et quel moyen plus puissant y aurait-il pour aider � l'assimilation
que de placer aupr�s des femmes indig�nes des femmes m�decins qui
apporteraient un soulagement � leurs souffrances et les initieraient
progressivement � tous les bienfaits de notre civilisation.

Elles pourraient r�unir � de certaines �poques; de l'ann�e les
matrones d'une r�gion, les instruire, leur enseigner la pratique des
accouchements, leur apprendre � soigner les petits enfants.

Les matrones porteraient � leur tour au sein du foyer arabe, surtout
� la m�re de famille, nos moeurs, nos habitudes, un commencement de
progr�s qui serait d'autant plus volontiers accept� qu'on s'adresserait
aux mis�res les plus grandes, celles qui touchent le plus la cr�ature
humaine: la maladie.

Chez nous ne voit-on pas le m�decin devenir l'ami de la famille? ses
id�es, ses conseils ne sont-ils pas suivis m�me en dehors de son domaine
technique?

Personne n'ignore combien grande est son influence, pr�cis�ment parce
qu'il agit souvent sur l'esprit aux heures o� la maladie a affaibli la
volont� et rendu le temp�rament docile.

Faut-il ajouter que les indig�nes ne permettent jamais aux m�decins
hommes de visiter les parties g�nitales de la femme.

Les femmes seules peuvent les soigner et qu'ainsi, comme l'affirme le
lieutenant-colonel Villot, ancien chef du bureau arabe, pour les causes
qui viennent t d'�tre sommairement expos�es, des femmes docteurs en
m�decine et connaissant la langue arabe pourraient en Alg�rie, rendre de
grands services.

Les Anglais ont cr�e aux Indes des h�pitaux pour les femmes, toujours
dirig�s par des doctoresses; mais ils m�lent � leur humanitarisme et �
leur d�sir d'assimilation, une pr�occupation de proz�lytisme religieux.

Nous ferions mieux encore en Alg�rie si nous arrivions � p�n�trer la vie
intime indig�ne, sans chercher � lui imposer notre croyance.

C'est le seul vrai moyen de gagner l'arabe � notre cause.

La matrone de Chir est une femme extraordinairement intelligente, fort
consid�r�e dans le pays o� elle est consult�e par le cadi dans bien des
cas.

Elle a assist� � la consultation que j'ai donn�e dans son village, et
elle �tait la premi�re � engager les femmes � se laisser examiner.

Je lui est montr� l'emploi du sp�culum, de l'injecteur, lui expliquant
que les injections d'eau bouillie et ramen�e � la temp�rature de 40� 42�
�taient employ�es dans les h�morrhagies ut�rines.

Je lui ai dit que nous allions � la recherche du placenta quand il
restait dans l'ut�rus; je lui ai d�montr� certaines de nos interventions
dans le cas de non expulsion spontan�e du foetus. Elle comprenait et son
�tonnement �tait grand.

Mais combien plus utile eut �t� mon enseignement si � la d�monstration
j'avais pu joindre la pratique.

Malheureusement mon court s�jour dans les montagnes de l'Aur�s ne me l'a
pas permis. Je suis certaine que cette matrone ferait en peu de
temps une excellente sage-femme et qu'elle pourrait rendre ainsi
d'inappr�ciables services � ses coreligionnaires; mais comme les
matrones ne viendront pas dans nos �coles, c'est par r�gion qu'il
faudrait les grouper et aller les instruire sur place, au d�but tout au
moins.

Le 14, apr�s notre d�ner, le cheik nous fait pr�venir que pour nous
remercier la musique viendra jouer devant la porte de notre gourbi et
qu'une femme dansera.

Le cheik, le cadi, le bachadel viennent s'asseoir pr�s de nous.

Et la danse dure jusqu'� onze heures.

Le 15, � onze heures et demie, nous quittons Chir non sans nous rendre
chez le cheik et avoir donn� des soins � ses femmes.

Nous traversons la plus jolie partie de l'�troite vall�e de l'Oued Abdi,
ayant � notre gauche des jardins et des jardins, encore plant�s d'arbres
fruitiers: abricotiers, grenadiers, figuiers, quelques plants de vigne.

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 19th Dec 2025, 15:16