Le portrait de monsieur W.H. by Oscar Wilde


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Page 9

Je lui demandai ce qu'il voulait dire.

Il r�pondit qu'il ne lui avait pas �t� seulement possible
d'�tablir l'existence au XVIe si�cle d'un acteur adolescent nomm�
Willie Hughes, mais de prouver, avec l'�vidence la plus
concluante, que c'�tait bien l� le monsieur W. H. des _Sonnets._

Il ne voulut rien me dire de plus pour le moment; mais, apr�s le
d�ner, il mit solennellement sous mes yeux le portrait, que je
vous ai montr�, et me dit qu'il l'avait d�couvert, par le hasard
le plus extraordinaire, clou� � un des panneaux d'un vieux coffre
qu'il avait achet� dans une maison de ferme du comt� de Warwick.

Il avait naturellement rapport� �galement le coffre lui-m�me qui
�tait un fort beau sp�cimen de l'�b�nisterie du temps d'Elisabeth.

Au milieu du panneau de front on lisait, sans le moindre doute les
initiales W. H. grav�es dans le bois.

C'�tait ce monogramme qui avait attir� l'attention de Cyril et il
me dit qu'il n'avait song� � examiner avec soin l'int�rieur du
coffre que plusieurs jours apr�s qu'il l'avait en sa possession.

Un matin, pourtant, il s'aper�ut que l'une des parois du coffre
�tait beaucoup plus �paisse que l'autre et en y regardant de tr�s
pr�s il d�couvrit qu'un panneau de peinture encadr� y �tait
embo�t�.

Il le d�gagea et il se trouva que c'�tait le portrait qui �tait
maintenant �tal� sur le canap�.

Le panneau �tait tr�s sale et couvert de moisissures, mais il
r�ussit � le nettoyer et, � sa grande joie, il vit qu'il �tait
tomb� par pur hasard sur la seule chose qui p�t exciter son d�sir.

C'�tait un portrait authentique de monsieur W. H. Sa main reposait
sur la page d�dicatoire des _Sonnets _et, sur le ch�ssis m�me, on
pouvait distinguer le nom du jeune homme �crit en initiales noires
sur un fond d'or terni: monsieur William Hews.

Bon! que pouvais-je dire?

Il ne me vint pas un instant � la pens�e que Cyril Graham me jou�t
la com�die et qu'il essay�t de d�montrer la th�orie au moyen d'un
faux.

- Mais est-ce un faux? demandai-je.

- Certes oui, dit Erskine. C'�tait un faux tr�s bien fait, mais ce
n'en �tait pas moins un faux.

Je crus alors que Cyril avait eu ses apaisements sur toute cette
question, mais je me souviens qu'il me dit plus d'une fois que
pour lui il n'�tait besoin d'aucune preuve de ce genre et qu'il
croyait la th�orie compl�te, m�me sans cela.

Je riais de sa confiance.

Je lui dis que sans cette preuve toute la th�orie d�gringolait �
terre et je le f�licitai chaudement de sa merveilleuse d�couverte.

Alors nous d�cid�mes que le portrait serait grav� ou reproduit en
fac-simil� et plac� comme frontispice en t�te de l'�dition des
_Sonnets _de Cyril.

Pendant trois mois, nous ne f�mes que repasser tous les po�mes
vers par vers jusqu'� ce que nous e�mes domin� toutes les
difficult�s du texte ou de sens.

Un malheureux jour, j'�tais dans un magasin d'estampes � Holborn,
quand je vis sur le comptoir quelques dessins � la pointe d'argent
extr�mement beaux.

Je fus si fort attir� par eux que je les achetai, et le
propri�taire du magasin, un certain Rawlings, me dit qu'ils
�taient l'oeuvre d'un jeune peintre nomm� Edward Merton qui �tait
tr�s habile, mais aussi pauvre qu'un rat d'�glise.

Quelques jours apr�s, j'allai voir Merton dont le marchand
d'estampes m'avait donn� l'adresse.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 19th Apr 2025, 15:05