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Page 10
Je trouvai un jeune homme p�le, int�ressant, avec une femme de
mine assez banale, un mod�le, ainsi que je l'appris par la suite.
Je lui dis combien j'avais admir� ses dessins, ce qui me parut lui
�tre tr�s agr�able, et je lui demandai s'il pourrait me montrer
quelque autre de ses oeuvres.
Comme nous feuilletions un portefeuille rempli de choses
r�ellement ravissantes, - car Merton avait une touche tr�s
d�licate et tout � fait d�licieuse, -j'aper�us tout � coup une
esquisse du portrait de monsieur W. H. Il n'y avait aucun doute �
concevoir � ce sujet.
C'�tait presque un _fac-simile:_ la seule diff�rence �tait que les
masques de la trag�die et de la com�die n'�taient pas suspendus �
la table de marbre, comme dans le portrait, mais gisaient sur le
plancher aux pieds du jeune homme.
- O� diable avez-vous d�nich� cela? dis-je.
Il devint un peu confus et r�pondit:
- Ce n'est rien. Je ne savais pas que ce dessin �tait dans le
portefeuille. C'est une chose sans valeur aucune.
- C'est ce que vous avez fait pour monsieur Cyril Graham, s'�cria
sa ma�tresse. Si ce monsieur veut l'acheter, pourquoi ne pas le
lui vendre?
- Pour monsieur Cyril Graham, r�p�tai-je. Avez-vous peint le
portrait de monsieur W. H.?
- Je ne sais ce que vous voulez dire, r�pliqua-t'il, en devenant
tr�s rouge.
Bon! L'histoire �tait vraiment terrible.
La femme l�cha tout le secret.
En partant, je lui donnai cinq livres.
Maintenant il ne m'est pas possible d'y songer, mais certes
j'�tais alors furieux.
J'allai d'un trait chez Cyril.
Je l'attendis trois heures avant qu'il rev�nt, avec cet affreux
mensonge qui s'�panouissait sur son visage et je lui dis que
j'avais d�couvert le faux.
Il devint tr�s p�le et me dit:
- J'ai fait cela uniquement pour vous. Vous n'auriez pas �t�
convaincu autrement. Cela ne porte aucune atteinte � la v�rit� de
la th�orie.
- La v�rit� de la th�orie! m'�criai-je. Moins vous en parlerez et
mieux cela vaudra. Vous-m�me vous n'y avez jamais cru. Si vous y
aviez cru, vous n'auriez pas commis un faux pour en faire la
preuve.
Il s'�changea entre nous des paroles violentes. Nous e�mes une
querelle �pouvantable. Je l'avoue, je fus injuste. Le lendemain
matin, il �tait mort.
- Mort! m'�criai-je.
- Oui, il se tua d'un coup de revolver. Un peu de son sang jaillit
sur le cadre du portrait juste � la place o� le nom �tait peint.
Quand j'arrivai, - son domestique m'avait sur-le-champ envoy�
chercher, - la police �tait d�j� l�. Il avait laiss� une lettre
pour moi, �crite �videmment dans la plus grande agitation et la
plus grande d�tresse du coeur.
- Que contenait-elle? demandai-je.
- Oh! qu'il avait une foi absolue dans l'existence de Willie
Hughes, que le faux du portrait n'avait �t� fait que comme une
concession � mon �gard et n'affaiblissait � aucun degr� la v�rit�
de la th�orie; bref, que pour me montrer combien sa foi �tait
ferme et in�branlable, il allait offrir sa vie en sacrifice au
secret des _Sonnets._
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