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Page 7
_Tu es tout mon art et tu exaltes jusqu'� la science mon
ignorance grossi�re,_
celui � qui il promet l'immortalit�,
_L� o� le souffle a le plus de puissance, sur la bouche m�me de
l'humanit�._
n'�tait s�rement pas autre que le jeune acteur pour qui il cr�a
Viola et Imog�ne, Juliette et Rosalinde, Portia et Desdemone, et
Cl�op�tre elle-m�me.
Telle �tait la th�orie de Cyril Graham, tir�e, comme vous le
voyez, uniquement des _Sonnets _et dont l'acceptation ne d�pendait
pas tant d'une preuve par d�monstration ou d'une �vidence formelle
que d'une sorte de flair spirituel et artistique par lequel seul,
pr�tendait-il, on pouvait discerner le vrai sens des po�sies.
Je me souviens qu'il me lut ce beau sonnet:
_Comment ma muse pourrait-elle manquer de sujet tant que de ton
souffle tu verses dans mon vers ton ineffable inspiration trop
parfaite pour �tre confi�e � un papier vulgaire?_
_Oh! Remercie-toi toi-m�me si tu trouves chez moi rien qui vaille
la peine que tu le lises; car quel est l'�tre assez muet pour ne
rien pouvoir te dire, quand toi-m�me tu donnes la lumi�re � ton
invention._
_Sois pour lui la dixi�me muse, dix fois plus puissante que les
neuf vieilles invoqu�es par les rimeurs: et celui qui t'invoquera
produira des nombres �ternels qui m�riront dans un avenir
lointain._
Il me fit remarquer combien c'�tait une compl�te confirmation de
sa th�orie.
En effet, il feuilleta attentivement tous les _Sonnets _et montra,
ou s'imagina qu'il montrait que dans la nouvelle explication de
leur signification qu'il proposait, les choses qui avaient paru
obscures, ou d�fectueuses, ou exag�r�es, devenaient claires et
rationnelles et de haute port�e artistique, illuminant la
conception de Shakespeare des vrais rapports entre l'art de
l'acteur et l'art du dramaturge.
Il est, certes, �vident qu'il devait y avoir dans la compagnie de
Shakespeare quelque merveilleux jeune acteur d'une grande beaut�,
� qui il confiait le soin de personnifier ses nobles h�ro�nes; car
Shakespeare �tait un organisateur de tourn�e dramatique, en m�me
temps qu'un po�te plein d'imagination. Or, Cyril Graham avait fini
par d�couvrir le nom du jeune acteur.
C'�tait Will, ou comme il pr�f�rait l'appeler Willie Hughes.
Il avait trouv� le nom de bapt�me dans les sonnets � jeu de mots
125 et 143 et le nom de famille, d'apr�s lui, �tait cach� dans le
huiti�me vers du sonnet 20 ou monsieur W. H. est d�crit comme.
_Un homme par le teint mais battant tous les TEINTS possibles._
Dans l'�dition originale des _Sonnets, TEINTS (hews) _est imprim�
en lettres capitales et en italiques et cela, pr�tendait-il,
montrait clairement qu'il y avait l� une tentative de jeu de mots.
Cette fa�on de voir recevait une grande part de confirmation de
ces sonnets dans lesquels des jeux de mots bizarres �taient faits
sur les mots _usage _et _usure._
Naturellement je me laissai convaincre d'embl�e et Willie Hughes
devint pour moi un �tre aussi r�el que Shakespeare.
La seule objection, que je fis � la th�orie, �tait que le nom de
Willie Hughes ne se trouve pas dans la liste des acteurs de la
compagnie de Shakespeare imprim�e au premier folio.
Cyril, pourtant, �tablit que l'absence du nom de Willie Hughes de
cette liste d�montrait r�ellement la th�orie, puisqu'il r�sultait
du sonnet 86 que Willie Hughes avait abandonn� la troupe de
Shakespeare pour jouer dans un th��tre rival, probablement dans
quelques-unes des pi�ces de Chapman[10].
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