Le portrait de monsieur W.H. by Oscar Wilde


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Page 6

Le cas de lord Buckhurst, qualifi� de M. Sackville, n'a rien de
similaire, car lord Buckhurst n'�tait pas un pair, mais simplement
le plus jeune fils d'un pair qui recevait un titre de courtoisie,
et le passage du _Parnasse d'Angleterre, _o� il est ainsi parl� de
lui, n'est pas une d�dicace en forme et avec apparat, mais une
simple allusion fortuite.

Voil� pour lord Pembroke, dont Cyril d�molissait ais�ment les
pr�tendues pr�tentions, tandis que je restais abasourdi de sa
d�monstration.

Pour lord Southampton, Cyril �prouvait encore moins de
difficult�s.

Southampton devint, � un �ge encore tendre, l'amoureux d'Elisabeth
Vernon: il n'avait donc pas besoin qu'on le suppli�t de se marier.

Il n'�tait pas beau. Il ne ressemblait pas � sa m�re, comme
monsieur W. H.

_Tu es le miroir de ta m�re, et elle retrouve en toi l'aimable
avril de sa jeunesse..._

et par dessus tout son nom de bapt�me �tait Henry, tandis que les
sonnets � jeux de mots (le 135e et le 143e) prouvent que le nom de
bapt�me de l'ami de Shakespeare �tait le m�me que le sien, Will.

Quant aux autres insinuations des infortun�s commentateurs que
monsieur W. est une faute d'impression pour monsieur W. S., c'est-
�-dire William Shakespeare; que _monsieur W. H. all _doit �tre un
monsieur W. Hall, que monsieur W. H. est monsieur William Hathevay
et qu'apr�s _Wisheth_[9] il faut mettre un point, ce qui fait de
monsieur W. H. l'auteur et non le sujet de la d�dicace, Cyril se
d�barrassa d'elles en fort peu de temps et il ne vaut pas la peine
de mentionner ses raisonnements, quoique je me souvienne qu'il me
fit �clater de rire en me lisant -je suis heureux de dire que ce
ne fut pas dans l'original - quelques extraits d'un commentateur
allemand du nom de Bernstroff qui pr�tendait soutenir que monsieur
Will n'�tait autre que monsieur William Himself (lui-m�me).

Graham se refusait � admettre un seul instant que les _Sonnets
_fussent de pures satires de l'oeuvre de Drayton et de John Davies
d'Hereford.

Pour lui, comme pour moi, c'�taient des po�mes d'une port�e
s�rieuse et tragique, expression de l'amertume de coeur de
Shakespeare et adoucis par le miel de ses l�vres.

Encore moins voulait-il admettre que ce fut une simple all�gorie
philosophique et que Shakespeare adress�t ses Sonnets au Moi
id�al, � la Nature humaine id�ale, � l'Esprit de beaut�, � la
Raison, au divin Logos ou � l'�glise catholique.

Il sentait, comme certes, je crois que nous le sentons tous que
les _Sonnets _sont adress�s � un �tre qui a une individualit�
propre, � un jeune homme d�termin�, dont la personnalit�, pour une
raison quelconque, semble avoir rempli l'�me de Shakespeare d'une
terrible joie et d'un non moins terrible d�sespoir.

Apr�s avoir de la sorte d�barrass� la route, Cyril me demanda de
chasser de mon esprit toutes les id�es pr�con�ues que je pouvais
m'�tre faites sur ce sujet et de pr�ter une oreille impartiale et
bienveillante � sa propre th�orie.

Le probl�me, qu'il signalait, �tait celui-ci: Quel �tait le jeune
homme contemporain de Shakespeare, � qui, sans qu'il f�t de noble
naissance ou m�me de noble caract�re, il avait pu s'adresser en
termes d'une telle adoration passionn�e que nous ne pouvons que
nous �tonner de ce culte �trange et �tre presque effray�s de
tourner la cl� de la serrure qui enferme le myst�re du coeur du
po�te? Quel �tait celui dont la beaut� physique �tait telle
qu'elle devint la vraie pierre angulaire de l'art de Shakespeare,
la vraie source de l'inspiration de Shakespeare, la vraie
incarnation des r�ves de Shakespeare?

Le regarder uniquement comme l'objet de certains po�mes d'amour,
c'est oublier toute la signification des po�mes, car l'art, dont
Shakespeare parle dans les _Sonnets, _n'est pas l'art des _Sonnets
_eux-m�mes, qui certes ne furent pour lui que des choses l�g�res
et intimes, c'est l'art du Dramaturge � qui il fait toujours
allusion et celui dont Shakespeare dit:

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Books | Photos | Paul Mutton | Thu 10th Apr 2025, 6:43