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Page 67
La jalousie, source extraordinairement f�conde de crimes en notre
temps, est une �motion qui se rattache de fort pr�s � nos
conceptions de propri�t�, et qui s'effacera bient�t sous le r�gime
du socialisme et de l'individualisme.
Il est assez remarquable que la jalousie soit inconnue dans les
tribus communistes.
Maintenant l'�tat, n'ayant plus � gouverner, on peut se demander
ce que l'�tat fera.
L'�tat deviendra une association volontaire qui organisera le
travail, qui fabriquera et distribuera les objets n�cessaires.
_L'�tat a pour objet de faire ce qui est utile._
_Le r�le de l'individu est de faire ce qui est beau._
Et puisque j'ai prononc� le mot de travail, je ne puis me
dispenser de dire qu'on a �crit et dit un nombre infini de
sottises, de nos jours, � propos de la dignit� du travail manuel.
Le travail manuel n'a en soi rien qui soit n�cessairement digne,
et il est en grande partie absolument d�gradant.
L'homme �prouve un dommage � la fois mental et moral, quand il
fait quelque chose o� il ne trouve aucun plaisir. Bien des formes
de travail sont de l'activit� tout � fait d�pourvue d'attrait, et
devraient �tre regard�es comme telles. Balayer pendant huit heures
par jour un passage boueux quand le vent souffle de l'est, c'est
une occupation d�go�tante. Faire ce nettoyage avec une dignit�
intellectuelle, ou morale, ou physique, me parait impossible. Le
faire avec joie, ce serait terrifiant.
L'affaire de l'homme est autre que de d�placer de la boue. Tous
les travaux de ce genre devraient �tre ex�cut�s par des machines.
Et je suis convaincu qu'on en arrivera l�.
Jusqu'� pr�sent, l'homme a �t�, jusqu'� un certain point,
l'esclave de la machine, et il y a quelque chose de tragique dans
ce fait que l'homme a souffert de la faim d�s le jour o� il a
invent� une machine pour le remplacer dans son travail.
Un homme poss�de une machine qui ex�cute la besogne de cinq cents
hommes.
En cons�quence, voil� cinq cents hommes jet�s sur le pav�, n'ayant
rien � faire, rien � manger, et qui se mettent � voler.
Quant au premier, il r�colte les produits de la machine, et il les
garde. Il a cinq cents fois plus de temps qu'il ne devrait en
avoir, et tr�s probablement, beaucoup plus qu'il ne lui en faut,
en r�alit�, ce qui est bien plus important.
Si la machine appartenait � tout le monde, chacun en profiterait.
Ce serait l� un avantage immense pour la soci�t�.
Tout travail non intellectuel, tout travail monotone et ennuyeux,
tout travail o� l'on manipule des substances dangereuses et qui
comporte des conditions d�sagr�ables, doit �tre fait par la
machine.
C'est la machine qui doit travailler pour nous dans les mines de
houille, qui doit faire les besognes d'assainissement, faire le
service des chauffeurs � bord des steamers, balayer les rues,
faire les courses quand il pleut, en un mot, accomplir toutes les
besognes ennuyeuses ou p�nibles.
_Actuellement, la machine fait concurrence � l'homme._
_Dans des conditions normales, la machine sera pour l'homme un
serviteur._
Il est hors de doute que tel sera un jour le r�le de la machine,
de m�me que les arbres poussent pendant que le gentleman
campagnard dort, de m�me l'Humanit� passera son temps � s'amuser,
ou � jouir d'un loisir raffin�, - car sa destination est telle, et
non le labeur - ou � faire de belles oeuvres, ou � lire de belles
choses, ou � contempler simplement l'univers avec admiration, avec
enchantement - pendant que la machine fera tout le travail
n�cessaire et d�sagr�able.
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