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Page 63
L'homme que j'appelle parfait, c'est l'homme qui se d�veloppe au
milieu de conditions parfaites, l'homme qui n'est point bless�,
tracass�, mutil�, ou en danger.
_La plupart des personnalit�s ont �t� contraintes � la r�bellion.
La moiti� de leur force s'est us�e en frottement._
La personnalit� de Byron, par exemple, a �t� terriblement
gaspill�e dans sa bataille avec la stupidit�, l'hypocrisie, le
philistinisme des Anglais. De telles batailles n'ont pas toujours
pour r�sultat d'accro�tre les forces. Byron ne fut jamais en �tat
de donner ce qu'il e�t pu donner.
Shelley s'en tira mieux. Comme Byron, il avait quitt� l'Angleterre
d�s que la chose avait �t� possible. Mais il n'�tait pas aussi
connu. Si les Anglais s'�taient tant soit peu dout� de sa valeur,
de sa sup�riorit� r�elle comme po�te, ils seraient tomb�s sur lui
� coups de dents, � coups de griffes, et ils auraient fait
l'impossible pour lui rendre la vie insupportable. Mais il ne
faisait pas assez grande figure dans le monde, aussi fut-il
relativement tranquille. N�anmoins, m�me en Shelley, la marque de
la r�bellion est parfois tr�s forte. Le trait caract�ristique de
la personnalit� parfaite, n'est pas la r�bellion, mais la paix.
Ce sera une chose bien merveilleuse, que la vraie personnalit�
humaine, quand nous la verrons. Elle cro�tra naturellement et
simplement, comme la fleur, comme l'arbre poussent. Elle ne sera
jamais en �tat discordant. Elle n'argumentera pas, ne disputera
pas. Elle ne fera pas de d�monstrations. Elle saura toutes choses.
Et, n�anmoins, elle ne s'acharnera point apr�s la connaissance.
Elle poss�dera la sagesse. Sa valeur n'aura point pour mesures des
choses mat�rielles. Elle ne poss�dera rien, et n�anmoins elle
poss�dera tout, et quoi qu'on lui prenne, elle continuera � le
poss�der, tant elle sera riche. Elle ne sera pas sans cesse
occup�e � se m�ler des affaires d'autrui ou � vouloir que les
autres lui soient semblables. Elle aimera les autres, � raison
m�me de leur diff�rence. N�anmoins, tout en se refusant �
intervenir chez les autres, elle les aidera tous, comme nous est
secourable une belle chose, simplement parce qu'elle est telle.
La personnalit� de l'homme sera une vraie merveille. Elle sera
aussi merveilleuse que la personnalit� de l'enfant.
� son d�veloppement concourra le Christianisme, si les hommes le
d�sirent; mais si les hommes ne le d�sirent pas, elle ne se
d�veloppera pas avec moins de s�ret�. Car elle ne se souciera
gu�re du pass�. Il ne lui importera gu�re que des choses aient eu
lieu ou non. De plus, elle n'admettra pas d'autres lois que celles
qu'elle se sera faites, pas d'autre autorit� que la sienne � elle.
N�anmoins, elle aimera ceux qui cherch�rent � la rendre plus
intense, elle parlera souvent d'eux. Et le Christ fut l'un d'eux.
�Connais-toi toi-m�me�, lisait-on sur un portique dans le monde
ancien. Sur le portique du monde nouveau on lira: �Sois toi-m�me�.
Et le message que le Christ apportait � l'homme se r�duisait �
ceci: �Sois toi-m�me�. C'est l� le secret du Christ.
_Quand J�sus parle de pauvres, il entend simplement par l� des
personnalit�s, tout comme sa mention de riches s'applique � des
hommes qui n'ont pas d�velopp� leurs personnalit�s._
J�sus se mouvait au milieu d'un peuple qui admettait
l'accumulation de la propri�t� tout comme on l'admet parmi nous.
L'�vangile qu'il pr�chait ne tendait point � faire regarder comme
avantageux � l'homme un genre de vie o� l'on se nourrirait
chichement d'aliments malsains, o� l'on se v�tirait de haillons
malsains, o� l'on coucherait dans des chambres horribles et
malsaines. Il ne trouvait point d�savantageux pour l'homme de
vivre dans des conditions salubres, agr�ables et d�centes.
Une telle mani�re de voir e�t �t� fauss�e en ce pays, en ce temps-
l� et le serait bien davantage de nos jours et en Angleterre, car
plus l'homme remonte vers le nord, plus les n�cessit�s mat�rielles
de la vie prennent une importance vitale; notre soci�t� est
infiniment plus compliqu�e, et recule bien plus loin les extr�mes
du luxe et du paup�risme, qu'aucune autre soci�t� du monde ancien.
Ce que J�sus voulait dire, c'�tait ceci:
Il disait � l'homme: �Vous avez une personnalit� merveilleuse;
d�veloppez-la, soyez vous-m�me. Ne vous imaginez pas que la
perfection consiste � accumuler ou poss�der des choses
ext�rieures. C'est en dedans de vous-m�me qu'est votre perfection.
D�s que vous aurez bien saisi cela, vous n'aurez plus besoin
d'�tre riche. Les richesses ordinaires, on peut les voler � un
homme. Les richesses r�elles, on ne saurait les prendre. Dans le
tr�sor int�rieur de votre �me, il y a une infinit� de choses
pr�cieuses qu'on ne saurait vous voler. Aussi, efforcez-vous de
donner � votre vie une forme telle que les choses du dehors ne
puissent vous faire du mal. Essayez aussi de vous d�faire de la
propri�t� priv�e. Celle-ci comporte des pr�occupations sordides,
une activit� sans fin, des maux sans nombre. La propri�t� priv�e
entrave � chaque pas l'individualisme.�
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