|
Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 59
Et d'autre part, _le socialisme en lui-m�me aura pour grand
avantage de conduire � l'individualisme_.
Le socialisme, le communisme, - appelez comme vous voudrez le fait
de convertir toute propri�t� priv�e en propri�t� publique, de
substituer la coop�ration � la concurrence, - r�tablira la soci�t�
dans son �tat naturel d'organisme absolument sain, il assurera le
bien-�tre mat�riel de chaque membre de la soci�t�. En fait, il
donnera � la vie sa vraie base, le milieu qui lui convient. Mais
pour que la vie atteigne son mode le plus �lev� de perfection, il
faut quelque chose de plus.
Ce qu'il faut, c'est l'individualisme. Si le socialisme est
autoritaire, s'il existe des gouvernements arm�s du pouvoir
�conomique, comme il y en a aujourd'hui qui sont arm�s du pouvoir
politique, en un mot, si nous devons avoir des tyrannies
industrielles, alors ce nouvel �tat de choses sera pire pour
l'homme que le premier.
Actuellement, gr�ce � l'existence de la propri�t� priv�e, beaucoup
d'hommes sont en �tat de produire une somme extr�mement restreinte
d'individualisme.
Les uns sont soustraits � la n�cessit� de travailler pour vivre,
les autres sont libres de choisir la sph�re d'activit� o� ils se
sentent r�ellement dans leur �l�ment, o� ils trouvent leur
plaisir: tels sont les po�tes, les philosophes, les hommes de
science, les hommes cultiv�s, en un mot les hommes qui sont
parvenus � se d�finir, ceux en qui toute l'humanit� r�ussit � se
r�aliser partiellement.
D'autre part, il existe bon nombre d'hommes qui, d�pourvus de
toute propri�t� personnelle, toujours sur le point de tomber dans
l'ab�me de la faim, sont contraints � faire des besognes bonnes
pour les b�tes de somme, � faire des besognes absolument
d�sagr�ables pour eux, et la tyrannie de la n�cessit�, qui donne
des ordres, qui ne raisonne pas, les y force. Tels sont les
pauvres, et on ne trouve chez eux nulle gr�ce dans les mani�res,
nul charme dans le langage, rien qui rappelle la civilisation, la
culture, la d�licatesse dans le plaisir, la joie de vivre.
Leur force collective est d'un grand profit pour l'humanit�. Mais
ce qu'elle y gagne se r�duit au r�sultat mat�riel.
Quant � l'individu, s'il est pauvre, il n'a pas la moindre
importance. Il fait partie, atome infinit�simal, d'une force qui,
bien loin de l'apercevoir, l'�crase, et d'ailleurs pr�f�re le voir
�cras�, car cela le rend bien plus ob�issant.
Naturellement, on peut dire que l'individualisme tel que le
produit un milieu o� existe la propri�t� priv�e, n'est pas
toujours, que m�me, en r�gle g�n�rale, il est rarement d'une
qualit� bien fine, d'un type bien merveilleux, et qu'� d�faut de
culture et de charme, les pauvres ont encore bien des vertus.
Ces deux assertions seraient tout � fait vraies.
La possession de la propri�t� priv�e est souvent des plus
d�moralisantes, et il est tout naturel que le socialisme voie l�
une des raisons de se d�livrer de cette institution. En fait, la
propri�t� est un vrai fl�au.
Il y a quelque temps des hommes parcoururent le pays en disant que
la propri�t� a des devoirs. Ils le dirent si souvent d'une fa�on
si ennuyeuse, que l'�glise s'est mise � le dire. On l'entend
r�p�ter dans toutes les chaires.
Cela est parfaitement vrai. Non seulement la propri�t� a des
devoirs, mais elle a des devoirs si nombreux, qu'au del� de
certaines limites, sa possession est une source d'ennuis. Elle
comporte des servitudes � n'en plus finir pour les uns; pour
d'autres une continuelle application aux affaires: ce sont des
ennuis sans fin.
Si la propri�t� ne comportait que des plaisirs, nous pourrions
nous en accommoder, mais les devoirs qui s'y rattachent la rendent
insupportable. Nous devons la supprimer, dans l'int�r�t des
riches.
Quant aux vertus des pauvres, il faut les reconna�tre, elles n'en
sont que plus regrettables.
Previous Page
| Next Page
|
|